Programme FNB - Le FNB - Démocratie - Insécurité - Islam - Armes -

 Armée belge - Santé  - Féret - Le Bastion - Emploi - Enseignement - Vos élus -

L’Europe otage

de l’islamiquement correct

Par Charles Magne

Chers et fidèles lecteurs, l’actualité de ces dernières semaines a été riche en événements qui ont mis en avant les adeptes de la religion d’amour et de paix. Tous nos compatriotes ont vu les images de la tragédie de Beslan et celles des prises d’otages à répétition en Irak ! Mais combien d’entre eux ont remarqué que plus les faits venaient contredire l’idéologie dominante, plus le discours officiel devenait schizophrène ?

Chaque jour, nous glissons davantage dans une langue de bois néo-stalinienne qui en dit long sur le désarroi de la classe politico-médiatique ouest-européenne. Son trouble est tel qu’elle n’a plus désormais qu’une seule obsession  : trouver la meilleure manière de réprimer les opinions dissidentes.

En ce domaine, notre pays semble avoir des leçons à donner à l’univers entier. Ainsi, en digne successeur de l’Omar Michel, l’ouléma De Gucht est allé prêcher le djihad contre l’intolérance à la conférence de l’OSCE (l’organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe) qui s’est tenue à Bruxelles du 13 au 14 septembre. Le propos singulièrement burlesque, lorsqu’on songe à la régression permanente des libertés publiques en Belgique, a cependant suscité l’intérêt de la docte assemblée. Ses cinquante-cinq membres ont, en effet, unanimement reconnu qu’il existait un authentique modèle belge, très efficace, de répression des opinions politiques non-conformes. Ils ont, aussi, déclaré qu’ils étudieraient la possibilité de créer, dans leurs Etats, un organisme semblable à notre Centre bien-aimé pour l’Egalité des Cancres. On souhaite beaucoup de courage aux futurs persécutés…

Au regard de la mission de l’OSCE et de l’actualité, on aurait pu s’attendre à ce que le sujet principal de sa rentrée fut le terrorisme islamiste et le danger qu’il représente pour notre sécurité ! Mais que nenni ! La bête immonde n’est pas celle qui égorge des civils occidentaux sans défense ou massacre des enfants en Russie. Non ! C’est celle qui vit dans le cœur de tous les Européens qui refusent l’islamisation accélérée de leurs contrées.

Ainsi, l’OSCE, dans la déclaration finale de la conférence, a fermement rejeté toute forme « d’identification du terrorisme et de l’extrémisme à une quelconque religion, culture, groupe ethnique, nationalité ou race et a déclaré sans ambiguïté que les événements internationaux ne doivent jamais justifier le racisme, la xénophobie, les pratiques discriminatoires. » L’OSCE invite également ses pays membres « à prendre des mesures pour combattre les actes de discrimination et de violence contre les musulmans vivant sur leur territoire ».

            Ainsi, lorsque des trains explosent à Madrid, des églises et des synagogues brûlent en France et en Belgique, on demande plus de protection pour les musulmans… Il est inutile d’ironiser, ici, sur ce paradoxe. Cela serait intellectuellement peu charitable. Non ! On retiendra plutôt la première partie de la déclaration qui rejette l’identification du terrorisme à une quelconque religion avec l’idée de pénaliser ultérieurement tout discours qui se risquerait à ce genre de rapprochement – fut-il argumenté par un raisonnement logique et des preuves sociologiques. Or, il faut en avoir conscience, cette déclaration fonde l’islamiquement correct. De surcroît, elle le fait sur la base d’un argument de type circulaire[1], typique des ennemis de la liberté. Selon la logique formelle, cet argument est de même valeur que l’affirmation qui reviendrait à dire que les musulmans sont tous des terroristes, parce que tous les terroristes des attentats de Madrid étaient des musulmans.

            Le but visé par la déclaration de l’OSCE est, clairement, d’empêcher toute manifestation de l’esprit critique. Il est d’ailleurs frappant qu’elle réitère un vieux sophisme utilisé, naguère, par la subversion marxiste – est-ce un hasard ? –, laquelle soutenait qu’on ne pouvait assimiler le socialisme du régime totalitaire soviétique à la doctrine marxiste. Cependant, plusieurs auteurs (Hayek, Aron, Revel entre autres) ont clairement montré que la doctrine de Marx, une fois appliquée, aboutissait nécessairement au socialisme du goulag.

            Dans la déclaration de l’OSCE, on retrouve le même artifice selon lequel il n’y aurait aucun lien entre la doctrine de Mahomet et le terrorisme islamiste. On ose à peine suggérer à ceux qui en sont à l’origine de relire les œuvres de Max Weber et sa théorie de la prégnance du phénomène religieux dans le fait social.

            A la différence des marxistes, les islamophiles semblent mieux organisés et surtout beaucoup plus puissants, puisqu’ils arrivent à imposer leur idéologie par la loi, alors que leurs prédécesseurs marxistes rêvaient de subvertir l’idéologie dominante pour changer les lois et la société. Leur point commun demeure, cependant, d’étouffer toute forme de débat, d’instaurer le terrorisme intellectuel et de préparer les esprits faibles à la conversion.

            Néanmoins, on ne se laissera pas intimider pour autant. On soutiendra même que le terrorisme islamiste répond à l’exigence du coran de conversion universelle par la force, laquelle ne peut plus être satisfaite par des Etats musulmans, partiellement sécularisés. A ce sujet, il n’est pas utile de revenir sur les excellentes analyses de notre défunt camarade Yves Lambert [qu’on relira avec intérêt] sur la manière dont la religion mahométane incite à la conquête violente.

Les mots parlent, d’ailleurs, d’eux-mêmes. Il ne faut pas être grand étymologiste pour se rendre compte que l’islamisme puise ses racines dans l’islam. Une parenté sémantique qui chagrine beaucoup les islamophiles de tout bord qui cherchent depuis longtemps à remplacer le concept d’islamiste par un non-mot de la novlangue. Heureusement, jusqu’à présent, ils n’y sont pas parvenus. Il faut dire que le bon peuple de souche ne serait pas dupe d’une manipulation aussi grossière. Un peuple qui, dans l’ensemble, demeure insensible aux déclarations grandiloquentes d’organismes tels que l’OSCE, l’ONU, l’UNESCO, voire l’UE. On peut même supposer qu’il conserve à l’esprit des représentations ethno-culturelles peu conformes aux canons de la pensée multi-multi. Ainsi, si vous demandiez à l’homme de la rue d’Anvers ou d’ailleurs, quelles images lui inspirent les peuplades suivantes : Albanais, Kosovar, Marocain, Turc, Taliban... vous obtiendrez, sans doute, des réponses très différentes de celles qui naîtraient de cette séquence : Suédois(e), Suisse, Luxembourgeois, Canadien, Italien…

Mais cessons de railler les bien-décadents pour en revenir au thème central de cet article : l’islamiquement correct. Force est d’admettre que celui-ci a totalement envahi le discours médiatiquement autorisé. Quelques commentaires saisis, ici et là, suffiront à s’en convaincre.

Commençons par la tragédie du premier septembre à Beslan. Voilà un événement qui, en des temps normaux, aurait dû susciter la mobilisation générale des bonnes consciences médiatiques contre les terroristes preneurs d’otages. On était même en droit d’attendre une réaction au moins comparable à la furiosa anti-Le-Pen, lorsque ledit trublion est arrivé au second tour des élections présidentielles françaises et que la nomenklatura belge a déclaré notre démocratie en danger, allant jusqu’à mobiliser les arrières-cours des maternelles pour combattre la dictature des urnes. Or, si l’on a du mal à saisir en quoi un vote à l’étranger peut inquiéter notre particratie, on comprend mieux comment des terroristes islamistes motivés par une farouche haine ethno-religieuse de l’occident menacent notre civilisation !

Pourtant, nous ne vîmes rien venir. Pas l’ombre d’une manifestation en faveur de nos lointains cousins du Caucase. Pas une seconde de silence au Parlement face à la barbarie réelle. Pas le moindre bêlement des pacifistes, qui après les attentats de Madrid s’étaient mis à crier « Pêê, Pêê, Pêê… » comme des moutons un jour d’Aït-el-kébir. Il est vrai que la probabilité d’ébranler Poutine par une vaste opération d’agit-prop gaucho-médiatique était bien plus faible que celle de renverser le gouvernement Aznar. Et, surtout, la caste médiatique a rapidement compris que l’attaque de Beslan était d’une gravité exceptionnelle, car elle visait pour la première fois une école en Europe[2]. Qu’elle pouvait alimenter un large courant d’islamophobie (la peur de l’islam). A partir de ce moment donc, elle a tout entrepris pour altérer la perception de l’événement.

Dans un premier temps, elle a passé sous quasi-silence le fait que les terroristes étaient des djihadistes du groupe de Bassaïev, un islamiste inspiré par le wahhabisme, la tendance la plus stricte de l'islam sunnite. Ensuite, elle a invité l’opinion publique a ‘’resituer’’ la prise d’otage dans le cadre plus général du conflit russo-tchétchène. Ce qui visait à donner aux terroristes une légitimation politique à leurs actes de barbarie. Par glissements successifs, certains journalistes de la RTBF ont même osé déclarer qu’il y avait un bon et un mauvais terrorisme, le terrorisme tchétchène devant, bien entendu, être rangé dans la catégorie des bons.

Une fois le drame survenu, la caste médiatique a systématiquement mis en cause les forces spéciales russes en les présentant comme une bande de brutes seulement bonnes à tuer et inaptes à délivrer des otages – les spécialistes des techniques de subversion apprécieront le parallèle. Là aussi, par petites touches, on a instillé l’idée que les militaires russes étaient les vrais responsables de la tragédie, un peu comme si les terroristes n’avaient jamais existé. A ce propos, la caste médiatique s’est bien gardé d’insister sur le fait que la catastrophe s’est produite parce que les islamistes avaient ouvert le feu sur plusieurs enfants qui s’enfuyaient. Ce qui a automatiquement entraîné la réplique des forces de l’ordre pour tenter de les couvrir, l’escalade et le drame inévitable.

 De la même façon que pour les attentats du 11 mars à Madrid, on constate la volonté délibérée de la caste médiatique de dissimuler l’ennemi aux yeux de l’opinion. C’est pour cette raison qu’elle n’a pas épilogué sur le fait que, dès leur entrée dans l’école, les islamistes ont sélectionné plusieurs hommes jeunes pour les abattre devant leur famille, afin de briser toute volonté de résistance.

Dans le même esprit, on a essayé de transférer la charge émotionnelle de la l’événement vers un objet plus islamiquement correct. Ainsi, le journal français le Monde[3] titrait peu après le drame de Beslan que : les Ingouches redoutent la vengeance des Ossètes. Et, d’évoquer les affrontements survenus en… 1992, dans l’enclave musulmane de Kartsa située près de la capitale Ossète.

En clair, on massacre des Chrétiens orthodoxes mais on s’inquiète pour les musulmans. Puis, on réclame des mesures de protection particulières pour cette communauté comme si les Ossètes étaient les agresseurs. On notera que l’OSCE opère le même renversement dialectique lorsqu’elle demande à ses membres de combattre les actes de discrimination et de violence contre les musulmans vivant sur leur territoire.

Parvenus à ce stade, on penserait que l’auge de la subversion médiatique était pleine. Cependant, il faut croire que non, car, dans les jours qui suivirent l’attaque, on vit apparaître un nouvel argument visant, une fois de plus, à dédouaner les terroristes. En résumé, si tout cela c’était produit c’était de la faute de Poutine, car il fallait négocier avec les terroristes. Répété à satiété par la RTBF, cet argument s’est retrouvé dans toute la presse écrite francophone. Notamment dans le magazine le Nouvel Observateur qui sous la plume de Jacques Almalric titrait le 9 septembre : « Beslan : Poutine devait négocier » et d’ajouter que : « Beslan n'est pas un nouveau 11 septembre. (…) Contrairement au 11 septembre, Beslan aurait pu être évité car le conflit qui est à sa source est un conflit d'ordre historico-politique, dont la solution est certes de plus en plus difficilement négociable mais reste négociable».

Si nous avons choisi, cet extrait c’est qu’il présente la panoplie complète des arguments inversant les responsabilités y compris celui selon lequel il faut distinguer le bon terrorisme (celui du 1er septembre 2004) du mauvais (celui du 11 septembre 2001). A la lecture de cet article, on se rend pleinement compte de la perversion mentale de nos élites. Car, il faut le dire haut et fort : un Etat normalement constitué ne peut négocier avec des terroristes sans aggraver la menace qu’ils font peser sur la société tout entière. La négociation n’est donc pas une solution.  C’est une trahison. A Beslan, il n’y avait de toute manière rien à négocier. Selon les propres dires de l’un des djihadistes, le but de l’attaque n’était pas d’obtenir des concessions politiques, mais de plonger la région du Caucase dans les affres de la guerre interethnique.

Malgré cette dure réalité, notre gouvernement s’est empressé d’apporter de l’eau au moulin à paroles médiatiques, ajoutant que le Kremlin aurait dû négocier à tout prix. A l’entendre, il aurait même dû suivre l’exemple de Paris dans sa tentative de libérer les deux journalistes du Figaro, enlevés en Irak au prétexte que la loi française sur la laïcité était dirigée contre l’islam.

Or quelle est cette méthode ? C’est celle de la conversion symbolique de la fille aînée de l’église catholique à l’islam.  Qu’on en juge : d’abord tous les médias d’outre Quiévrain ont répété à l’envie que la France était contre la guerre en Irak, que les deux journalistes enlevés étaient arabophones et islamophiles. Ensuite, le ministre de l’intérieur Villepin a convaincu les familles des otages d’aller prier, devant les caméras de télévision, à la grande mosquée de Paris. Enfin, une délégation de musulmans vivant en France est partie en Irak pour expliquer que la France n’était pas un pays islamophobe…

Au passage, on observera les contradictions pathétiques d’un système en bout de course qui, d’un côté, s’apprête à condamner tous ceux qui feraient le lien entre l’islam et le terrorisme et qui, de l’autre, envoie des musulmans négocier la libération des otages. Or, un tel lien doit bien exister, puisqu’on n’a pas envoyé des Bretons néo-païens parlementer avec les ravisseurs irakiens. De toute évidence, ceux-ci préfèrent le mollah arabe au druide gaulois. Lien dialectique ou pas, ce n’est pas demain la veille que l’on verra des musulmans se mettre à quatre-pattes dans une église pour supplier une faveur des chrétiens.

Curieusement, pendant toute cette période de poussée d’islamophilite aigüe dans les deux Gaules, les médias anglo-saxons préparaient leurs auditeurs à l’éventualité d’un attentat nucléaire islamiste, CNN et FOX, consacrant plusieurs dossiers très documentés à la question.

Evidemment, personne à la RTBF ou dans la presse stipendiée n’a fait état de ces reportages. Peut-être y cherche-t-on un bon argumentaire qui permettra de justifier l’explosion de la première bombe d’Amour et de Paix…



[1] L’argument est dit circulaire car il exclut dans ses prémisses la possibilité d’être contesté.

[2] L’Ossétie du Nord se trouve sur la marche caucasienne de notre continent.

 [3] Le Monde, 9 Septembre 2004 article de Natalie Nougayrède.

 

(Bastion n°83 d'Octobre 2004)

[Accueil]  [Bastion]