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RELIGION

 

Certains Chrétiens semblent avoir été choqués par les propos de mon éditorial du Bastion N°74 sur la démocratie.

Le paragraphe suivant semble avoir posé des problèmes à certains:

« La démocratie, n’est pas une théocratie. Ce n’est pas Dieu – ou un dieu – qui décide de ce qu’il faut faire, ou de ce qui est bien ou mal. C’est le peuple. En démocratie, rien n’empêche un citoyen ou même une majorité de citoyens de croire en Dieu et de se laisser guider par lui. Mais ce n’est pas à Dieu que l’on demande ce qu’il faut faire. Dieu n’a pas à s’introduire en politique, c’est une affaire de vie privée. Les religions qui ne peuvent l’admettre, qui prétendent que la loi divine prévaut sur celle des hommes, ne sont pas démocratiques. »

Il me semble dès lors important de mettre les choses au point.

Je commencerai par cette citation des Evangiles qui me paraît essentielle: « rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. »

Cette parole du Christ a été trop souvent oubliée par les responsables de l’Eglise et a conduit à des excès heureusement aujourd’hui largement révolus.

Ce sont ces excès et ces dérives qui sont en grande partie à la source des critiques que doit subir l’Eglise et à la source de nombre de ses problèmes.

Il me semble que la religion a une vocation essentiellement, sinon exclusivement spirituelle.

Certes, cela interfère immanquablement avec l’organisation des affaires humaines: les valeurs morales que défendent et promeuvent les religions ont une influence déterminante sur la société.

Mais, il me semble que ces valeurs ne doivent pas être imposées à l’ensemble des citoyens, de quelque façon que ce soit. Elles doivent être choisies et défendues individuellement par tous les citoyens en fonction de leurs convictions personnelles.

Dans une théocratie, on ne demande pas l’avis du peuple: ce sont des prêtres, des prophètes, des ayatollahs ou des oulémas qui se prétendent les détenteurs du message divin et veulent l’imposer à la société. Permettre à quelques uns d’être les seuls détenteurs de la Vérité est extrêmement dangereux et peut mener à toutes les dérives, les extrémismes et les intolérances. La tentation est grande pour les représentants de Dieu de se servir de leur statut à leur profit.

Un grand mérite des religions chrétiennes est d’avoir pu accepter la laïcité, la pluralité des opinions et la séparation de l’Eglise et de l’Etat. C’est cette démarche qui a permis l’émergence de la Démocratie.

Une telle façon de voir permet une cohabitation de religions et croyances différentes au sein d’un même Etat, dans la mesure où les valeurs essentielles sont partagées.

La religion musulmane, par contre, est incompatible avec la Démocratie: la séparation du spirituel et du temporel y est impossible. Le Coran, parole d’Allah lui-même, contient les fondements de la Charia et du droit islamique. Or il est inconcevable que la loi des hommes puisse modifier, abroger ou s’avérer supérieure à la loi divine. Pour parler clair, selon l’islam, aucun Parlement ne peut modifier ou annuler la Charia. Au contraire, le devoir de tout croyant est de faire ce qu’il peut pour imposer la loi divine à tout le monde. Et cela par tous les moyens, y compris la guerre sainte (Djihad), la ruse ou la dissimulation (Taqiyya). Le devoir de tout musulman est de convertir les incroyants par tous les moyens, y compris l’humiliation (dhimitude) et la mort: il n’y a qu’une et une seule vérité et les incroyants sont forcément dans l’erreur.

En cela, il est clair que l’islam est incompatible avec la Démocratie.

Pour en revenir à la religion chrétienne, il me semble qu’elle a très largement influencé les valeurs de notre société et qu’elle a même inspiré une bonne partie des valeurs laïques. Pour ma part, je défend très clairement les valeurs chrétiennes traditionnelles. Cependant, je ne peux adhérer à la culpabilisation permanente et généralisée: l’individu n’est responsable que de ses actes personnels et de ceux de ses enfants mineurs, mais non de ceux d’autrui. Je ne suis en rien responsable des crimes du passé commis par d’autres et je suis particulièrement à l’aise dans ce domaine: toute ma famille a fait son devoir, mon père et mon grand-père ont été condamnés à mort par l’occupant allemand et n’ont échappé à l’exécution que par la chance d’un bombardement américain.

Je suis responsable de mes actes et de mes opinions et je les défendrai par les voies légales tant que j’en aurai l’occasion, parce que je les crois bonnes. Et si quelqu’un estime que je me trompe, je suis toujours ouvert à la discussion: qu’il me convainque! 

F-X ROBERT

 

(Bastion n°76 de décembre 2003)

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