POUR OU CONTRE LA GUERRE ?
De nombreux problèmes politiques sont complexes: une série d’éléments plaident souvent dans un sens et une série d’autres dans l’autre sens. Il n’y a que rarement de solution blanche ou noire. Mais les hommes aiment des prises de position, simples, claires et tranchées. Il en va de même en ce qui concerne la crise irakienne. Seul le tribunal de l’histoire dira peut-être un jour quelle aurait dû être la solution…
Nous allons tenter ici de vous livrer quelques éléments de nature à vous permettre de vous forger votre propre opinion. Un seul critère doit nous guider dans notre prise de position: l’intérêt bien compris de notre peuple et de notre civilisation. Et en faisant abstraction de sentiments éventuels d’adoration ou d’aversion – voire de haine – envers les divers protagonistes.
LA POLITIQUE EST Régie par les rapports de force
La politique internationale n’a jamais été régie par la morale. Sans doute parce qu’il n’y a pas de morale universelle. Mais aussi parce que certains intérêts n’ont que faire de la morale.
La politique internationale n’est pas non plus régie par le droit. Sinon, par le droit du plus fort.
Le droit international public est un mythe, une tentative de régler les rapports internationaux. Mes ses règles effectives se réduisent à très peu de choses. Quelques règles relatives aux représentations diplomatiques pour l’essentiel, le reste n’est que verbiage et vœux pieux, qui ne sont respectés que lorsque l’intérêt des puissants le commande. La politique internationale est régie avant tout par des rapports de force et des intérêts économiques. On peut le regretter, mais croire le contraire n’est que naïveté. L’unilatéralisme des Etats-Unis en est la triste confirmation.
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(Bastion n°69 de mars 2003)