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DE LA PERVERSITé DE L’ ANGéLISME LéGISLATIF Toutes les lois qui ont été édictées pour protéger telle ou telle catégorie de citoyens se sont retournées contre ceux qu’elles entendaient avantager. En France, en 1948, en pleine crise du logement, une loi fut promulguée (la très fameuse «loi de 48») pour protéger les locataires, en imposant, en matière locative, des règles draconiennes limitant les droits des propriétaires prétendument en faveur des locataires : loyers fixés «scientifiquement» et autoritairement selon le très alambiqué système de la « surface corrigée », limitation des possibilités de les augmenter, interdiction d’occuper des logements dont la taille dépasserait les normes établies par le législateur, droit au maintien dans les lieux ad vitam aeternam pour les locataires, etc. Que croyez-vous qu’il arrivât ? Les propriétaires, dont les revenus étaient dès lors fort limités, cessèrent, faute de moyens, d’entretenir leurs biens, qui se dégradèrent, jusqu’à devenir des taudis à la limite de l’insalubrité (ce qui permettait, d’ailleurs, d’en dégoûter les locataires que les propriétaires ne pouvaient évincer autrement) ; le parc locatif privé s’amoindrit, plus personne ne souhaitant investir à perte dans l’immobilier ; la crise du logement, quantitativement et qualitativement, au lieu de se résorber, s’aggrava. Il fallut, pour résoudre le problème, que les pouvoirs publics construisent à la hâte tours et barres inhumaines et criminogènes. Bref, tout le monde, locataires comme propriétaires, fut perdant dans cette affaire. Aux Etats-Unis, la discrimination positive en faveur de certaines catégories de la population, Noirs, notamment, s’est retournée contre ceux qu’elle prétendait avantager. Toutes les lois limitant pour les employeurs le droit de licencier n’ont abouti qu’à précariser l’emploi, faisant « exploser » les contrats à durée déterminée et l’intérim, plus personne parmi les patrons ne voyant d’un œil serein la conclusion d’un contrat à durée indéterminé, plus difficile à rompre qu’un mariage à l’église ! Chez nous, le dispositif octroyant des avantages aux employeurs embauchant des chômeurs de longue durée n’a eu pour effet que… d’augmenter le nombre des chômeurs de longue durée, plus aucun employeur ne voulant se priver desdits avantages en recrutant un chômeur récemment licencié. Quant aux lois de style « Moureaux », loin de faire régner l’harmonie multiculturelle qui n’a jamais existé que dans les vapeurs des joints, elles n’aboutissent qu’à faire monter les tensions; elles exaspèrent les victimes d’ « incivilités » qui ne peuvent dire la réalité des choses à peine de se retrouver devant un tribunal (alors qu’à l’inverse les propos les plus injurieux et les plus outrageants à l’encontre des autochtones sont béatement tolérés). La liberté d’embaucher comme de licencier, celle de louer son bien comme de le laisser vacant, celle de dire et de clamer ce que l’on pense, et donc d’appeler un chat un chat, ne peuvent être trafiquées. Si l’on maintient trop fermement le couvercle sur la marmite, à la fin elle explose… Le plus drôle, c’est que les premières victimes sont généralement ceux qui se trouvent le plus près de la cocotte, donc ceux qui pèsent de toutes leurs forces sur elle ! Ils n’y pensent pas, tant leur arrogance les aveugle ! La gauche-caviar ajoute en effet à la bêtise angélique (qui veut faire l’ange, fait la bête !) la morgue des parvenus. Le mélange, sans jeu de mot, est détonant ! Charles de Vouillé
(Bastion n°77 de janvier 2004) |