DU
PRAGMATISME ANGLAIS A L'HYPOCRISIE BELGE
Pour
un tableau impartial des échanges interethniques
Waterloo
road à Oldham au matin du 27 mai 2001...
Des émeutes, dites ethniques, ont eu lieu le weekend du 26 mai à Oldham,
dans la banlieue de Manchester, où Pakistanais et Bangladais représentent 15 %
de la population. Partout en Europe, la greffe musulmane pose problème. En
Grande Bretagne, on compte un million de musulmans.
" Le Monde " (30 mai) interroge un spécialiste de la société multiculturelle
anglaise, Bhikhu Parekh. Celui-ci affirme d'abord: " L'intégration des
populations allogènes s'est effectuée, globalement, dans de bonnes conditions
" puis, le journaliste lui ayant fait remarquer que les musulmans
pakistanais et bangladais réussissent moins bien que les Hindous, ajoute :
" Les jeunes musulmans britanniques se sentent marginalisés en raison d'un
système scolaire défaillant, un taux de chômage exponentiel qui peut
atteindre jusqu'à 50% dans la région de Manchester-Oldham ".
A l'origine du climat de tension à Oldham : " L'agression, le mois
dernier, de Walter Chamberlain, un ancien combattant âgé de 76 ans et qui
nécessita une intervention chirurgicale pour un os de la joue, attisa le
ressentiment. Un jeune Asiatique âgé de 15 ans a été inculpé de coups et
blessures et vol à motivation raciste (
) Les chiffres officiels pour Oldham
indiquent une montée des agressions à motivations racistes, principalement
d'Asiatiques contre des blancs." (" The Times " 28 mai
2001).
La chroniqueuse d'origine indienne Yasmina Alibhaï-Brown complète : " Les
statistiques officielles montrent que les attaques perpétrées par eux (les
Asiatiques) l'an dernier ont, pour la première fois, dépassé celle des
agressions de Blancs racistes contre la minorité.". (" The
Independent ")
La minorité commet donc plus d'agressions ethniques que les 85% d'Anglais.
Décrire ainsi les faits serait inimaginable chez nous. Pourtant, si l'on
prétend mesurer " le racisme ", il faut commencer par établir un
tableau impartial de tous les échanges interethniques, méfaits tout autant que
bienfaits . En l'occurrence, c'est un tableau des agressions en fonction de
l'origine ethnique de l'auteur et de la victime qu'il faudrait constituer. A
ventiler par type de motivation, " dérivation " aurait dit Vilfredo
Pareto.
En Belgique, en 1998, le taux de détention des Marocains était officiellement
14,2 fois plus élevé que celui des Belges. En supposant que les taux de
criminalité sont proportionnels au taux de détention, et que les crimes et
délits sont commis sans préférence ethnique, les Belges devraient subir de la
part des Marocains un préjudice proportionnellement très supérieur à celui
qu'ils leur font subir. Et qu'en conclure, si l'on considère que les
délinquants s'en prennent moins à leurs compatriotes qu'aux Belges ? Ou encore
dans des proportions différentes en fonction des différentes nationalités ?
Des groupes criminels se forment sur base ethnique : les bandes rassemblent
souvent des gens de même origine. Quelle part de criminalité doiton attribuer
au racisme ? Pour agresser un inconnu, ne fautil pas préalablement qu'il semble
n'avoir aucune valeur? Untel a dépouillé ce vieillard parce que celui-ci
était seul, faible, vieux ou/et d'une autre origine ?
L'interprétation est difficile : estce parce qu'on ne dit rien que l'on n'est
pas raciste? Il est curieux que le Conseil des ministres du 1 er juin ait
décidé de demander au Parlement de doubler les peines pour certaines
infractions, lorsqu'il y a " motif abject " par exemple "
racisme " , sans même étudier préalablement la question. En mars 2000,
le gouvernement exprimait sa volonté que " des données statistiques
soient acceptées, aussi bien en matière pénale que civile, comme indication
objective de discrimination potentielle " (Rapport 2000 du CECLCR p.
108).
Mais pour qu'il y ait un minimum de justice, ceci doit se faire dans toutes les
zones d'activités, sinon le choix opéré devrait être considéré comme
arbitraire ou même discriminatoire. Et que constatonsnous ? L'antiracisme vise
les faits de société où le Belge, l'Européen ou leurs institutions peuvent
être mis en accusation et déclare tabous ceux où des étrangers pourraient
être mis en cause (voir le sort subi par l'étude de la relation entre origine
ethnique et criminalité, commandée par Marc Verwilghen en 1999). Il adopte un
point de vue tel que le Belge soit systématiquement accusé du péché capital
de racisme (voir Les "
discriminations " à l'entrée des dancings Bastion n°49).
La logique statistique peut être retournée contre les organes
"antiracistes" et les médias qui leur assurent un écho. En
considérant leur sélectivité arbitraire nous pourrions les soupçonner
d'europhobie ou de belgophobie.
Augustin
(Bastion n°54 de Juin 2001)
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