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LE CORDON SANITAIRE

Hugo Gijsels est décédé. Nous ne verserons pas une larme sur cet antifasciste, dont nous ne partagions vraiment aucune des valeurs. Gauchiste, mondialiste, cet Anversois émigré à Redu, est l’inventeur du « cordon sanitaire », l’institutionnalisation de l’intolérance et du non-respect de la démocratie. Ecouté du Roi, ce républicain est le prototype de l’anti-fasciste professionnel qui se bat contre son peuple, et malgré ses accointances syndicales, est incapable de la moindre chose positive pour la défense des siens.

Nous ne cracherons pas sur sa tombe, comme il crachait sur son peuple. Nous avons le respect des morts, même s’ils sont les fossoyeurs de notre civilisation. Inutile d’en dire plus à son sujet, c’est déjà lui faire trop d’honneur que d’écrire cette brève épitaphe.

Mais cette disparition est l’occasion d’évoquer ce fameux « cordon sanitaire » et ses effets pervers. Le « cordon sanitaire » est cette politique menée par les partis qui se prétendent démocratiques à l’égard de leurs adversaires. Elle consiste à refuser tout contact, toute discussion, tout arrangement et forcément toute coalition avec les « fascistes ».

Et qu’est-ce qu’un fasciste ? Ce n’est pas un régional-socialiste comme José Happart, ce fils de collaborateur qui est accusé ouvertement par Père Ubu d’avoir trempé dans l’assassinat d’André Cools. Ce n’est pas non plus un caviardo-socialiste franc-maçon, comme Philippe Moureau, qui méprise le prolétaire belge et n’a d’yeux que pour « la religion de paix et d’amour » qui nous vient du désert. Un fasciste, ce n’est pas non plus un socialiste qui soutient le terrorisme palestinien et s’attaque au sionisme de peur d’attaquer de front le grand capital qu’il confond si volontiers avec « les Juifs ». Le fasciste, ce n’est pas non plus un pourfendeur de la liberté de penser, de parler et d’écrire, qui se revendique d’Auschwitz pour faire taire ses adversaires. Un fasciste, ce n’est pas celui qui proclame « pas de liberté pour les ennemis de la liberté », sa conception de la liberté étant la seule admissible. Ce n’est pas non plus celui qui traque et dénonce la plus petite déviation par rapport à la pensée officielle. Un fasciste, ce n’est, bien entendu, pas non plus un musulman admirateur d’Hitler et judéophobe viscéral.

Non, est fasciste aujourd’hui, tout qui dénonce l’immigration abusive et s’interroge à propos de la société multiculturelle et multiraciale, stratégie de base pour régénérer le prolétariat qui constitue le fond de commerce de la gauche. C’est là d’ailleurs le seul critère relevant pour les héritiers de Münzenberg : tout qui s’oppose à l’immigration est assimilé aux assassins d’Auschwitz. Mussolini n’était pourtant pas un raciste ni un antisémite. Franco est arrivé au pouvoir grâce a des troupes marocaines. Mais qu’importe l’histoire ! Tout le monde a oublié aujourd’hui que le National-Socialisme et le socialisme mussolinien étaient des idéologies de gauche.

Comme beaucoup de politiques de gauche, le cordon sanitaire a des effets pervers et risque même à long terme de produire le contraire de l’effet escompté.

Le cordon sanitaire à l’égard du Vlaams Belang fait le jeu des partis francophones et singulièrement du PS. En forçant les Flamands à laisser le VB dans le coin, les Francophones corrigent en quelque sorte le rapport de force N/F à la Chambre. Les Flamands détiennent 88 sièges et les Francophones 62. En isolant les 18 députés du VB, l’équilibre linguistique est partiellement rétabli : 61 francophones négocient face à 70 néerlandophones. Les Flamands sortent considérablement affaiblis de l’application du cordon sanitaire : les Francophones ne peuvent que s’en réjouir.

Qui plus est, la majorité au parlement Flamand, obligée de mettre les 32 députés VB (Le groupe le plus important) hors jeu, est forcément hétéroclite, incohérente et donc instable. Une manière claire d’affaiblir la Flandre dans son face à face avec la Wallonie.

Mais il s’agit d’une vision à court terme pour les francophones. Cela permet de bloquer temporairement certaines revendications nordistes, et de ne pas prendre des mesures qui s’imposent. Mais à long terme, cela aggrave les tensions communautaires et condamne la Belgique.

Car la Wallonie vit aux crochets de la Flandre. Il ne faut pas être grand économiste pour s’en rendre compte. Selon le Prof. Pestiau de l’Ulg, en cas de scission de la sécurité sociale, les allocations baiseraient de 25% en Wallonie. Cela peut s’expliquer. Cela peut se comprendre. Mais cela ne peut durer : la Flandre ne peut accepter d’entretenir encore longtemps le clientélisme wallon. Au lieu de prendre les mesures qui s’imposent pour corriger la situation et remonter la pente, le PS entretien le profitariat et perpétue les abus. Quelle sera la conséquence à terme ? Une inévitable séparation et l’effondrement des allocations. Incapable de réfléchir à long terme, le PS préfère un tiens à deux tu l’auras. S’il y a bien un fossoyeur de la Belgique, c’est le PS ! La seule manière de sauver la Belgique est de mettre fin aux abus en Wallonie, de retrousser ses manches et de démontrer aux Flamands que les francophones ne vivent pas à leur charge. Il n’y a pas de solidarité durable, si celui qui en bénéficie ne fait rien pour s’en sortir.

Le cordon sanitaire met donc en danger la Belgique et paradoxalement la Belgique francophone, en empêchant de prendre à temps les mesures qui s’imposent, les tensions s’aggravent et la rupture deviendra inévitable.

Le cordon sanitaire engendre d’autres effets pervers : en dehors de ce qu’on appelle l’extrême-droite, tous les partis représentés dans nos parlements ont participé au pouvoir. Tous ont donc été mouillés dans la gestion, ou plutôt la non-gestion de l’Etat. Les seuls à ne pas y avoir participé sont ce qu’on appelle l’extrême-droite : ce sont donc les seuls à bénéficier d’un certificat de virginité en la matière. Les mécontents sont donc naturellement portés à voter pour la seule véritable opposition.

Tant qu’existera le cordon sanitaire, la prétendue extrême-droite ne devrait que se renforcer : tant qu’elle ne participera pas au pouvoir, elle possèdera une virginité qui attirera ceux qui veulent manifester leur mécontentement. Plus « l’extrême-droite » est diabolisée par ceux qui occupent le pouvoir, plus elle attirera ceux qui veulent sanctionner les gouvernants. Voter pour « l’extrême-droite », c’est faire enrager ces politiciens que l’on déteste et méprise. Et le peuple vomit de plus en plus la politique… Du côté francophone, le problème du FN, de son président et de leur manque de crédibilité, font le jeu du système et bloquent temporairement ce processus : lorsque ce frein aura disparu, la réaction n’en sera que plus brutale !

Le refus de dialogue est une autre conséquence du cordon sanitaire. Or selon le Philosophe de gauche Jürgen Habermas, la démocratie se caractérise par le principe de discussion. Refuser la discussion, c’est donc en quelque sorte refuser la démocratie. La discussion permet de nuancer et de rapprocher les points de vue.

Elle permet de réduire l’intolérance et de diminuer les tensions. Elle permet de prendre conscience de problèmes que l’on ignorait ou que l’on refusait de voir. Refuser la discussion, c’est tendre vers le conflit et l’affrontement, c’est donc générer une société conflictuelle, où les oppositions ne peuvent se résoudre que par les rapports de force, les interdits et donc la dictature.

Le cordon sanitaire crée une ligne de fracture entre deux camps. D’une part ceux qui sont dans le camp du pouvoir – même s’ils n’y sont temporairement pas, pour cause de coalition –, d’autre part ceux qui sont mécontents du pouvoir et souhaitent un changement radical, quel qu’il soit. Ceux qui sont isolés par le cordon sanitaire constituent pour les masses populaires la véritable opposition, sans compromis avec le pouvoir.

Ceux qui isolent et stigmatisent leurs adversaires portent l’étiquette de « démocrates », ceux qui veulent l’application de la volonté populaire portent l’étiquette de « liberticides ». On est en plein monde orwéllien : les bons sont les mauvais et les mauvais sont les bons, grâce à une habile manipulation médiatique. Mais à long terme, toute manipulation finit par être éventée.

Le cordon sanitaire radicalise les deux camps et empêche tout compromis. On voit l’ennemi à l’intérieur, alors qu’il est aux portes de la cité. Aveuglement suicidaire : on s’allie à l’inconnu pour combattre son propre sang.

Le Cordon sanitaire fait le jeu de la gauche. Il empêche la droite – ou plutôt la fausse droite – de s’affirmer et de mener une politique propre. Si la gauche peut s’allier avec l’extrême gauche, la droite ne peut s’allier qu’avec le centre ou la gauche. Toute politique de droite est ainsi neutralisée : bien joué ! Le système ne peut plus s’ajuster et le fossé entre l’opinion et ses dirigeants croît de jour en jour. La force de la démocratie, c’est pourtant de pouvoir coller à la volonté du peuple souverain…

Ce clivage entre démocrates autoproclamés et « liberticides » se fait sur base d’un faux critère défini par les anti-fascistes. A défaut d’avoir un programme positif, ceux-ci sont « anti ». Sont fascistes – ou susceptibles de l’être – tous les adversaires de la gauche. C’est un tour de force de Willi Münzenberg d’avoir réussi à faire entrer dans le même concept de « fascisme » des personnages aussi différents que Hitler, Mussolini, Franco, Salazar, et plus tard Peron, Pinochet et Stoessner. S’il avait choisi l’étiquette « nazisme » au lieu de « fascisme », on n’aurait pu s’adonner à long terme à cet habile amalgame, qui permet de lancer l’anathème sur un spectre politique très large : la différence de nature entre le nazisme et les autres régimes est trop évidente. Le concept qu’il a forgé continue donc d’infester la culture collective et le monde des médias. Accolé à de fortes émotions négatives, il est devenu une arme de combat extrêmement efficace pour la gauche. L’honnêteté intellectuelle aurait voulu que l’on constitue plutôt, sur base de leur nature intrinsèque, deux catégories bien distinctes. D’une part les systèmes totalitaires, généralement révolutionnaires : Hitler, Lénine, Staline, Mao, Pol Pot… Etc. et d’autre part les régimes autoritaires, généralement conservateurs : Mussolini, Franco, Salazar, Peron, Pinochet, Stroessner…

Les anti-fascistes brandissent continuellement l’épouvantail du retour potentiel de la « bête immonde » – le nazisme –. On peut sincèrement se demander qui est assez fou pour sérieusement défendre un tel régime ! A part quelques marginaux avides de provocation qui font le jeu du pouvoir. L’anti-fascisme suscite une dérive anti-démocratique préoccupante. « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté » est un slogan qui permet d’asseoir et de justifier la pire des tyrannies. L’ennemi ne survient que rarement où on l’attend : à force de fasciner l’opinion à l’aide du mirage « fasciste », la véritable 

dictature peut installer sa chape de plomb, sans que l’on ne s’en rende compte. Pour protéger la liberté, on vote des lois liberticides : quel paradoxe !

De plus, le clivage entre pseudo-démocrates et prétendus-liberticides trouble l’esprit du citoyen moyen, qui croit de moins en moins la propagande des médias subventionnés, et est de plus en plus dégoûté par ce langage manifestement mensonger. Le dégoût pour la chose publique ouvre la porte à toutes les aventures. C’est particulièrement le cas en Wallonie où le clientélisme de la gauche a causé de véritables ravages et laissé de graves séquelles. Pour beaucoup d’anciens militants de gauche, la politique se réduit à réclamer et obtenir des allocations, avantages sociaux et autres prébendes. Comme les finances publiques ne permettent plus ce profitariat, les attentes ne sont plus satisfaites, les promesses ne sont plus tenues et les anciens clients socialistes, désabusés, sont prêts à croire le premier menteur venu, du moment qu’il bénéficie d’un certificat de virginité dont ne disposent plus les partis installés.

Mais revenons à la situation en Flandre, puisque l’inexistence politique du FN nous contraint à faire l’impasse sur la partie francophone du pays.

Pour un parti comme le Vlaams Belang, le pouvoir est une tentation. Mais c’est une tentation suicidaire. A supposer que le parti arrive au pouvoir à Anvers, il sera paralysé. D’une part, une bonne partie de l’administration est constituée d’obligés politiques. Certains changeront de camp par opportunisme ou conviction, mais la plupart feront preuve de patience : en politique, la fidélité est généralement payante, surtout chez ceux qui n’ont que leur fidélité pour se faire valoir. L’administration politisée va servir de relais aux partis traditionnels pour paralyser l’action de leurs adversaires. C’est déjà le cas entre partis traditionnels, il n’y a pas de raison qu’il en soit autrement à l’encontre des prétendus fascistes. L’administration, qui est déjà par simple inertie un frein à toute action politique, va freiner des quatre fers et multiplier les chausses-trappe.

Enfin, les différents niveaux de pouvoir sont tellement imbriqués en Belgique qu’il est quasi impossible de mener une politique à un niveau – communal, par exemple – sans obtenir la collaboration d’autres niveaux. La tutelle, par exemple, peut faire de l’obstruction systématique. Les subventions en provenance d’autres niveaux de pouvoirs seront inaccessibles. Les juridictions – surtout administratives – rendront des décisions partisanes.

Les syndicats dits représentatifs (FGTB, CSC, Libéraux) sont une arme politique redoutable : il suffit de voir les grèves répétées à la STIB, qui n’ont rien à voir avec des revendications professionnelles, mais qui visent uniquement à débarquer l’administrateur directeur-général Alain Flausch, étiqueté libéral alors que le MR est dans l’opposition à Bruxelles. Les syndicats peuvent paralyser le pouvoir à tous les niveaux, pour de simples motifs politiques.

Il ne faut pas être grand clerc pour prédire que si le Vlaams Belang entre dans une coalition, à quelque niveau de pouvoir que ce soit, il aboutira à un échec cuisant. Il ne peut faire mieux que les autres, parce qu’il sera paralysé par les autres. Il aura beau mettre en place des gens compétents, honnêtes, travailleurs et bien entourés, ils seront bloqués par le système et réduits à l’impuissance.

Le rôle d’un parti d’opposition est de rester dans l‘opposition jusqu’à ce qu’il obtienne une majorité absolue à tous les niveaux de pouvoir. Se laisser tenter par le pouvoir en coalition est un véritable suicide politique.

Quand on est en rupture complète avec le système, il faut aller au pouvoir dans de bonnes conditions, c’est à dire une majorité absolue à plusieurs niveaux de pouvoir, ou ne pas y aller. Il faut accepter de renoncer au pouvoir pour réellement peser sur la politique.

Ecolo/Agalev ont participé à une coalition : ce fut un désastre, pour le pays, mais surtout pour eux. Ils ont perdu leur virginité et une bonne partie de leur crédibilité. Ils sont devenus des partis comme les autres, sans posséder la clientèle et les relais politiques (Syndicats, mutuelles…) des partis traditionnels. Ils n’ont plus guerre d’arguments pour remonter la pente : ils sont condamnés à végéter ou à disparaître. Il est probable qu’ils finiront par être absorbés à terme par un parti traditionnel. Pourtant, ils n’ont pas subi les attaques et les coups bas qu’un parti en rupture avec le système devrait subir.

Est-ce dire qu’un parti d’opposition nationaliste n’a pas de raison d’être ? Non, au contraire !

En menant une opposition efficace et intelligente – comme le VB jusqu’ici, au contraire du FN –, il est possible de peser extrêmement fort sur la politique du gouvernement. De peur de perdre des électeurs, les partis traditionnels doivent tenir compte du programme de l’opposition dure. S’ils décident de l’ignorer, l’érosion de leur électorat va se poursuivre et s’accentuer, jusqu’à ce que finalement l’opposition atteigne la majorité absolue… ou soit purement et simplement interdite. Il est en effet vraisemblable que pour éviter de perdre le pouvoir, la classe politique installée prenne des mesures de plus en plus dures pour neutraliser, voire détruire son adversaire. Les démocrates auto-proclamés seront donc obligés de montrer leur vrai visage : on verra enfin qui sont les vrais liberticides !

Le problème de l’immigration ne va faire que s’accentuer, si des mesures radicales ne sont pas prises. Et ces problèmes non résolus vont faire basculer de plus en plus d’électeurs dans le camp de l’opposition. Il en sera de même des autres mécontents que suscite inévitablement l’occupation du pouvoir. L’électorat de l’opposition dure ne fera que croître, d’élection en élection, jusqu’à ce que cette véritable opposition occupe le pouvoir… ou soit interdite. Or l’interdiction elle-même fera le succès des victimes du pouvoir : de nos jours, les persécutions et interdits politiques ne peuvent plus être efficaces. Au contraire, ils choquent et risquent de faire basculer nombre de nouveaux électeurs dans le camp des adversaires du système.

L’opposition fédère des mécontents aux revendications parfois incompatibles, et dont une partie sera inévitablement déçue en cas de participation au pouvoir. Dès lors, occuper le pouvoir sans être capable de mener une politique en rupture avec le passé, sans pouvoir prendre les mesures radicales attendues, en étant obligé de faire des compromis, ne peut que décevoir les électeurs. Accéder au pouvoir dans de mauvaises conditions, ce serait démontrer qu’on ne peut faire mieux que les autres. Ce serait le début de la chute.

De plus, le pouvoir corrompt, car on y prend goût. Le pouvoir en coalition risque de provoquer l’éclatement du nouveau venu : d’une part entre les purs et durs qui veulent imposer leur politique ou s’en aller, d’autre part ceux qui prennent goût au pouvoir et sont prêts à des concessions pour y rester. C’est le piège dans lequel est tombé le FPö de Haider en Autriche.

Une opposition bien menée peut être politiquement très efficace. Elle peut obliger le pouvoir à mener la politique de l’opposition, s’il veut se maintenir en place. Cette manière de faire est plus efficace à long terme : elle permet d’imposer une politique sans contrôler l’appareil d’Etat. Lorsqu’une majorité veut se maintenir au pouvoir, elle doit donner des gages à la frange qui risque de faire défection. Si une coalition de partis traditionnels forte de 55% veut conserver le pouvoir, elle doit satisfaire les demandes des 6% qui risquent de passer à l’opposition et provoquer sa chute. C’est pour ce motif que les partis francophones accusent les Flamands de « courir derrière le VB », alors qu’il ne s’agit que du fonctionnement normal de la démocratie. Les partis Flamands, s’ils ne veulent pas être réduits à la portion congrue doivent satisfaire leurs électeurs qui risquent d’aller au VB : cela explique que la Flandre est à la fois plus autonomiste et plus dure en matière d’immigration que la Wallonie. Si du côté francophone, il existait un parti d’opposition crédible – le FN ne peut jouer ce rôle à cause du Dr Féret, et le FNB est actuellement trop petit –, les partis traditionnels seraient obligés de revoir leurs positions en matière d’immigration.

Ce serait là le jeu normal de la démocratie : permettre un ajustement du paysage politique en fonction de la volonté des électeurs. Mais en interdisant une véritable opposition – manipulation du FN, persécution des partis alternatifs, limitations des libertés politiques –, ceux qui monopolisent le pouvoir empêchent l’ajustement démocratique, occultent le thermomètre de l’opinion et se coupent de plus en plus de la volonté populaire.

En empêchant le mécontentement de s’exprimer par des canaux institutionnalisés, ceux qui nous gouvernent – du côté francophone en particulier – génèrent des tensions qui pourraient un jour susciter la violence. L’avantage de la démocratie est d’autoriser les ajustements indispensables en permettant aux tensions de s’exprimer et de trouver une solution pacifique. Le système en place prend le chemin inverse : il se crispe et se raidit, défend ses positions et exclut tout débat sur les sujets qui lui déplaisent. On s’éloigne de la démocratie et on se dirige vers une crise qui pourrait mener à la violence. Ceci n’est pas une mise en garde ni une menace à l’égard du système, mais un simple constat de bon sens.

Paradoxalement, le cordon sanitaire renforce la véritable opposition flamande et condamne à terme la Belgique. Si le cordon sanitaire ne renforce pas l’opposition francophone, c’est uniquement parce que le président du FN sabote son propre mouvement. Comme l’affirmait Jean-Claude Defossé-Dubié, le moindre des paradoxes du FN belge, c’est que le système n’a pas intérêt à s’en débarrasser. A court terme, du moins, car le réveil sera d’autant plus pénible après.

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1. L’antifascisme a été inventé par Willi Münzenberg, ami de Lénine, idéologue du Komintern, manipulateur hors pair et spécialiste des célèbres photomontages soviétiques. Münzenberg a été assassiné en 1940, dans d’obscures circonstances.

2. Mussolini a eu durant plus de 20 ans une maîtresse juive, Margherita Sarfati, qui est probablement la véritable créatrice du concept fasciste. Faut-il préciser également que Winston Churchill était un admirateur de Mussolini et a déclaré publiquement : « Si j’étais Italien, je serais fasciste ! », à telle enseigne qu’on raconte que Mussolini aurait été assassiné sur ordre des services secrets britanniques, pour éviter un procès public et le déballage de la correspondance privée entre Churchill et Mussolini.

3. Le nom officiel du parti nazi était « Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei » signification à rapprocher de celle du PTB…

4. Mussolini dirigeait l’organe officiel du parti socialiste italien « Avanti » avant de prendre le pouvoir.

5. Raymond Aron a développé une vision de l’Etat totalitaire basée la mobilisation permanente de la population et sur les monopoles étatiques de la violence, de l’idéologie, de la politique (parti unique, société civile absorbée par l’Etat), des médias (autorisations et censures préalables), et de l’économie.

6. Un régime peut être autoritaire sans pour autant contrôler tous les aspects de la société. L'autoritarisme peut se limiter à un Etat fort et policier. Un régime autoritaire peut très bien s’accommoder d’un Etat de droit : la source du droit est alors aristocratique ou oligarchique, et non démocratique. Les milieux économiques peuvent accepter l’autoritarisme, mais jamais l’absence d’Etat de droit.

 

 

 

(Bastion n°86 de janvier 2005)

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