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LA démocratie

Littéralement, la Démocratie est un régime où le pouvoir appartient au peuple. C'est à la foi vague et utopique, mais c'est certainement un idéal vers lequel il faut tendre… Non pas parce que c'est bien, bon ou juste, mais parce que c'est efficace. En fait, le Bien, la Justice… Etc, ne sont des mots sur lesquels il est quasi impossible de se mettre d'accord. L'efficacité, par contre, se mesure à un résultat. Et pour une société, le premier résultat est de survivre et de se perpétuer. 

La véritable Démocratie est un système politique qui permet spontanément les ajustements nécessaires pour minimiser harmonieusement les tensions internes tout en s'adaptant au mieux à son environnement. En cela, elle est un système supérieur et efficient. Lorsqu'une société connaît des blocages internes, soit parce que les tensions ne peuvent plus s'exprimer, soit que les dirigeants ne veulent pas en tenir compte, on peut certes bloquer les ajustements internes un certain temps, mais on aboutit tôt ou tard à une catastrophe. Soit le système social ne s'adapte plus à son environnement et finit par disparaître, soit les tensions internes deviennent telles qu'il y a rupture brutale : " ré-évolution ". 

Depuis que Kenneth Arrow a démontré son célèbre " théorème de l'impossibilité ", on sait que les élections ne peuvent être un mode de décision collective rationnel. Sauf sous des conditions très strictes, par exemple dans une société dont les opinions sont proches de l'homogénéité. Pour de nombreux politologues, les élections ne sont, tout au plus, qu'un moyen de sanctionner a posteriori des gouvernants. Karl Popper a même dénoncé les limites de cette hypothèse minimaliste dans un système de coalition. 

Les pères de la démocratie parlementaire étaient bien conscients des limites du système. On avait d'ailleurs envisagé, in illo tempore, l'instauration des assemblées représentatives par tirage au sort et non par élection ! Si l'élection était un moyen pacifique et économique de désigner des responsables politiques, elle n'était considérée ni comme un mode de décision, ni comme un thermomètre très efficace de l'état de l'opinion. La preuve ? On a estimé nécessaire de prévoir d'autres modes d'expression de l'opinion, comme la liberté de presse, le droit de manifester, ou encore le droit de pétition. 

Le système parlementaire est un système très imparfait, qui fut choisi en fonction des contraintes matérielles des siècles passés. Il n'est en rien l'incarnation de la Démocratie avec laquelle il est trop souvent confondu. Les tares et dysfonctionnements du parlementarisme ont discrédité ce système obsolète, sans pourtant susciter de réflexion sérieuse sur des alternatives plus efficaces et plus démocratiques. Il est vrai qu'il est vain de demander aux politiciens qui ont colonisé le système de se saborder… 

Les élections (libres) ne sont qu'un moyen, parmi d'autres, de transmettre une information sur l'état de l'opinion à l'égard des gouvernants et un mode de sanction des gouvernants. Et non pas un mode de décision démocratique. Interdire les partis dit " d'extrême droite ", c'est donc casser le thermomètre. Casser un canal de transmission d'une partie significative de l'opinion. Car il n'y a pas de parti ni de mandataires dits d'extrême droite sans une frange de l'opinion qui y trouve une manière d'exprimer son mécontentement ou ses frustrations. Affirmer que ce sont les " fascistes " qui pervertissent une partie des électeurs est grotesque. D'autant plus grotesque que le pouvoir contrôle et monopolise les médias. Une telle politique ne peut que freiner les ajustements et accumuler des tensions. A terme, la rupture n'en sera que plus brutale. 

Croire que la Démocratie doit " se défendre " contre son peuple est une absurdité : il ne peut y avoir d'ennemi qu'extérieur ou étranger. La force d'un système démocratique est de s'adapter et s'ajuster à ses tensions et aux revendications internes. Si l'ajustement se fait correctement, les tensions s'atténuent et les adversaires du régime perdent toute motivation. Si un régime démocratique doit se défendre contre un ennemi interne, c'est qu'il n'a pas répondu aux attentes du peuple, c'est qu'il refuse de prendre en compte des revendications fondamentales d'une partie importante de la population. 

Une démocratie efficace, requiert une liberté totale d'opinion : l'information doit circuler librement. D'une part pour permettre un dialogue et une compréhension entre antagonismes et d'autre part pour permettre l'inévitable rapprochement des points de vues qu'induit l'échanges des opinions contraires. Cette liberté d'expression est le meilleur moyen de fournir aux dirigeants l'information indispensable à la prise de décision collectives optimales. Le libre débat est un élément non négligeable de cohésion sociale. Il faut cependant des dirigeants qui écoutent et tiennent compte des signaux émis par l'ensemble du peuple. Pour imposer une telle attitude aux dirigeants, il n'y a rien de mieux que de permettre au peuple de sanctionner ses dirigeants s'ils ne répondent pas à ses attentes. La Démocratie implique donc un système efficace de sanction des gouvernants. Si les élections sont une manière pour les gouvernants de s'informer, sur l'état d'esprit du peuple, elles doivent être un système efficace pour sanctionner des gouvernants. Si les dirigeants comprennent à temps les signaux, ils changent de politique, et les tensions diminuent. Mais lorsque le peuple est mécontent, il doit pouvoir renverser le gouvernement. Et écarter ses mandataires du pouvoir. Et pourquoi pas définitivement ? Les gouvernants doivent aussi être rendus pénalement et financièrement responsables de leur gestion. Tout le contraire de l'irresponsabilité qui est actuellement la règle ! 

Une information libre et transparente est particulièrement vitale pour une démocratie efficace. La propagande permet à ceux qui monopolisent le pouvoir à leur profit de cacher (temporairement) la vérité et de manipuler le peuple (à court terme). Mais tôt ou tard, la vérité finit par filtrer et à reprendre le dessus, et à ce moment, l'ajustement trop longtemps différé risque d'être brutal : c'est une ré-évolution. Un ajustement brutal n'est jamais bon : il représente un gaspillage et une destruction de ressources, il déséquilibre le système et le rend vulnérable, tant sur le plan interne qu'externe. Il induit des réactions exagérées de type balancier qui nécessitent un long délai pour retrouver l'harmonie. 

Dans notre soi-disant démocratie, des sujets tels que l'immigration et la société multiculturelle, notamment, sont devenu des tabous. Tout débat est esquivé par une technique classique : on utilise des arguments ad hominem, on discrédite l'adversaire, on le qualifie de raciste, de fasciste ou de nazi. Qu'importe le sens réel de ces termes, c'est leur charge d'émotions négatives, délibérément entretenue, qui est utile. Notamment pour ceux qui s'arrogent des brevets de démocrates, sans doute parce qu'il est nécessaire le rappeler continuellement à une population qui n'en est guère convaincue… 

Les lois anti-révisionnistes sont particulièrement perverses. Interdire la recherche en cette matière pousse à croire qu'il y a des choses à cacher. Il n'est pas besoin d'une loi pour interdire de proclamer que la terre est plate. Celui qui défend des thèses stupides ou invraisemblables, ne devrait être sanctionné que d'une seule manière, la perte de son crédit intellectuel et moral. En matière de science et d'opinion, la seule limite démocratique ne peut être que la confrontation à la réalité des faits. 

Hélas, le parlement est n'est plus qu'un cirque dont le pouvoir réel est totalement absent. Les parlementaires réduits au rôle grotesque de presse boutons serviles. Il n'y a pas de séparation constitutionnelle des pouvoirs, et moins encore dans les faits. La responsabilité du gouvernement devant le Parlement a paradoxalement inversé le rapport de force en faveur de l'Exécutif. Et ce dernier n'est que l'instrument des partis. La démocratie au sein des partis est un leurre : le système est totalement verrouillé. Servilité et fidélité y sont les deux mamelles de la réussite… Comment espérer que le système se réforme ? Son aveuglement et son irresponsabilité le rendent incapable de simplement encore appréhender les grands défis… C'est un train fou lancé dans le brouillard ! On peut donc craindre à terme un effondrement du système. Sous les coups de l'Islam ? Sous la pression des peuples du tiers-monde qui se pressent aux portes de l'Europe comme jadis les Barbares aux portes de l'Empire romain ? Une crise économique majeure ? 

Personne ne peut prédire comment surviendra, ni à quoi aboutira, la crise inévitable qui attend un tel système sclérosé. Nous devons être prêts à agir lorsque l'opportunité se présentera, pour changer les choses, pour préserver nos enfants, pour sauver notre civilisation. Il reste à espérer que lorsque la crise ultime surviendra, notre peuple et notre civilisation ne soit pas emportée, comme l'Empire romain jadis, sous la pression des hordes barbares.

François-Xavier ROBERT

 

(Bastion n°44 de juin  2000)

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