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Nous n’apprécions pas vraiment le comportement méprisant et dominateur des Etats-Unis à l’égard de l’Europe. Eux, qui furent une colonie de l’Europe ont tendance désormais à inverser les rôles. Nombreux sont ceux qui, avec raison, dénoncent la politique européenne à la remorque des Etats-Unis. L’alignement quasi systématique de certains pays, dont la Grande-Bretagne, sur les positions américaines est particulièrement risible.

Il n’empêche que l’indépendance a un coût et qu’il faut l’assumer. L’Europe s’en remet de plus en plus largement aux USA pour assurer sa défense. Cette dépendance militaire s’est paradoxalement accrue avec la chute du rideau de fer. Alors que les Américains continuaient à renforcer leur puissance militaire, l’Europe a voulu profiter des « dividendes de la paix ». L’Europe a désarmé et a encore accru le déséquilibre relatif entre l’Europe et son encombrant protecteur. Or la politique internationale est déterminée essentiellement par des rapports de force, économiques et militaires. Notre dépendance à l’égard des USA n’a fait que s’accroître.

Mais paradoxalement, cette dépendance n’est plus mutuelle. Le centre de gravité des USA se déplace de plus en plus vers le Pacifique. Les Etats-Unis ont de moins en moins besoin de l’Europe. Et si le prix a payer s’avère trop cher, ils finiront par nous lâcher. Bravo, diront certains! Mais si c’est pour tomber dans les bras de l’Islam, ce sera la fin de notre civilisation.

La solution est bien entendu de prendre notre destin en mains. Mais cela a un coût important. Un coût politique pour parler d’une même voix. Mais surtout, un coût financier: il faudrait tripler ou quadrupler nos dépenses de défense sur une longue durée. Et accepter d’exporter notre armement, sans trop de scrupules, pour en diminuer notre coût d’acquisition unitaire.

Où trouver le financement nécessaire? A quoi devra-t-on renoncer? Le système d’allocations sociales risque de s’en ressentir...

Les USA sont venu à notre aide durant les deux guerres mondiales. Merci!

Mais, il serait temps de se rendre compte que ce n’est pas cela qui devrait déterminer notre politique actuelle.

On ne peut défier les Etats-Unis et s’en remettre à eux pour assurer notre sécurité. Un tel comportement est totalement incohérent. Une aussi grand manque de réalisme ne peut que susciter le mépris de nos «protecteurs». Le plaisir de provoquer les Américains dans de telles conditions risque de se payer très cher. Le retour de flamme ne saurait tarder. Il risque, en fait, d’aboutir à l’effet inverse: accroître encore notre dépendance et notre servilité.