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Il faut dénoncer les « pourris »

En quelques jours l’opinion a été confrontée à trois scandales politico-financiers plus ou moins médiatisés. Le plus remarqué fut assurément les ennuis fiscaux de Daniel Ducarme (MR). Puis les petits problèmes de Richard Fourneaux (Ex-CDH et futur MR), lui aussi avec le fisc. Et enfin, plus discret, mais beaucoup plus grave, le procès en Cour d’Appel de Bruxelles de l’ancien patron du PS de Charleroi, Richard Carlier.

Trois exemples emblématiques de politiciens professionnels provenant d’horizons politiques différents, et prenant avec l’argent des libertés coupables que le citoyen lambda ne pourrait se permettre.

La veille de sa démission surprise, Daniel Ducarme, interrogé à propos d’un problème de TVA, insistait encore très fort sur « l’obligation civique de payer ses taxes »! Quel hypocrite!

Lorsqu’il s’occupait des étudiants libéraux, Ducarme avait déjà été impliqué dans des histoires financières peu claires. On avait préféré ne pas investiguer...

A Thuin, dont il fut bourgmestre, on ne lui faisait plus crédit. Il avait été contraint de déménager vers la capitale, où des mandats très rémunérateurs l’attendaient.

Comme beaucoup de politiciens, Ducarme a l’esprit de famille. Son ex-épouse dirige le CPAS de Thuin. Son fils Denis a été nommé échevin et député fédéral. Son second fils Lucas est le premier suppléant MR au Sénat.

Rattrapé par le fisc, parce qu’il avait « négligé » de remplir sa déclaration fiscale et de payer ses impôts depuis 1999, il avait accumulé plus de 264.000 € de dettes. Il avait choisi deux casquettes de ministre (à la Région bruxelloise et à la Communauté française) pour s’assurer de confortables rentrées (plus de 14.000 € d’argent de poche par mois) et pouvoir rembourser à l’aise ses dettes fiscales, sinon les autres…

Au MR – et au dehors – tous les initiés étaient au courant de sa situation financière. La presse flamande et Père Ubu avaient déjà levé le lièvre depuis longtemps. Personne n’a élevé d’objection, jusqu’à ce que la vérité soit publiée dans « Vers l’Avenir ». Visiblement un règlement de compte…

Il ne restait plus à Ducarme qu’à démissionner. Que faire d’autre? Non pas à cause de la faute commise, mais parce que une fois révélé au public francophone, le scandale risquait de coûter cher électoralement au MR.

« Un dossier strictement privé et nullement entaché de quelque élément de fraude que ce soit » a-t-il eu le culot de préciser… Essayez, quant à vous, de ne pas rentrer votre déclaration fiscale! D’aucuns s’interrogent même sur ce qu’on aurait pu trouver s’il n’y avait pas prescription...

Quoi qu’il en soit, cette démission coûtera des dizaines de millions au contribuable belge. Elle entraîne un jeu de chaises musicales qui ne sera pas perdu pour tout le monde...

Ducarme rejoint donc son fils, sur les bancs de la Chambre, et s’en va bouder dans sa villa du Cotentin (Pourquoi ne l’a-t-il pas vendue?).

Richard Fourneaux, député-bourgmestre de Dinant, ex-candidat malheureux à la présidence du CDH qu’il a allègrement trahi, et accessoirement membre du club des porteurs de papillons, est soumis à deux redressements fiscaux pour un total de plus de 400.000 €. Un montant qui relève du rêve pour le Belge moyen...

Richard Carlier, roi des cumulards, archétype sans scrupule du politicien PS, avait institutionnalisé le vol des pauvres et le détournement des deniers publics. Notamment de l’IOS à Charleroi. Son procès est en cours. Et sa peine sera trop légère, «vu son âge» (la durée de son profitariat) et l’ancienneté des faits…C’est l’exemple le plus grave.

Faut-il crier: « tous pourris »? Non, il reste des politiciens honnêtes dans les partis traditionnels. On trouve d’honnêtes gens partout. Même en politique.

Mais il y a un problème systémique. Comment des politiciens professionnels peuvent-ils prendre de telles libertés avec l’argent? Pourquoi trouve-t-on une telle solidarité entre eux, pour couvrir ou minimiser leurs fautes? Pourquoi peuvent-ils se permettre quasi impunément de mettre en coupe réglée notre beau pays?

La réponse est simple. Il n’y a pas assez de contrôle sur les politiciens. Il n’y a pas vraiment d’adversaire politique en Belgique francophone pour dénoncer, les dérives et abus, et surtout pour permettre à l’électeur de sanctionner politiquement la caste au pouvoir.

En bref, il manque un FNB aussi puissant que le Vlaams Blok en Flandre. « un bâton derrière la porte » comme disent les Flamands...

François-Xavier ROBERT

Licencié en Sociologie, Science Politique et en Droit

Ancien Officier supérieur para-commando

Secrétaire général du FNB

 

 

(Bastion n°79 de mars 2004)

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