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Editorial du Bastion 85
Le 3 décembre, les journaux du groupe Sud-Presse attiraient l’attention sur des dépenses extravagantes au cabinet de Marie Arena. Interrogée à la RTBF, la Ministre-Présidente a menti effrontément. « Non, il ne s’agissait pas de son seul cabinet, mais d’un immeuble de 11.000 m²! Si l’on compare avec une maison, cela ne fait pas grand chose! ». Et elle s’est entêtée. Ce n’est que quand cela a tourné au vinaigre, qu’elle a été obligée de faire marche arrière. Elle ment à nouveau en prétendant qu’il ne s’agirait que d’une erreur de communication... Marie Arena a fait exécuter des travaux pour 350.316 euros, soit 14.131.712 francs pour rénover son cabinet situé dans un immeuble âgé de 11 ans à peine. Ce cabinet avait pourtant déjà été précédemment rafraîchi par son prédécesseur Hervé Hasquin. Un an auparavant, elle dépensait déjà comme ministre fédérale, 103.000€ pour rafraîchir son cabinet. Dont 5.705,15 € pour se faire fabriquer un bureau (meuble) sur mesure. La ministre serait-elle donc hors format? Elle qui se prend pour un mannequin… La DH cite aussi 11.410,30 € pour un meuble de rangement et 3.339,60 € pour des tentures pour son seul bureau… Lors de son premier mandat, à la Région Wallonne, elle avait déjà jeté l’argent par les fenêtres... Elle a une brique dans le ventre, avoue la bouche en cul de poule, son mentor Elio Di Rupo. Ce dernier, inquiet, lache également sur les plateaux de télévision que son « archiscénographe » aurait également participé à la rénovation du patrimoine immobilier qu’elle possède à Binche et à Forest. Mais ce ne serait qu’un hasard: il a obtenu le marché via un appel d’offres régulier! Marie Arena a, en effet, engagé un « archiscénographe » pour lequel des honoraires mirobolants – certains parlent de 25.000 euros, soit un million – auraient étés déboursés. Celui-ci définit sa curieuse profession comme « une position à mi-chemin entre architecture, l’art et la scénographie ». La scénographie se définit, quant à elle, comme une discipline théâtrale complexe… Curieusement, ce n’est pas la première fois que cet architecte – pour parler comme tout le monde – a collaboré avec Marie Arena. De plus, son brillant rejeton serait payé par le cabinet. Est-ce parce qu’il y travaille que son père a obtenu le marché, ou au contraire, pour récompenser le père de ses brillants services, que l’on a engagé le rejeton? Et qu’en est-il des entrepreneurs qui ont travaillé au cabinet? Ont-il aussi participé, par hasard, à des travaux sur le patrimoine privé d’Arena? On aimerait voir les factures et les preuves de paiement. La Marie aurait également fait monter une douche de marque « Grohe » (6.367 €, soit plus d’un quart de million ancien) à côté de son bureau. Pour quoi faire? Elle dispose déjà d’une chambre avec douche dans l’immeuble… Mais peut-être souhaite-t-elle se rafraîchir, sans qu’on ne la voie quitter son canapé? Se rendant sur les plateaux de la RTBF pour s’expliquer, elle est arrivée trop tard pour le maquillage. Et s’est mise à pleurer, exactement comme son collègue van Cauwenberghe l’avait prédit dans les coulisses de RTL-TVI. Qui donc peut se laisser prendre par son numéro larmoyant sur ses origines modestes? Celui-ci laisse dubitatif quand on connaît l’importance de son parc immobilier... Au Parlement communautaire, pourtant, on l’a à peine malmenée. Les attaques les plus sérieuses sont venues d’Ecolo. Il est vrai que le MR est prêt à toutes les concessions pour ne pas se faire débarquer du gouvernement fédéral ! Si Marie Arena se croit tout permis, c’est qu’elle était, jusqu’ici, la belle-sœur du président du PS. Il est dès lors étrange qu’Elio Di Rupo affirme avec aplomb sur le plateau de Mise au Point, qu’il ne connaît pas la famille de Marie Arena. Un mensonge de plus? Ou bien le bel Elio a-t-il déjà décidé de lâcher la sœur de son ami.? Pour raisons personnelles, ou bien parce que cela devient trop dangereux, pour lui, de couvrir une bombe à retardement? L’avenir le dira. En tout état de cause, les militants du PS et les enseignants apprécieront la manière dont certains mandataires abusent du superflu, alors qu’il n’y a jamais d’argent pour l’indispensable. Dénoncer les abus n’est pas du poujadisme, mais un devoir: c’est la seule manière de dissuader les gouvernants de se laisser corrompre par le pouvoir.
Je présente à tous les lecteurs du Bastion mes meilleurs vœux pour l’année 2005.
(Bastion n°85 de décembre 2004) |