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Edito du Bastion 86

PAS DE générosité sans contrôle

 

Durant plusieurs semaines, la Thaïlande, Ceylan et l’Indonésie ont figuré à la une de l’actualité. Bien plus, jusqu’à 80% des journaux télévisés ont été consacrés au « tsunami », occultant nombre d’autres informations politiques ou économiques importantes.

Grâce à la puissance des médias, et surtout de la télévision, la misère et la détresse humaine sont entrés dans chaque foyer, suscitant une émotion considérable et un élan de solidarité remarquable chez les Occidentaux.

Mais pourquoi le tsunami a-t-il motivé les médias, alors que d’autres catastrophes furent bien meurtrières. En RD du Congo, la guerre civile aurait fait, en six ans, quelque 3,8 millions de morts, pour la moitié, des enfants!

Pourquoi la Thaïlande a-t-elle tant retenu l’attention, alors que d’autres pays ont été totalement oubliés: la Birmanie, le Bangladesh, la Malaisie, les Maldives ou l’est de l’Afrique?

Les journalistes et certains professionnels de l’humanitaire préfèrent les destinations touristiques peu risquées à la brousse congolaise ou au désert du Soudan. Et certainement le soleil de Phuket ou les palmiers de Colombo, à la froide bruine d’un camping belge ou à l’humidité d’un taudis du Borinage, où croupit le quart-monde de Belgique.

Toutes les misères ne se situent pas sur le même pied. Il y a des générosités plus intéressantes que d’autres.

La Coopération au développement est une des sources principales de détournement des fonds publics. Les aides sont souvent accordées de manière conditionnelle: il faut traiter avec un fournisseur désigné par celui qui octroie l’argent. On contourne ainsi tous les contrôles financiers du donateur, ainsi que les procédures de marchés publics. Certes, les « éléphants blancs » deviennent de plus en plus rares: les mécanismes se font plus sophistiqués. On convient, par exemple, que le bénéficiaire local ristournera une partie de l’aide sur un compte à numéro désigné discrètement par le donateur.

L’aide humanitaire est également l’occasion pour des irresponsables – comme Louis Michel – d’effectuer des coûteux voyages en compagnie de leurs courtisan(e)s et de journalistes stipendiés: vols spéciaux, suites luxueuses dans les grands hôtels, réceptions indécentes, souvenirs coûteux... Ceci au mépris des souverainetés locales: on débarque sur place avec la smala médiatique sans avertir, et forcément sans demander l’autorisation des autorités autochtones, un peu comme s’il s’agissait de nos colonies!

Comme d’habitude, des individus peu scrupuleux se servent de la misère des autres et de la compassion qu’elle suscite, pour en tirer profit à leur seul avantage. Soulager la misère n’est plus un but, mais un prétexte. Et plus loin l’aide est dispensée, moins on peut vérifier si elle atteint ceux à qui elle est réellement destinée. Loin des yeux, peu de contrôles.

Par contre, les ONG humanitaires ont quasi toujours fait preuve d’une plus grande efficience et d’une meilleure efficacité que l’aide officielle. La véritable charité n’est-elle pas affaire privée?

Il n’est guère étonnant que l’Onu ait décidé de diriger toutes les opérations: laisser agir les idéalistes et bénévoles, c’était risquer une remise en question du « machin », de sa pléthore de fonctionnaires inefficaces et surpayés. C’était passer à côté de sommes considérables sur lesquelles on ne pourrait prélever des frais de gestion et d’administration.

Remarquons enfin la remarquable générosité des Européens: 1,5 milliard d’Euros, sans compter les dons des particuliers. Loin devant le Japon (500 millions USD), l’Australie ou les Etats-Unis. Notons également que les pays arabes n’ont quasi rien donné: 30 millions en tout et pour tout. L’Arabie dépense pourtant des centaines de millions de dollars pour répandre le wahhabisme – voire le terrorisme – dans le monde. Pas d’équipes de secours, pas de « Croissant Rouge », pas d’aide en nature. Rien ou quasi. A quoi sert donc la zakât (aumône) que le coran impose à chaque musulman ? La plupart des sinistrés sont pourtant des adeptes de Mahomet.

La catastrophe a d’ailleurs plus ému les Occidentaux que les autochtones. L’Inde a refusé toute aide et l’Indonésie a rapidement exigé le départ des Américains. En Asie, peu de deuils nationaux, comme en Suède. Et les bourses locales s’y sont même orientées à la hausse...

Décidément, quand on est généreux, il vaut mieux être prudent ! Ne serait-il pas plus simple de soulager la misère près de chez nous? Il y a, ici, tant de malheureux que l’on ignore dans leur coin, en dépit des dizaines de milliards d’euros de la « sécurité sociale »… Preuve s’il en est de la déplorable inefficacité des aides publiques!

François-Xavier ROBERT

 

(Bastion n°86 de janvier 2005)

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