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Le principe de Bloom (1)

Chers et fidèles lecteurs, j’ose à peine vous souhaiter une bonne année puisque, paraît-il, l’expression est devenue islamiquement incorrecte. Elle aurait le don d’irriter les adeptes de la religion d’amour et de paix qui hantent nos contrées, lesquels ne reconnaissent que l’hégire[1] pour exprimer leurs vœux. Pour cette raison, les islamophiles des médias se sont donné un nouveau mot d’ordre : bannissons des ondes les joyeux Noël et les bonne année de la tradition chrétienne pour les remplacer par un Bonnes fêtes, plus conforme à l’idéologie du multi-multi.

Ne doutons pas que, par effet d’imitation, l’on verra, dans les prochaines années, de plus en plus de journalistes se plier au nouveau canon médiatique. Qui sait même s’il n’aura pas un jour force de loi ? Car, qui nous dit qu’un « bonne année » proféré un premier janvier, à l’encontre d’un musulman, ne sera pas bientôt défini par le législateur comme une injure islamophobe passible de prison ? En attendant, ce jour de grande charia, permettez-moi de vous présenter mes meilleurs vœux de bonheur, de santé et d’indépendance d’esprit.

Pour nourrir celle-ci, je vous propose, en ce début d’année, d’analyser quelques thèmes fondamentaux qui devraient inspirer notre droite raison. Ce qui m’en donne l’occasion, c’est la parution imminente du troisième tome d’un ouvrage qui a fait grand bruit aux Etats-Unis : le Principe de Lucifer de Howard Bloom. Par ignorance ou malveillance, ce livre a d’abord été classé, en Belgique, au rayon des sciences occultes. Alors qu’il est une somme savante des progrès enregistrés, ces vingt dernières années, dans des domaines aussi variés que la psychologie, la sociologie, l’éthologie, la neurologie, la biologie, la génétique ou la biochimie.

Le propos de Bloom est de relier ces connaissances afin d’expliquer les forces qui déterminent le comportement humain et le sens de l’histoire. Si l’on peut avoir des réserves sur le dessein ultime de l’auteur, on doit, néanmoins, s’intéresser à sa démarche. A trente ans de distance, elle réitère, en l’élargissant, celle de Edward Osborne Wilson, le père de la sociobiologie (Sociobiology : The new synthesis, Harvard, 1975). Les deux ouvrages, déjà publiés, de Bloom sont un véritable pavé jeté dans la mare des gauchistes. S’ils étaient portés à la connaissance du grand public, ils mettraient fin à l’incessant coassement post-marxiste des médias, du gouvernement, du corps enseignant et de toute l’intelligentsia chargée d’encadrer les pensées de nos concitoyens. Car, le Principe de Lucifer est un anti-manuel de tous les dogmes du politiquement correct. Certes, les vérités qu’il révèle sont, quelquefois, cruelles pour nos consciences individuelles. Elles n’en sont pas moins utiles pour comprendre la manière dont nos actes et nos idées sont déterminés par notre biologie. Le premier tome du Principe de Lucifer traite : « du corps social dont nous sommes des cellules involontaires. Il traite des moyens dissimulés que ce groupe social utilise pour manipuler notre psychologie et même notre biologie. Il traite de la façon dont un corps social se bat pour survivre et œuvre pour maîtriser les autres organismes de son espèce »[2].   

Par ses remarques introductives, Bloom se situe dans une perspective évolutionniste et démystifiante. Dès lors, on comprend qu’il se met, d’emblée un appareil idéologique d’Etat à dos qui nie toute forme de compétition entre les individus, les groupes et les civilisations. Qui se sert, aussi, de techniques de manipulation collectives pour déformer la perception d’une réalité contraire à son discours et à ses intérêts politiques. Au travers de ses nombreux chapitres le Principe de Lucifer compose une vaste fresque de la Nature et de la nature de l’homme. Il ne serait, toutefois, pas possible de la résumer, ici, en quelques pages. Aussi, pour en simplifier l’approche, nous aborderons les trois ouvrages par les questions qu’ils suggèrent et les réponses qu’ils y apportent.

La première de ces questions est très ancienne. Elle oppose, fondamentalement, la pensée de droite à la pensée de gauche. C’est celle de savoir si l’homme est intrinsèquement ‘’bon’’ ou ‘’mauvais’’. Son enjeu idéologique est considérable. Selon la réponse qu’on lui donne, les politiques tenteront de résoudre,  de manière très différente, la question de la présence du mal dans la société. Bloom pose parfaitement le problème en le rattachant à Rousseau : « Jean Jacques Rousseau popularisa [le concept du bon sauvage] en publiant quatre œuvres proclamant que l’homme naît naturellement bon, plein d’amour et de générosité mais qu’il est corrompu par une force luciférienne : la civilisation moderne. Rousseau affirme que sans la civilisation, les hommes ne connaîtraient jamais la haine, les préjugés ou la cruauté. »[3]

Ainsi, toutes les politiques menées par la pensée de gauche ont tenté de réformer la société pour rendre à l’homme son bon naturel. De Staline à Mao en passant par Pol Pot, tous les enfers communistes ont été bâtis sur l’idée qu’en abolissant la propriété privée, les hiérarchies et  la concurrence – y compris celle des opinions -, on abolirait le mal. On peut ajouter que le dogme central de la social-démocratie belge repose sur une proposition identique : c’est en abolissant la société mono-ethnique et mono-culturelle qu’on réalisera la démocratie parfaite, dans laquelle tous les sauvages deviendront bons. Comme on le voit, la question de la nature humaine demeure essentielle pour comprendre les idéologies qui nous gouvernent. C’est ce que relève, également, Bloom : « Aujourd’hui, la doctrine de Rousseau semble plus puissante que jamais. Des écrivains et des scientifiques du vingtième siècle tels que… Claude Lévi-Strauss (qui considère Rousseau comme le père de l’anthropologie…) ont adopté cette notion pour condamner la civilisation industrielle actuelle. Ils ont été rejoints par plusieurs féministes, environnementalistes et extrémistes des droits des minorités. Même des organismes scientifiques … ont rallié la cause, absolvant l’homme naturel de toute malveillance en ratifiant la ‘’Déclaration de Séville’’, manifeste international qui déclare que ‘’la violence n’est ni notre héritage évolutionniste ni présente dans nos gènes’’. En conséquence nous entendons presque chaque jour que la culture occidentale moderne, avec son consommateurisme, son capitalisme et ses technologies détruisant la nature ‘’programme’’ la violence dans l’esprit grand ouvert des êtres humains»[4].

Bloom met en évidence que les thèses post-rousseauistes sont dénuées de tout fondement scientifique. La violence est présente à tous les stades de l’évolution et de la vie. Pas seulement sous la forme de la dent et de la griffe. Elle emprunte des aspects bien plus complexes, comme de véritables guerres impliquant des coalitions. A l’échelle moléculaire, les myxobactéries se regroupent en meute pour attaquer leur proie. Les fourmis suivent de minutieux plans de bataille pour attaquer leurs semblables. Les singes forment des alliances pour s’emparer du territoire et des femelles de leurs adversaires. L’homme, avec ses guerres de conquête, s’inscrit donc dans le plan de la sélection naturelle. Il n’échappe pas à son héritage évolutionniste contesté par la gauche idéologique. Malgré cette évidence, on trouve toujours de nombreux sociologues pour expliquer que la violence est un phénomène purement social. Ainsi, l’anthropologue Richard Leakey connut son heure de gloire dans la décennie 1980-1990 en soutenant que la guerre était le résultat de l’invention de l’agriculture. Car, l’agriculture permettant l’accumulation des biens, suscite la convoitise. Selon Leakey, en supprimant l’agriculture on supprimerait les guerres (sans doute faute de combattants, puisqu’au moins 99% de l’humanité mourrait rapidement de faim, n.d.r.).

Leakey basait ses affabulations grotesques sur la découverte d’une population du sud de l’Afrique, les Kung. Celle-ci vit comme les hominidés du paléolithique et ne connaît pas l’agriculture. Elle se nourrit des produits de la chasse et de la cueillette. Dans cette société réputée idéale, Leakey et d’innombrables anthropologues gauchisants, venus à sa suite, affirmaient qu’il n’y avait pas de violence parce que les Kung n’avaient ni charrue ni épée. Comme l’observe Bloom : « Dans les premières années de l’ethnographie des Kung, les anthropologues s’enflammèrent. Ces gens n’avaient pas de violence, dirent-ils. L’anthropologie avait découvert la clé de l’harmonie parmi les hommes : l’abolition du monde moderne et le retour à la chasse et à la cueillette… Mais des études plus récentes révélèrent un fait brutal et inédit. Les hommes Kung résolvent les problèmes d’adultère par le meurtre. Par conséquent, le taux d’homicide est plus élevé chez les Kung qu’à New York. »[5]

Si l’on ne craignait pas la redondance, on pourrait dire que l’exemple choisi par Bloom est exemplaire. Il montre, une fois encore, que l’approche gauchisante des phénomènes sociaux est totalement inopérante. Elle leurre tout aussi bien ceux qui la propagent que ceux qui l’adoptent. Plus loin dans son livre, Bloom montre comment ces anthropologues de gauche s’aveuglent eux-mêmes. Comment ils refusent de voir le monde tel qu’il est et ne sélectionnent que les informations qui confirment leur vision du monde a priori.

Deux leçons politiques majeures peuvent être tirées des chapitres introductifs du principe de Lucifer. La première est que la violence – le fameux mal luciférien – est génétiquement présente chez l’homme. Elle est puissamment programmée dans son cerveau reptilien. Il ne sert, donc, à rien de bouleverser la société pour éradiquer le mal. Au contraire, la destruction de la société ne peut qu’occasionner, à terme, le retour de la violence.

La seconde leçon à retenir est celle-ci : l’écologie politique est une absurdité. Elle repose sur une conception erronée de la Nature. « De nombreux auteurs ont attiré  l’attention à la fin des années quatre-vingt et au début des années quatre-vingt-dix en célébrant un retour à la terre nourricière. Ils pensaient que si nous supprimions, l’agriculture à grande échelle, le moteur à combustion, les télévisions et les climatiseurs, la Nature recommencerait à nous offrir son paradis originel. Malheureusement, ces auteurs ont une vision déformée de la réalité pré-industrielle… Imaginez un instant que les lions se sentent soudain coupables de leurs habitudes alimentaires et jurent de renoncer à la viande. Que feraient-ils ? Ils s’affameraient et affameraient leurs petits. Parce qu’ils n’ont qu’une option : tuer. Tuer n’est pas une invention de l’homme mais de la Nature.»[6].

On ajoutera que, dans le cas de l’homme, l’agriculture, puis l’industrialisation ont considérablement réduit le niveau de violence en rendant la chasse et les comportements de prédation inutiles. Le projet politique écologiste, comme celui de la gauche en général, conduit nécessairement à une involution des êtres et des formes sociales. Parvenus à ce stade de la réflexion, il faut se poser la question de savoir quelle est la meilleure manière de contrôler la violence inscrite génétiquement chez l’homme ? A cette question, presque toutes les sociétés ont répondu par un constat : seule la violence peut arrêter la violence. Mais cette violence doit elle-même être encadrée afin que l’homme puisse sortir de l’état de barbarie et vivre en société, conformément à sa nature. Cela suppose que la violence soit transférée à un organe extérieur suffisamment rationnel pour éviter les débordements passionnels générés par l’esprit de vengeance.

C’est toute la thématique de la violence légitime et de l’état de droit. Dans les sociétés bien faites, la violence n’a plus besoin de s’exercer réellement. La quasi-certitude de la sanction suffit à dissuader les criminels et autres malfaisants d’avoir recours à la violence illicite. A l’intérieur de la société, les fonctions de prévention et de sanction sont assurées par la police et la justice. A l’extérieur par l’armée. Ainsi, ces trois institutions ne protégent pas seulement la société, elles la réalisent. Pour qu’elles fonctionnent bien, il faut qu’elles accueillent en leur sein des individus peu enclins aux émotions – non dominés par leur paléocortex - mais dotés de suffisamment de caractère pour employer la violence quand elle se justifie.

Aussi, lorsque notre gouvernement décide de favoriser le recrutement de profils ‘’non agressifs’’ dans les forces de l’ordre, il donne un avantage concurrentiel aux criminels. Car, ceux-ci se recrutent, toujours, selon un processus de sélection naturelle, par lequel le plus fort impose sa loi à la rue et à ses bandes. De surcroît, l’Etat faible défait la société et prépare le retour de la barbarie.

Ce thème du retour de la barbarie est, précisément, celui de la sixième partie du premier tome du Principe de Lucifer. Au regard de son angoissante actualité, nous la retiendrons comme la seconde question essentielle devant inspirer nos réflexions. Bloom la formule en deux temps : a) qui sont les prochains barbares ? b) Existe-t-il des cultures tueuses ? A propos des prochains barbares voici ce qu’il dit en quelques formules lapidaires : « Nous savons tous que Rome a été morcelée par des peuples méprisés par les Romains. Les barbares ne se rasaient pas [hier comme aujourd’hui, ils sont barbus… n.d.r.]. Ils portaient des vêtements sales. Ils étaient presque toujours saouls. Leur niveau de vie était légèrement au-dessus de celui d’une mule. Leur technologie était ridicule. Ils ne savaient généralement ni lire ni écrire et n’avaient certainement pas de ‘’culture’’. Que savaient donc faire ces primitifs malodorants ? Ils savaient se battre […] Ne sous-estimez jamais le tiers monde. Ne faîtes jamais preuve de suffisance au sujet des barbares. »[7]

On ne saurait être plus clair et il n’est pas, ici, besoin de plus amples commentaires. De même, devinez quelle culture Bloom a choisi comme exemple de culture tueuse ? Je vous le donne en mille comme en cent : la culture islamique propagée par certaines sociétés musulmanes. Après quelques réserves de forme, il n’hésite pas à mettre les points sur le I de l’islam : « Sous la peau, les hommes et les femmes sont tous les mêmes. Ils ont les mêmes besoins, les mêmes émotions… Mais il y a des barbares : des peuples dont les cultures glorifient le meurtre et élèvent la violence au statut d’acte sacré. Ces cultures dépeignent l’anéantissement d’autres êtres humains comme une preuve de virilité héroïque… Certaines sociétés islamiques tendent à être en tête de liste. ». A l’appui de son affirmation, Bloom cite le coran et plusieurs sommités musulmanes. Dans ces extraits, il n’est question que de guerre contre les infidèles, de conversion par le fer et de conquête sanglante du territoire des infidèles. Très judicieusement, Bloom rappelle que dans la culture islamique, l’exemple à suivre c’est Mahomet. Or, si certains le présentent comme un homme de paix, il ne faut pas oublier que le gentil prophète ordonna la conduite de vingt-sept campagnes militaires, en mena personnellement neuf et fit massacrer les tribus réticentes à sa foi. On (re)découvrira, avec intérêt, l’histoire vraie de la destruction des Etats chrétiens d’Afrique et du Moyen-Orient par l’islam et la légende, forgée de toute pièce par sa propagande, de l’agression occidentale. Alors, mes fidèles lecteurs, achetez ce livre. Pour un prix raisonnable, il vous offrira une cure presque complète de désintoxication idéologique.

Charles Magne  (Suite: Le Cerveau Global)

Howard Bloom est un curieux personnage. Fils d’un marchand de vin juif new-yorkais, il n’a jamais été en France, mais a écrit des ouvrages en Français. Petit génie, il aurait plongé dans la microbiologie et la physique théorique à l’âge de 10 ans, aurait collaboré à la conception d’un ordinateur qui a obtenu le prix Westinghouse à 13 ans, aurait obtenu un prix pour ses découvertes sur le système immunitaire dans le cadre de la recherche sur le cancer à 16 ans et fait des recherches sur le conditionnement opérant de Skinner. Il devient « visiting scholar » à l’Université de New-York en psychologie clinique. Touche à tout, il a fait fortune comme conseiller des plus grandes stars de la musique commerciale: Michael Jackson, Prince, Bob Marley, Simon & Garfunkel, Diana Ross… Etc., et s’est également occupé de marketing politique et de publicité commerciale. Ceci lui a permis d’affiner ses thèses sur les émotions de masse. Il a également fondé un groupe de lutte contre la censure.



[1] Date du départ de Mahomet de la Mecque pour Médine.

[2] Le principe de Lucifer, Howard Bloom, Le jardin des Lettres, Paris, mars 2004, p.29.

[3] Op. cit., p.45.

[4] Ibid.

[5] Op. cit. p.49.

[6] Op. cit. p.46.

[7] Op. cit., p. 261, p. 264.

 

 

 

(Bastion n°86 de janvier 2005)

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