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A
PROPOS DU VOILE Introduction La
question du « voile islamique » agite tant l’opinion publique que
la classe politique dans plusieurs pays d’Europe, notamment en Belgique et
surtout en France. Il convient de le reconnaître d’entrée de jeu :
l’on ne peut qu’être frappé par l’indigence de nombre de déclarations
faites à l’occasion de ce débat. Il est étrange de voir comme, à chaque
fois qu’il s’agit de l’islam, l’ignorance prévaut. Le plus grave est
qu’il s’agit, pourrait-on dire, « d’une ignorance ignorée »,
superbement ignorée, par des clercs pontifiant avec aplomb sur ce dont il
n’ont pas la moindre idée, alors qu’ils sont persuadés de délivrer au nom
de la Conscience Universelle d’irréfutables oracles. Ils ne seraient que des
Diafoirus ridicules d’ignorance prétentieuse si celle-ci ne risquait
d’avoir à terme, pour nous-mêmes et notre civilisation, de tragiques
conséquences. Il est dramatiquement aberrant de discourir sur un sujet,
et, plus encore, de prendre des mesures législatives à son propos, quand
l’on est persuadé d’en tout savoir alors que l’on n’en a aucune
connaissance, ou, pire encore, que l’on n’en a qu’une connaissance erronée
et faussée. Plan Dès
l’abord, il s’agit de savoir de quoi l’on parle. L’Occidental moyen, fût-il
ministre, a tendance à tout mélanger, voile, hidjab, foulard, tchador,
et j’en passe. Or, chacun de ces termes a un sens précis. Le hidjab est
souvent confondu avec le foulard (ou khimâr)
ou encore avec le tchador… Nous
essaierons donc dans un premier temps d’établir une distinction entre ces
différents attributs et de donner de chacun des termes qui les désignent une définition
exacte. Nous
verrons ensuite quel usage le Coran, et éventuellement les haddiths, prescrivent de ces différents vêtements ou accessoires.
Nous en conclurons qu’il n’y a là aucune obligation religieuse, du moins à
notre avis. Toutefois, cet avis n’engage que nous, et il ne saurait en être
autrement ; serions-nous le plus savant ouléma de l’université Al Azhar
du Caire qu’il ne pourrait avoir de portée plus générale ; nous
expliquerons pourquoi. Nous
nous interrogerons alors sur les raisons qui poussent tant de jeunes filles
musulmanes à porter le voile en Europe. Parmi
toutes ces bonnes ou mauvaises raisons, nous verrons que le voile correspond
avant tout à une marque identitaire qui dépasse le religieux tout en lui étant
directement lié ; en islam, en effet, tout se confond indissociablement,
religion, droit, culture, civilisation Tolérer
une telle attitude de revendication identitaire, de surcroît agressive, ne peut
mener qu’au communautarisme, système inviable, plus particulièrement en
Europe, et plus encore lorsque l’une des communautés poursuit intrinsèquement
des visées hégémoniques et dominatrices. Tel est le véritable problème que
pose le port du voile islamique. Définition
des différents vêtements et accessoires que l’on désigne sous le nom général
et indifférencié de « voile »
ou de « foulard ». Le
foulard ou khimâr, est une pièce de
tissu, de couleurs diverses, uni, ou portant des motifs stylisés ou encore des
dessins, que des femmes, quelle que soit leur religion, posent sur leur tête et
nouent sous le menton. Il est un peu passé de mode, mais il y a seulement une
cinquantaine d’années, on le voyait souvent entourant le visage de femmes
européennes. Le
hidjab enserre la tête et le cou et
ressemble à une sorte de passe-montagne qui dissimule les cheveux, le front,
les oreilles, les joues et le cou, éventuellement la bouche, il peut même être
complété par une voilette, souvent de dentelle très travaillée, ne laissant
apparaître que les yeux. Quant
au mot tchador, il est la traduction
persane de l’arabe julbâb, c’est-à-dire
« mante », « cape ».Il s’agit de ce voile noir et épais,
de cette mante, dont se recouvrent entièrement certaines femmes, notamment
iraniennes de confession chiite, mais que l’on commence à voir porté par des
femmes sunnites. Il peut laisser voir en partie le visage, ou au moins les yeux,
alors que la burqah, costume sunnite,
répandu en Afghanistan (avant, pendant et après les Talibans) recouvre entièrement
le corps de la femme, laquelle ne peut voir qu’à travers une sorte de grille
étroite dissimulant les yeux. La burqah n’est pas forcément noire, elle est même, la plupart du
temps, d’une couleur unie, souvent bleue ou orange. Donc,
pour aller du plus léger au plus intégral, nous avons le foulard, ou, si
l’on préfère, le fichu, khimâr en
arabe ; puis le hidjab ;
suivi du julbâb, mieux connu sous son
nom persan, tchador, et enfin, la
burqah afghane. Les
prescriptions religieuses Que
dit exactement le Coran à propos de ces différents vêtements ? Le
Coran impose aux femmes (sourate XXIV verset 31) « de baisser les yeux et de contenir leur sexe ; de ne pas faire
montre de leurs agréments, (ndla : aussi bien parures vestimentaires
qu’appas corporels) sauf ce qui en émerge,
de rabattre leur fichu [khimâr] sur les
échancrures de leur vêtement. Elles ne laisseront voir leurs agréments qu’à
leur mari, à leurs enfants, à leurs pères, à leurs beaux-pères, etc. »
Le législateur, par conséquent, semble avant tout soucieux d’éviter les
exhibitions provocantes et publiques. On peut donc dire qu’une jeune fille ou
une femme peut parfaitement s’habiller « à l’occidental », sans
foulard, à la condition de ne point arborer de mini-jupe ne laissant rien
ignorer de ses dessous ni de décolleté par trop vertigineux. Cela n’a rien
de choquant, bien au contraire, et, après tout, il n’est point de femme qui
se respecte, quelle que soit sa religion ou sa culture, qui ne fasse preuve en
public d’un minimum de pudeur, selon les critères du temps et de l’endroit.
Plus
encore, si l’on s’en tient à ce verset du Coran, la femme musulmane peut même,
en certains lieux ou en certaines circonstances, sans pécher, être plus légèrement
vêtue qu’à l’ordinaire (pour faire du sport, ou à la plage, par exemple)
à la condition de rester décente selon les normes locales du moment. Ce
n’est peut-être pas tout à fait conforme à la lettre du texte sacré, mais
c’est incontestablement en adéquation avec son esprit. Notons encore que les
femmes ménopausées « n’escomptant
plus mariage » n’encourent « point
de blâme » « à mettre
bas leurs vêtements, à condition de ne pas exhiber quelque agrément.
Toutefois, si elles s’en font scrupule, mieux sera-ce pour elles »
(sourate XXIV verset 60). Ceci
étant, le verset 59 de la sourate XXXIII « Les Coalisés », semble
plus restrictif : « Prophète,
dis à tes épouses, à tes filles,
aux femmes de tes compagnons, de revêtir leurs mantes (julbâb :
mante, cape, et non plus seulement khimâr,
le fichu recouvrant la tête)».
Certains traduisent yudnîna non point
par « revêtent », mais par « tiennent serré [sur elles
un pan de leur mante]», ce qui est plus restrictif. Ibn Kathir et ses
successeurs rigoristes en concluent que ce verset impose aux femmes de se
couvrir le visage. Cette interprétation est abusive dans la mesure où elle généralise
les préceptes fixés par ce texte, alors qu’ils ne sont que particuliers.
Relisons-le. A qui s’applique-t-il ? Il n’y est question que des femmes
proches du Prophète et de ses compagnons immédiats, un point c’est tout ;
il n’a pas de portée générale. Cela s’explique d’ailleurs
historiquement. Ce verset, en effet, a été révélé à Médine, à un moment
où le Prophète était devenu le maître de la Cité. Les femmes qui lui étaient
proches jouissaient donc d’un certain prestige, et elles étaient fréquemment
abordées dans les rues de la ville. Ce fut pour faire cesser ce harcèlement
que ce verset est apparu. Quatorze siècles plus tard, il est obsolète,
biologiquement, pourrait-on dire, puisque toutes les femmes auxquelles il
s’adressait sont aujourd’hui depuis fort longtemps au Paradis d’Allah !
* On le voit, le « foulard », ou
le voile, du moins tel que certaines le portent, a
fortiori complété par un tchador,
une robe longue, voire des gants, n’est donc pas une obligation religieuse.
Gageons également que les femmes arabes pré-islamiques le portaient déjà, ne
serait-ce que pour se protéger du sable et de la poussière. Il correspond
d’ailleurs à une tradition méditerranéenne. Les femmes de la Grèce et de
la Rome antiques revêtaient le voile, si l’on en croit les statues de l’époque
qui les représentent fréquemment ainsi recouvertes. L’usage a perduré,
puisque, même de nos jours, il suffit d’aller se promener dans les campagnes
grecque, serbe, sicilienne, corse ou sarde ou du sud de l’Espagne ou du
Portugal pour rencontrer de nombreuses femmes vêtues de noir, au visage entouré
d’un fichu. Elles ne sont pas musulmanes, que je sache ! Notons que chez les Touareg, musulmans, ce
sont les hommes qui portent le « voile », sanction, d’après la légende,
de leur pusillanimité lors d’une bataille. Les femmes, par contre, vont tête
nue. Elles sont par ailleurs fort libres, et elles jouent un rôle économique
et politique important. Ainsi, par exemple, elles sont propriétaires de la
tente. Ceci est bien la preuve, un,
que le port du voile par les femmes n’est pas une obligation religieuse, et, deux,
que le voile est bien un symbole de soumission et d’infériorité. Raisons
pour lesquelles les jeunes musulmanes portent de plus en plus massivement le
voile
Alors, à quoi correspond le port du voile
ou du « foulard » pour les jeunes musulmanes vivant de nos jours en
Europe, s’il ne s’agit pas d’une obligation religieuse impérative ? * D’aucuns prétendent que certaines
portent le voile bien qu’elles n’ignorent rien de ce qui précède, voire,
bien qu’elles fassent preuve d’une parfaite indifférence religieuse ;
elles ne revêtiraient cet accessoire vestimentaire que dans le seul but de se
mettre à l’abri du harcèlement sexuel, et souvent graveleux, dont elles
seraient victimes de la part des garçons de leur communauté si elles ne le
portaient point. C’est fort possible. Ces jeunes filles devraient pourtant
savoir que nous avons une police et des tribunaux qui appliquent nos lois, et
que, parmi celles-ci, il en est qui condamnent ce genre d’attitude prétendument
virile de la part des jeunes gens. Dans les établissements d’enseignement,
c’est aux adultes de faire régner l’ordre et de sévir contre les
comportements déplacés que pourraient adopter certains garçons. Cela
constituerait une œuvre d’intégration autrement plus utile et efficace que
les délires à la guimauve que l’on nous sert au nom des prétendus bienfaits
d’une multiculturalité chimérique ! Au moins, ce ne serait pas du
bavardage, ce serait du concret ! S’agit-il bien toutefois, de la vraie
raison pour laquelle ces jeunes filles ou ces femmes portent le voile, ou
n’est-ce pas plutôt un prétexte, ou une justification anodine à l’usage
des Européens naïfs ? On peut parfois se le demander… * En second lieu, et, en quelque sorte, à
l’inverse, il y a celles qui s’en tiennent explicitement à une lecture littérale
des textes sacrés, et qui se refusent à en faire quelque interprétation que
ce soit, notamment en tenant compte du contexte historique et géographique de
leur révélation. Porter le « foulard » (voire davantage !),
pour elles, est une obligation à laquelle nulle musulmane ne saurait se dérober
sans pécher gravement. Nous avons vu plus haut que cette vision des choses est
incontestablement excessive. Toutefois, dans l’islam sunnite (le plus répandu
dans le monde, et tout particulièrement en Europe), il n’existe pas de clergé ;
il n’y a pas d’autorité religieuse supérieure au fidèle lambda,
du moins dogmatiquement établie ; chaque musulman est libre de faire la
lecture du Coran et des haddiths qui
lui convient ou qu’il croit bonne en conscience. Par conséquent,
l’argumentation religieuse développée ci-dessus est, forcément, sujette à
caution. Il n’existe aucun moyen canonique de l’imposer à ceux et à celles
qui en professent une autre plus rigoureuse (faisons observer que ces derniers,
à défaut de moyens canoniques, en emploient parfois de beaucoup plus « directs »
et profanes pour amener à leur point de vue ceux et celles qui ne seraient pas a priori enclins à le partager ! – Mais ceci n’est pas une
autre histoire, c’est bien le fond du problème !). Là réside en effet
toute la difficulté. Nul imam, nul ouléma, ne dispose des moyens canoniques de
convaincre ces jeunes filles de leur « erreur ». Il n’empêche,
leur savoir, leur réputation, leur sagesse présumée, confèrent à ces
personnages une autorité qui leur permettrait au moins d’être écoutés, à
défaut d’être entendus, s’ils voulaient tenter de ramener ces jeunes
filles (ou leurs pères, ou leurs frères) à une interprétation moins
fondamentaliste des textes sacrés, mais le veulent-ils vraiment ? En
Belgique, existent dans toutes les écoles publiques des professeurs de religion
islamique ; ils pourraient essayer de combattre l’erreur, ou, du moins,
le zèle de certaines de leurs élèves. mais, pour la plupart, ils ne le font
pas. J’ouvre ici une parenthèse pour faire observer qu’ainsi est posée la
question du recrutement et du contrôle desdits professeurs, comme d’ailleurs,
et là dans tous les pays d’Europe, est posée la question du contrôle des
imams, surtout de ceux officiant dans les mosquées d’arrière-cour, plus ou
moins officieuses et obscures, et dont les connaissances théologiques sont des
plus douteuses, même si leur formation idéologique salafiste, souvent reçue
en Egypte, en Arabie Saoudite, ou dans quelque autre pays du Golfe,
est, elle, des plus certaines. La question n’est pas sans importance
pour la suite ; il serait en effet intéressant de savoir où se trouve la
source de l’endoctrinement de certains jeunes, car cette floraison de voiles,
depuis seulement quelques années, ne résulte pas d’une génération spontanée.
On peut s’interroger, surtout si l’on regarde les véritables causes du phénomène,
qui sont, en définitive, identitaires, ainsi que nous allons le démontrer. Qui
met dans la tête de ces jeunes filles ce chauvinisme islamiste ? Foulard
rime avec étendard
En effet, si l’on analyse plus finement
les raisons pour lesquelles ce « foulard » est dorénavant en passe
de devenir la règle, alors qu’il y a seulement dix ans, l’on ne le voyait
que sur la tête de vieilles femmes allochtones incapables de se départir des
traditions culturelles (plus que religieuses) qui leur avaient été inculquées
dans leur enfance au pays, on s’aperçoit, bien que ce ne soit souvent pas
explicité aussi nettement, que la cause est essentiellement identitaire. Pour la plupart de ces jeunes filles enfoulardées,
fanatiques, ou seulement dévotes, voire simplement croyantes, et même parfois
éloignées de la foi strictement religieuse (tout le spectre des convictions
religieuses se rencontre parmi les porteuses de voile), il s’agit
d’affirmer, d’exhiber, leur différence. Leur différence, ce n’est pas
leur religion, du moins au sens strict, il s’en trouve qui s’en moquent, ce
n’est pas non plus leur origine ethnique en tant que telle, leur différence,
c’est leur appartenance à l’islam, en tant que culture et civilisation, ce
qui dépasse nettement la simple religiosité. Le voile est, en quelque sorte,
leur « étoile jaune », qui, à une certaine époque, était imposée
indistinctement aux Juifs, qu’ils fussent religieux ou non-croyants. Ce
voulait être alors une marque d’infamie ostensible, mais pour ce qui est du
voile, loin de constituer un signe d’opprobre, celui-ci représente, au
contraire, l’attestation d’une supériorité. Il s’agit de se distinguer
des autres, des non-musulmans ; une telle attitude conduit inexorablement
au communautarisme. Le discours de ces jeunes filles, si elles
parlaient lucidement et sincèrement, serait à peu près celui-ci :
« Moi, je vis en Europe. Je dispose même de la nationalité de votre
pays. Je n’ai aucune intention de retourner vivre sur la terre de mes parents.
Je profite de tous les avantages que l’on trouve ici, aussi bien du point de
vue de la technologie que des lois sociales. Songez qu’en Tunisie, par
exemple, pays aussi peuplé que la Belgique, il n’y a, en tout et pour tout,
que 2000 internautes ! Ici, posséder une voiture est un fait banal,
c’est un luxe au Maghreb. Etc. Etc. Ici, il existe des allocations chômage,
des retraites, des indemnités en cas d’accident ou de maladie, des « revenus
de remplacement » comme le RMI ou le minimex ; là-bas, il n’y a
rien de tout cela. Je suis née ici, je me sens ici chez moi, je m’y trouve
bien ; ici, je suis libre, de pratiquer ma religion comme je l’entends,
de porter le foulard comme de ne pas le porter, alors que là-bas, tout est réglementé,
que la police veille, qu’elle y a de grandes oreilles, et qu’il faut faire
attention à tout ce que l’on dit, même au cours d’une conversation privée
dans un lieu public. Ceci étant, j’ai conservé la nationalité du pays de
mes parents, puisque vos lois m’y autorisent, et, pour tout vous avouer,
c’est l’essentiel pour moi. Posséder la nationalité belge ou française,
c’est bien pratique, mais ma vraie nationalité, c’est l’autre, l’algérienne
ou la marocaine, parce que l’Algérie ou le Maroc sont des pays musulmans ;
le roi du Maroc est même Commandeur des Croyants ! Or, d’abord, je suis
une musulmane, ne serait-ce que parce que mon père professe cette religion, et
je suis fière de l’être, et je l’affiche ostensiblement ! ». « Vous êtes en train de me dire que
vous êtes à cheval entre deux cultures… » « Pas du tout ! Je vous le répète,
je suis musulmane. Ici, je profite seulement des avantages que vous m’offrez.
Ce n’est pas pour autant que je souscris à votre culture ! Vous-même,
devenez-vous de culture maghrébine lorsque vous allez en vacances chez nous,
parce que vous profitez de notre soleil et de nos plages, ou que vous goûtez à
notre cuisine ? » « Donc, vous portez le voile pour
bien marquer que vous appartenez à l’ouma ? » « Exactement ! Et l’ouma, ce sont tous les musulmans, quoi qu’il se passe au fond de
leur cœur, quelle que soit l’ardeur de leur foi. L’islam, n’est pas
qu’une religion, cela va beaucoup plus loin que la simple expression d’une
foi plus ou moins ardente, c’est aussi, et surtout, une culture, une
civilisation, « une manière d’être », comme disait Alya
Izetbegovic, l’ancien président musulman de Bosnie. » « Et
après ? » diront alors les belles âmes, « Voici des jeunes
filles qui sont bien enracinées chez nous. Que souhaitent-elles ?
Conserver leur religion ? Pourquoi pas ? Il y a dans nos pays des
catholiques romains, des orthodoxes, des protestants, des juifs ; des
hindouistes, des bouddhistes, et même des agnostiques et des athées, est-ce gênant ?
Les choses ses ont toujours bien passées ! Il y a même des Africains chrétiens,
qui nous fournissent le clergé catholique que nous sommes incapables de
renouveler ! Il y a aussi des fils et des petits-fils d’Italiens qui se
nourrissent de pâtes et d’autres d’Espagnols qui préfèrent la paella.
Serait-ce un crime de vouloir conserver la religion de ses pères, voire
seulement quelques traditions de sa culture d’origine ? » « Dans votre suffisance
d’Occidental qui ramène tout à lui, qui s’imagine que l’ensemble du
genre humain n’aspire qu’à vivre selon votre modèle, vous ne parvenez pas
à comprendre que d’autres pensent et sentent différemment. Ici, nous entrons
véritablement au cœur du problème. Vous voyez l’islam comme une religion
semblable aux autres, alors qu’il n’en est rien. L’islam, répétons-le,
n’est pas seulement une religion, c’est aussi un droit, une culture, une
civilisation. Le voile, répétons-le également, n’est pas seulement un signe
religieux, c’est aussi, et même avant tout, un signe culturel et
civilisationel. Si vous n’arrivez pas à admettre ce fait, c’est, encore une
fois, que vous refusez de voir l’imbrication qui existe dans l’islam entre
la religion, la culture, le droit, la civilisation. Nos lois peuvent être
respectées sans problème par des citoyens d’origine ethnique, religieuse,
philosophique, culturelle, différente. Pour un musulman, ce n’est pas le cas,
car nos lois sont impies, puisqu’elles ne sont pas inspirées directement par
le Coran. L’islam est intrinsèquement non-laïque, par essence, en quelque
sorte, contrairement à toutes les autres grandes religions, puisque le Coran,
livre écrit pas Dieu Lui-même, ne l’oublions pas, a tout prévu. Il est
constitution, code pénal, code civil, code de procédure, il règle tout de la
vie privée de ses adeptes et même de celle des autres là où il détient le
pouvoir politique.» La France, comme le Mexique, pays
catholiques sont, constitutionnellement, laïques ; de même, l’Inde,
pays majoritairement hindouiste, est également constitutionnellement, laïque.
Certes, la Turquie musulmane est le quatrième Etat du monde à avoir inscrit la
laïcité dans sa constitution, mais la laïcité y demeure relative, ainsi, par
exemple, juifs et chrétiens n’y ont pas le droit d’édifier de nouveaux
lieux de culte. De nombreux autres Etats dont la population est majoritairement
chrétienne mais qui ne sont pas officiellement laïques, le sont dans la
pratique bien davantage que la Turquie !
Je m’aperçois ici que j’ai perdu mon
temps quand je me livrais ci-dessus à une exégèse du Coran, sauf à enrichir
votre culture générale !.En effet, nous le voyons, il ne s’agit pas de
théologie, mais de politique. La question de l’islam n’est pas
religieuse, elle est politique. Supériorité
de l’islam sur la civilisation occidentale
Toutes nos interlocutrices, quel que soit
le degré de leur foi, affirmeront que l’islam, d’un point de vue
civilisationnel et culturel, est supérieur à notre culture européenne laïque
imprégnée de christianisme décadent. « Nous sommes, nous les musulmans,
meilleurs que vous, » diront-elles. « Nous
n’appartenons pas au même monde. Alors, même si le voile est, comme vous le
prétendez, la marque de l’infériorité et de la soumission de la femme (ce
que j’accepte en tant que de besoin, et c’est en tout cas ma liberté de
l’accepter), il est pour moi, plus encore, l’emblème de ma supériorité
sur vos femmes qui, elles, sont peut-être libres, et vos égales, mais qui
n’ont d’autre projet de vie que de jouir de tous les plaisirs, et d’abord
de ceux, abominables, du sexe. M’intégrer, ce serait partager vos valeurs,
qui pour moi n’en sont pas. C’est la raison pour laquelle je porte le voile ;
pour moi, foulard rime avec étendard. C’est que je ne tiens pas seulement à
conserver ma différence, je veux, plus encore, vous la jeter au visage comme un
défi, et c’est pourquoi je la montre ostensiblement, et que je l’arbore fièrement. Ma
pureté contre votre impureté. » Un chrétien pensera aussi que sa religion
est supérieure aux autres, certes, mais uniquement d’un point de vue
dogmatique ; il croira détenir la vérité spirituelle (et c’est normal,
sinon il ne pourrait de dire chrétien !), mais il n’en méprisera pas
pour autant le judaïsme ou l’hindouisme, par exemple. Un musulman, même
s’il n’est pas croyant, pensera, lui, que sa religion-civilisation n’est
pas seulement supérieure aux autres religions
d’un point de vue purement spirituel, mais que la civilisation islamique,
telle que définie par le Coran, est supérieure aux autres civilisations,
puisque d’essence divine, de droit divin, en quelque sorte. Voici la
raison, la seule raison, qu’elle soit explicitement indiquée, ou seulement
inconsciemment ressentie, pour laquelle les jeunes filles musulmanes tiennent à
leur voile : elles veulent ainsi bien marquer leur différence, plus encore :
leur non-appartenance à notre culture et à notre civilisation occidentales
qu’elles méprisent. Elles veulent bien montrer qu’elles « ne mangent
pas de ce pain-là », pourrait-on dire familièrement. C’est bien la preuve que l’intégration
des musulmans est une utopie. Ce n’est pas nous qui les rejetons, nous avons
assimilé bien d’autres peuples, bien d’autres cultures, sans en souffrir,
et même en y gagnant. Ce sont les musulmans qui refusent d’accepter nos
valeurs, car, pour eux, elles n’en sont pas. Au mieux, ils ne pourront vivre
qu’en marge de notre société, mais jamais, ils n’accepteront de perdre
leur identité et leur « pureté » en s’y fondant, même en
conservant leur religion différente des nôtres, comme l’ont fait, par
exemple, les juifs ou le bouddhistes. Car, encore une fois, ce n’est pas
seulement une affaire uniquement religieuse. Cela va infiniment plus loin. L’islam,
religion conquérante et belliqueuse. Il y a toutefois encore plus grave.
L’islam a une vocation hégémonique, contrairement aux autres religions
professées sur la surface de notre planète. Ne confondons pas « volonté
hégémonique » et prosélytisme. Ce dernier est tout à fait légitime.
La volonté de domination est une toute autre attitude. N’oublions pas que
l’islam est en guerre permanente depuis ses origines. C’est la seule
religion qui prône l’élimination de ceux qui ne la professe point. L’islam
est une religion de violence et de contrainte. Le port du voile, c’est aussi
l’affirmation de cette volonté dominatrice et hégémonique. Il marque la
soumission de la femme et préfigure l’asservissement, voire l’élimination
des impies. Je rappelle la division du monde à
laquelle procède l’islam, d’un côté le dar
el islam, la terre d’islam juste et licite, et de l’autre , le dar
el harb, la terre de guerre, c’est-à-dire tous les pays qui ne sont pas
soumis à l’islam, qu’il faut convertir ou détruire. C’est la raison pour
laquelle il est absurde de mettre sur me même plan le port du voile, celui de
la kippa ou celui d’une croix. La religion juive, non seulement n’est pas hégémonique,
mais elle ne pratique même pas le prosélytisme ! Porter la kippa, c’est
affirmer sa judaïcité, mais sans aucune volonté de provocation. Un glaive ne
s’y dissimule pas ! Le christianisme, quant à lui, peut être attesté
par le port d’une croix autour du cou, ce n’est pas pour autant une déclaration
de guerre. Du moins n’est-ce ni la volonté du chrétien qui l’arbore, ni le
sentiment du juif, de l’hindouiste, du bouddhiste, voire de l’agnostique ou
de l’athée qui la remarque. Pour un musulman la kippa ou la croix sont des
signes du refus de l’islam, et sont par conséquent
vécus comme des agressions. Nous ne parlons pas le même langage. Le problème est donc pratiquement
insoluble. Surtout lorsque l’on entend les plus religieuses, voire les plus
fanatiques, de ces jeunes filles musulmanes soutenir qu’elles attendent avec
impatience et espoir le jour où notre civilisation impie sera remplacée, ici
et ailleurs, par l’islam triomphant. « Vive le Califat mondial ! »
s’écrient-elles. Qui, encore une fois, leur a dicté pareil
discours, d’apparition récente, qu’elles n’ont donc pas, d’évidence,
inventé elles-mêmes ? C’est affaire de police, et, pour être plus précis,
de sûreté de l’Etat, si cette expression a encore aujourd’hui un sens
aujourd’hui dans nos pays… En tout cas, et pour le moins, il faut de
refuser à entrer dans leur jeu. Ce serait accepter que l’ennemi campe sur
notre sol. Or, tout ceci est prévu, programmé ! Entre le dar
el islam et le dar el harb, il
existe un moyen terme, le dar el diwâ,
les pays dans lesquels les musulmans, encore insuffisamment nombreux et forts,
doivent faire le dos rond, en attendant… Ils doivent investir petit à petit
ces pays, les conduire doucement à un état de faiblesse et de complaisance tel
qu’ils ne constituent plus que des fruits mûrs, prêts à tomber. Le voile
est un élément de cette stratégie. Ce n’est pas pour rien qu’il n’est
apparu que récemment, il fallait attendre que nous soyons suffisamment
affaiblis mentalement pour ne plus être en mesure de nous y opposer de manière
adéquate, et donc efficacement. C’est un coin de plus enfoncé dans nos défenses
pour mieux les ruiner…
Conclusion
Que les plus ardents partisans du
communautarisme à l’américaine que l’on rencontre en Europe, ou de cette
multiculturalité chimérique qui n’a jamais existé nulle part, comprennent
donc bien ce que signifie le « foulard ». Il ne veut pas dire
qu’une communauté entend être reconnue en tant que telle à côté des
autres communautés, à égalité avec celles-ci, il manifeste une intention hégémonique
de la part de celle-ci. Cette volonté de domination ne fera que croître,
d’une façon inéluctablement de plus en plus agressive, au fur et à mesure
que, croyant ne montrer que de bons sentiments humanistes de tolérance et
« d’accueil », nous ne ferons en fait qu’étalage de notre bêtise,
de notre ignorance, et de notre faiblesse Par conséquent, ne nous leurrons pas,
il n’y aura jamais chez nous de communautarisme « multiculturel »,
sinon plus ou moins harmonieux, du moins à peu près paisible. Aux Etats-Unis,
déjà, où les communautés n’ont d’autre ambition que de vivre à leur
guise chacune dans son quartier, les émeutes interethniques sont monnaie
courante ; alors si l’une de ces communautés se croit supérieure aux
autres et a des visées dominatrices, et ce, de surcroît au nom de Dieu, l’on
peut imaginer les conséquences dévastatrices d’une telle situation !
C’est l’explosion, à terme plus ou moins éloigné ! C’est, tôt ou
tard, le choc des civilisations, cher à Hutington ! Et il se produira le
jour où notre aveuglement nous aura rendus inaptes à toue défense, incapables
du moindre sursaut. En vérité, la guerre a commencé, à notre insu, et même
avec notre complaisance. Cette guerre, qui l’a déclarée, sinon l’islam ?
Il y a près de 1400 ans qu’il la mène sans discontinuer ! C’est
écrit noir sur blanc dans le Coran… La chrétienté n’a jamais attaqué
l’islam, sinon pour s’en défendre. L’islam, par contre, qu’il ait été
arabe ou turc, notamment, l’histoire le prouve, a toujours eu des visées
expansionnistes qu’il a tenté de réaliser par des guerres de conquête, et
ce, déjà du temps du Prophète jusqu’aux attentats du 11 septembre 2001
(entre de nombreux autres !). S’opposer au voile ou au « foulard »
est donc une nécessité, que dis-je ? un devoir !. Il convient de le
faire sans concession, par exemple en admettant que l’interdiction du voile
puisse s’accompagner de celle d’autres signes religieux, comme la kippa ou
la croix, qui n’ont en rien le même poids symbolique. Compromettre ainsi,
c’est mélanger les choux et les chèvres ! C’est absurde !
S’opposer purement et simplement, sans contrepartie, au voile ou au « foulard »
est un acte de combat pour la survie de notre civilisation. Il convient de poser
des bornes, des « limites à ne pas franchir », de sorte à mettre
un terme aux empiètements de plus en plus fréquents et larges de l’islam sur
notre vie quotidienne, faute de quoi, un jour, se produira le grand déferlement
auquel nous serons alors incapables de nous opposer.. Il faut rejeter tout ce
qui pourrait être pris pour un symbole d’une quelconque complaisance envers
l’islam, ainsi le voile, ainsi également l’octroi du droit de vote aux étrangers
non-européens, qui représenterait, n’ayons pas peur du mot, une véritable
forfaiture dans le contexte actuel. Il faut, en un mot, aller à l’encontre de
ce qui est fait présentement par des politiciens ignorants et/ou lâches. Il
faut réagir tant que la chose est possible, et, si nous continuons ainsi, très
bientôt, elle ne le sera plus. Il faut RESISTER, tant qu’il en est temps. C’est pourquoi il convient de dire non
au voile, au foulard, et même au bandana, non au droit de vote aux non-européens,
non à toute facilité octroyée à l’islam (alors qu’en « terre
d’islam », nos religions n’en disposent d’aucune, bien au contraire !).
Il en va de la survie de notre civilisation. Cessons de tendre la gorge au
couteau des égorgeurs avec cette naïveté issue de notre ignorance et avec
cette pitoyable candeur dictée par ce que nous prenons pour de bons sentiments,
quand ils ne sont que les fruits vénéneux de notre arrogante lâcheté et de
notre vertigineuse bêtise. Christian MAROT Publié avec l'autorisation de Robert Steuckers Pour ou contre le voile islamique par Guillaume Faye
(Bastion n°78 de février 2004) |