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« DISCRIMINATIONS »
A LENTRÉE DE DANCINGS Ce
7 décembre 2000 à la RTBF, un reportage télévisé sur les « discriminations »
à lentrée de boîtes de nuit nous montrait deux Maghrébins parlementer
avec un portier. Cest censément le moment dune épreuve destinée à détecter
une sélection basée sur lapparence physique. Avant de porter un jugement
sur ces « pièges » posés, ici comme en France, par des
organisations spécialisées dans lantiracisme, examinons-en le contexte. Les
populations maghrébine et turque sont de type familial endogame, les
hommes y prennent femme de préférence dans leur famille élargie, une
cousine souvent, cas de 27% des Turcs de Belgique, pratique aux antipodes de
nos lois et coutumes. Ainsi dans le droit canon de 1917, lEglise abaissa la
prohibition du mariage entre personnes liées du quatorzième au sixième degré
de parenté: le mariage entre cousins issus de germains était encore
impossible. La
religion islamique conforte lendogamie en prescrivant le port du voile,
moyen pour le père de sassurer que sa fille sera mariée sous
son contrôle, cette motivation a été constatée en Algérie par
lethnologue Germaine Tillion : pour le mari, ce moucharabieh
ambulant est une garantie de vertu. La
charia élève une barrière supplémentaire en interdisant le mariage
du non-musulman et de la musulmane. « La raison en est que dans le
mariage, lhomme est le partenaire dominant, la femme lui étant subordonnée
et quil convient que lislam lemporte » nous dit Bernard
Lewis. Inscrit dans les codes de la famille de la plupart des pays musulmans,
dont le Maroc, cet empêchement a des effets contraignants jusque chez nous. Même
pour celles qui ont la nationalité belge, car il est
intériorisé et renforcé par la défense de lapostasie, comme
latteste une enquête sur lidée de liberté chez les jeunes musulmanes de
Belgique (1). Sayyed Mohammed Saghir, ancien conseiller pédagogique à la
mosquée du Cinquantenaire, na-t-il pas rappelé dans son « Jamais
sans l islam de mes enfants », paru sous le manteau début 1998,
quil ne pouvait être envisagé quun musulman puisse « avoir un
beau-fils mécréant et être le grand-père de petits athées, juifs ou chrétiens (
)».
« Etre
mahométan, cest (aussi) avoir pu épouser une israélite ou une chrétienne
et néanmoins être tenu de refuser sa propre sur à son beau-frère, à moins
quil ne se convertisse à lislam. » Jean-Pierre Péroncel Hugoz
a décrit cette cruelle iniquité, vécue douloureusement par les chrétiens du
Moyen Orient (2), mais utile à lislam puisquil en favorise lexpansion.
Même ici, la plupart des maris des couples « mixtes » sont
musulmans de naissance. Dans le cas contraire, soit la femme a rompu avec sa
famille soit le mari sest converti. Au début des années 90, 90% des époux
des mariages mixtes turco-belge étaient des Turcs.
Cette proportion diminue actuellement, mais parmi les époux belges
combien trouve-t-on de Turcs naturalisés ? Cet
échange inégal ne cause guère de protestations, car les musulmans en sont les
bénéficiaires et les victimes chrétiennes. Inutile de parler des athées qui,
en terre dislam, nont même pas droit à lexistence. Lorsquen Iran
janvier 1998, lhomme daffaires allemand Helmut Hofer fut condamné à mort
par un tribunal pour avoir eu des relations sexuelles avec une musulmane, aucune
ligue des droits de lhomme ne sest indignée que dans ce pays
« le mariage dune femme musulmane avec un non-musulman
nest pas permis » (article 1059 du code civil), ou que « le
mariage dune Iranienne avec un étranger, dans le cas où il ny a aucun
obstacle légal, dépend de la permission particulière de lEtat iranien »
(article 1060) ou encore que le code des infractions islamiques prévoit en son
article 99 que lorsquil y a
« rapports sexuels entre un non-musulman et une musulmane, le
non-musulman est condamné à mort ». Ces « associations »
ne pipent mot quand une jeune Marocaine établie chez nous est séquestrée par
ses frères au Maroc et forcée par son père de sy marier parce quelle
cohabite avec un Belge (3). Ou lorsque, en Alsace, une jeune Turque est assassinée
par un de ses frères parce quelle fréquente un Français. Ou encore quand,
mais cest le quotidien, une autochtone est harcelée par un ou des jeunes
arabes. Mais ces associations droit-de-lhommesques ameutent des journalistes
afin de nous faire assister, en différé, au refoulement dun quidam à
lentrée dune boîte de nuit. Fait soigneusement
qualifié de « délit de faciès ». Leur vigilance hémiplégique
légitime sournoisement la loi islamique et les coutumes traditionnelles,
moyens « non-racistes » des musulmans pour écarter les roumis
importuns. En sont-ils inconscients ?
Début
1999, le Conseil régional bruxellois acquiert une uvre de Wim Delvoye intitulée
« Lettre de Mohamed à Caroline ». Celle-ci est composée de 36
photos assorties dun texte en arabe, dont les caractères étaient composés
dépluchures de pommes de terre (oui !). Elle devait orner la salle de
la Commission communautaire flamande (VGC), mais cette dernière nen a pas
voulu. Les Ecolos et Socialistes
flamands sen sont indignés. Mais auraient-ils osé exposer cette « uvre »,
quil faudrait mettre cette volonté de « vivre dans la tolérance »
- je reprends leurs propres mots - en
parallèle avec une « Lettre
de Pierre à Djemila » (4). Cette dernière aurait en effet choqué les
musulmans puisque, selon des sondages, 81% des Turcs de Belgique préfèrent
pour gendre un musulman? (5) Familles
nombreuses, les filles à lintérieur, les garçons dehors, occupant
physiquement lespace du quartier et imposant leurs comportements culturels,
etc. Cest ainsi que Franck Chignier-Riboulon décrit les Maghrébins de
lEst lyonnais (6), cousins des nôtres. Cest dans un tel terreau quest
né le récent drame de Lodelinsart, où le 11 décembre 2000, Lhaouari K., 18
ans, a été inculpé du meurtre de Wasyl, jeune homme de 18 ans dorigine
polonaise. Un commando composé de neuf jeunes avait voulu venger la « trahison »
dune fille. Wasyl a été choisi au hasard dans une querelle prétendue
d « honneur ». La
confrontation de nos murs à celles des populations musulmanes, qui en sont si
éloignées, aboutit à de multiples conflits, souvent asymétriques. Beaucoup
d« antiracistes » sélectionnent les incidents où lautochtone
peut être mis en accusation avec les discours les plus convenus. Pis, aux
heures impaires, elles approuvent les subventions aux maisons réservées aux
femmes, louent laspect « insubordination » du voile islamique et
aux heures paires fustigent les portiers de nuit, qui ne peuvent évidemment
tracer de lignes droites dans les espaces courbes que ces associations
contribuent à créer. Aviver
le ressentiment des musulmans à légard des autochtones qui déjà le
cultivent sans nous, comme la constaté lislamologue Maxime Rodinson -
tout en culpabilisant injustement ces derniers, voilà ce quest
aujourdhui lantiracisme. AUGUSTIN (1)
Réalisée par Florence Kohnen et Brigitte Maréchal, voir « Facettes de
lislam belge » Felice Dasseto (ed). Bruylant. 1997. (2)
« Les confessions dun Arabe catholique » de Mgr François Abou
Mokh, archevêque de Damas, Centurion.1991. (3)
« La Libre Belgique » du 4 mai 1999. Selon « Le Monde »
du 2-3 avril 2000, en France, les mariages forcés concerneraient de 10 à
20.000 adolescentes dorigine africaine par an. (4)
Voir le film « Pierre et Djemila » (1987) de Gérard Blain où
Pierre, amoureux de Djemila, est égorgé par le père de celle-ci... (5)
Voir louvrage dUral Manço mentionné dans le dernier « Bastion ».
« La Libre Belgique » du 8 avril 1999 précise que « les »
francophones nont pas de « problème » avec ce tableau. (6)
« Lintégration des Franco-Maghrébins, lexemple de lEst lyonnais »,
LHarmattan, Paris, 1998. Recension dans « Hérodote » 3e
trimestre 1999.
(Bastion n°49 de Janvier 2001) |