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LE FNB SERA PRésent aux

élections EUROPéennes:

 LISTE 18

Le FNB a obtenu les 5000 signatures nécessaires pour présenter une liste à l’Europe.

Merci à tous ceux qui nous ont aidés. Merci à ceux qui ont récolté ces signatures, merci à ceux qui nous ont renvoyé leur signature ou celles de leurs relations, merci à ceux qui les ont triées, merci à ceux qui les ont fait légaliser. Merci à tous.

Dommage que certains nous ont envoyé leurs signatures trop tard, beaucoup trop tard pour être utiles...

Ce fut une tâche immense et un beau succès: aucun de nos adversaires ne s’y attendait.

Le 9 avril, nous aurions pu obtenir un numéro de liste à un chiffre comme le FN et les grands partis. La loi vient en effet d’être changée1, et la signature d’un seul membre d’une assemblée législative suffit dorénavant pour participer au premier tirage au sort, avec les grands partis. Nous avons d’ailleurs été conviés à ce premier tirage au sort par le SPF Intérieur (Ex-Ministère de l’Intérieur). La signature de Marguerite Bastien suffisait. Celle-ci, contactée par notre ancien secrétaire général, a purement et simplement refusé. A cause de son refus, nous n’avons donc pas pu participer au tirage au sort du 9 avril, contrairement au FN, qui a obtenu un numéro « national » et de plus a bénéficié d’une chance de pendu. Ceci nous handicape sérieusement.

Quoi qu’il en soit, le 17 avril, nous avons déposé notre liste auprès du président Panier, au palais de Justice de Namur. Personne ne nous y attendait: le juge était parti faire du shopping… et dut être rappelé.

De son côté, le FN, apprenant avec stupeur que le FNB déposerait une liste, s’était résigné la veille à déposer deux fois sa liste, d’une part comme prévu avec 5.000 signatures d’électeurs présentants, d’autre part avec cinq « parlementaires » comme les partis traditionnels. Il était évident qu’il craignait une plainte de notre part contre ses 5.000 signatures…

Nous avons immédiatement demandé à contrôler les signatures de présentation du Front National. Pourquoi? Parce qu’à Marchienne-au-Pont, Daniel Féret avait déposé plus de 3.000 signatures de Carolorégiens, et que l’administration communale parlait de liste « Pierre Tombale » à son propos: de nombreux signataires en faveur du FN étaient décédés depuis plus de deux ans!

Il faut dire que le FN est un habitué des fausses signatures. Depuis sa création, une trentaine de listes FN ont été écartées pour fausses signatures lors de divers scrutins. Dans certains cas, comme à Saint-Gilles, de nouvelles élections ont dû être organisées, suite aux fraudes du FN.

L’an passé, plusieurs parti ont relevé de fausses signatures de parrainage du FN. Le mouvement Nation avait même relevé la signature d’un paraplégique molenbeekois qui, selon son épouse, était incapable de signer depuis plus de 6 ans! Plainte avait été déposée par plusieurs partis, en vain.

Nous avons donc relevé plusieurs centaines d’adresses d’électeurs en faveur du FN. Nous avons recherché leur numéro de téléphone et les avons contactés: près d’un tiers des signataires juraient leurs grands dieux n’avoir jamais rien signé en faveur du FN. Certains se prétendaient même anti-fascistes! Quant aux autres, la plupart affir

maient avoir signé, il y a plus d’un an, en prévision des élections législatives. Ont-elles été recopiées du scrutin précédent? A-t-on, comme on nous l’a expliqué, utilisé une table lumineuse pour décalquer les signatures du 18 mai 2003? Y avait-il fraude massive?

Tout permettait de le croire. Il est en effet quasi impossible de recueillir 5.000 signatures en faveur du FN. C’est le motif pour lequel le FNB a dû indiquer clairement sur les formulaires qu’il n’avait rien à voir avec le FN et utiliser une formule selon laquelle la signature n’impliquait en aucune manière une adhésion au FNB ou à son programme.

Assuré de ce que sa plainte ne serait pas fantaisiste, le secrétaire-général du FNB déposa donc le matin du 19 avril une plainte avec constitution de partie civile contre Daniel Féret et contre X, dans les mains du juge d’instruction de Namur. Cette plainte fut annexée aux observations du FNB au sujet de la liste FN.

Le FN avait de son côté déjà introduit une plainte contre la liste FNB, au motif que les électeurs présentants n’avaient pas pu prendre connaissance de la liste des candidats en signant. Le FN se fondait sur deux extraits du Bastion qui signalait aux membres et abonnés que le FNB manquait de candidats, alors que par ailleurs, il avouait être près d’atteindre les 5.000 signatures fatidiques.

Le 19 avril, surprise générale. Le juge Panier annonçait la décision du bureau électoral: les 6 petites listes (FNB, MAS, PTB+, CDF, RWF et... FN) étaient provisoirement écartées au motif qu’il n’était pas prouvé que les 5.000 électeurs présentants avaient pu prendre connaissance des noms des candidats proposés par les diverses listes au moment où ils avaient signé. L’ensemble des petites listes était donc écartées suite à la plainte du FN contre le FNB: la législation électorale étant d’ordre public, l’objection soulevée contre le FNB par le FN était étendue à toutes les petites listes.

La présentation de la liste FN par de soi-disant parlementaires étant par ailleurs rejetée parce qu’il ne s’agissait pas de membres du Parlement.

Le 22 avril, jour de l’arrêt définitif, d’après le calendrier électoral. Devant le palais de justice de Namur, un attroupement et des policiers: manifestation des quatre petits partis « démocratiques » (CDF, PTB+, MAS et RWF). Ceux-ci, légitimement indignés par l’écartement de leur liste – suite à la plainte du FN à l’encontre du FNB – avaient décidé de faire front commun et de présenter un mémoire de défense commun.

Ce mémoire fut défendu avec conviction par Benoît Veldekens du CDF, puis par Paul-Henri Gendebien, qui dénonça avec vigueur les dérives anti-démocratiques du système.

Après leur exposé, les « démocrates » quittèrent la salle pour laisser la parole aux « non-démocrates ».

Daniel Féret était aussi élégant que d’habitude. Vêtu d’un veston informe de couleur indéfinie, qui lui descendait jusqu’aux genoux et d’un pantalon genre jean’s formant accordéon sur ses chevilles à l’imitation des jeunes des quartiers défavorisés, il ne portait ni chemise ni cravate, mais un T-shirt grisâtre, orné sur la poitrine d’un gros dessin enfantin, qui cachait mal sa protubérance abdominale. Suprême élégance, une écharpe tricotée de grosse laine rouge, plus longue que lui, pendait de part et d’autre de son cou, et apportait une touche de couleur à la grisaille du personnage.

Le beau-père de Daniel Féret ouvrit les hostilités, sur un ton confidentiel, qui ne permettait pas à la salle de suivre ses arguments. Puis ce fut le tour du secrétaire général du FNB de répliquer et de présenter ses arguments à un bureau électoral attentif.

L’argumentation était la suivante: il y a présomption de légalité jusqu’à preuve du contraire. Or la preuve d’une irrégularité n’était pas apportée contre le FNB. Par contre, il était prouvé que la présentation de la liste FN devait être écartée, si on lui appliquait ses propres objections. Daniel Féret avait en effet reconnu avoir recueilli ses signatures de présentation il y a un an, voire deux ou trois: or, il présentait sur sa liste des candidats qui s’étaient présentés en 2003 sur une liste « Défi libéral », et dont il était prouvé qu’au moins un candidat n’avait pris la décision de figurer sur la liste FN qu’après le dépôt des signatures dans les communes. L’objection des fausses signatures fut bien-entendu à nouveau soulevée, arguments à l’appui.

Après cet exposé, tout le monde fut prié de quitter la salle pour permettre la délibération à huis-clos du bureau.

Après une interminable délibération, le bureau rendit un arrêt acceptant toutes les listes. Cet arrêt fut qualifié par certains de jugement de Salomon. Nous parlerions plutôt d’une décision politique, camouflée derrière une argumentation aussi alambiquée que faussement juridique. Dans un premier temps, le bureau concluait – erronément selon nous – à l’irrégularité des présentations des six listes appuyées par 5.000 signatures, puis, faisant appel à une théorie du droit transitoire, acceptait malgré tout les listes. Mais, il prévoyait pour l’avenir de faire figurer les listes de candidats présentées sur le formulaire de signature, ce qui est une exigence inacceptable et irréaliste. Le FN était, quant à lui accepté malgré des indices manifestes d’irrégularités, faute de temps pour effectuer les contrôles dans les délais (décision exactement inverse de celle de 1995: rejet faute de temps pour vérifier).

La rédaction de l’arrêt faisait en outre l’amalgame entre le FN et le FNB, alors que ce dernier n’était en rien concerné par des faux.

Pourquoi cette décision est-elle politique?

Parce que le FN est indispensable au système. Depuis 20 ans, il capte les votes des électeurs de droite, des nationalistes et des mécontents, en jouant sur son homonymie avec le parti de Jean-Marie Le Pen, avec lequel il n’a strictement rien à voir. Il neutralise ainsi l’émergence de tout parti d’opposition de droite crédible en Belgique francophone. Le FN ne présente enfin aucune menace pour le système et n’a aucune activité politique réelle.

Enfin, en laissant courir le FN parallèlement au FNB, on espère qu’ils diviseront l’électorat. De la sorte, on prive le Vlaams Blok à Bruxelles de nombreux suffrages qu’il escompte pour obtenir une majorité absolue du côté flamand et on écarte ainsi la menace d’un blocage des institutions2.

Bref, encore une fois, malgré des irrégularités manifestes et des faux avérés, le système laissait encore une fois le FN se présenter aux élections...

FN et FNB seront donc candidats, le 13 juin, aux élections européennes: encore une fois, le leurre FN, au service du système, se présentera dans les meilleures conditions pour gruger les électeurs francophones.

La tâche n’est cependant pas finie pour les sympathisants du FNB: il y a encore plusieurs circonscriptions où le FNB manque de signatures pour les élections régionales: le dépôt des listes n’aura lieu que le 15 et le 16 mai. Aidez-nous à nous présenter aux élections régionales. Prenez contact avec nous au 02/770.88.66.

Il importe enfin de convaincre les électeurs de voter pour le FNB et de ne pas voter FN: voter FN, c’est voter pour un individu vénal au service du système...

Beaucoup d’idéalistes sont tristes de constater qu’un sinistre individu bloque depuis plus de 20 ans l’émergence de tout mouvement d’opposition crédible en Belgique francophone.

 

1. On peut s’interroger sur le but réel de ce changement législatif de dernière minute qui ne profite en fait qu’au petit docteur Féret.

2. Beaucoup de Bruxellois francophones déçus par le FN votent pour le Vlaams Blok, ce qui pourrait permettre à ce dernier d’obtenir une majorité des suffrages bruxellois flamands. Le Vl.Blok devrait donc participer à l’exécutif bruxellois, ce que les partis francophones refusent. Il y aurait donc blocage des institutions, non pas par le Vl.Blok comme on le dit dans les médias, mais par les partis francophones qui refusent de traiter avec le Vl.Blok.

Elections régionales...

 

 

 

(Bastion n°80 d'avril 2004)

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