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“Le Seigneur des Anneaux”, de Peter Jackson

En attendant le retour du Roi…

Bis repetita : Peter Jackson confirme le coup de maître de La Communauté de l’Anneau avec le deuxième opus consacré à la trilogie de J.R.R. Tolkien. Attention les yeux !

En s’attelant à ce sommet de la littérature, Peter Jackson voulait redonner vie à l’heroïc-fantasy, genre jusqu’ici peu gâté par le cinéma. Mission remplie, même si, au passage, il vient de le tuer pour au moins vingt ans. En effet, qui osera désormais passer derrière ces deux pièces maîtresses ? Qui osera se risquer à tant d’intensité dramatique et de morceaux de bravoure ? Un seul exemple : la bataille du gouffre d’Helm, longue de quarante-cinq minutes, filmée de nuit et sous la pluie, bataille qui clôt le film, et qui enfonce tout ce qui fut tenté en la matière depuis les débuts du septième art. C’est tout bonnement hallucinant. Du jamais vu. Il y a aussi les paysages, grandioses. Les personnages, incarnés avec un talent qui relève plus de l’âme que de la simple technique. Et puis, surtout, il y a le fond… Jamais, J.R.R. Tolkien n’a voulu qu’on donne une signification politique à son œuvre. Il n’empêche que celle-ci était lourde de philosophie : une poignée d’hommes, conscients de leurs faiblesses, alliée à quelques anges – des elfes en l’occurrence – et autres libres créatures, nains et hobbits, tous attachés à leur terre, à leurs us, leurs coutumes, font front commun contre les forces du mal et du mensonge. Les rapports de force paraissent disproportionnés ; la défaite, inéluctable. Jusqu’au moment où… Jusqu’au moment où une minorité inverse le sens présumé de l’histoire tout en gravant cette dernière dans le marbre des légendes. Un exploit que seul un haut idéal pouvait permettre. Idéal qui n’a rien à voir avec celui d’une liberté abstraite, mais avec celle qui s’incarne en un roi. Roi qui devrait revenir dans le troisième et dernier épisode. Ici, le mot de chef d’œuvre semble bien faible pour décrire le bonheur apporté par ce film plus qu’inspiré. Il est vrai que Tolkien était un écrivain hautement chrétien. Le hasard n’a donc rien à voir à l’affaire…

(Extrait de Français d'abord)

Les fous attaquent Les deux tours

 

 

A l’approche des Deux tours, les fous médiatiques ont subitement été pris de frénésie. Comme l’année dernière, ils ont pathétiquement agité leurs bonnets de maîtres-censeurs afin de dissuader le bon peuple de communier au mythe du Seigneur des Anneaux. Comme l’année dernière, leurs admonestations sont restées lettre-morte. Les spectateurs se sont déplacés en masse pour découvrir le second volet de la trilogie mise en scène par Peter Jackson. Pourtant, la propagande officielle avait déployé l’artillerie lourde de la reductio ad hitlerum. Elle a, en effet, qualifié le film : d’œuvre foncièrement raciste digne du cinéma du IIIe Reich. Il faut, cependant, toute l’imagination perverse d’un professionnel de l’antiracisme pour distinguer dans ce film la moindre intention malfaisante. Il y a bien quelques acteurs blonds aux yeux bleus, tenant – certes - le bon rôle, mais nulle race terrestre existante n’y est stigmatisée. Sans-doute ! Mais il y a des Orques[1]. Des Orques dans lesquels les bien-culpabilisants ont cru distinguer des personnages aux traits négroïdes[2]. Cette comparaison anthropométrique est peu flatteuse. Si elle avait été de notre fait, elle nous aurait probablement valu un procès en sorcellerie raciale et une sévère condamnation. Mais laissons la caste médiatique à ses délires racialistes. Ceux-ci n’ont d’autre but que d’établir un climat de terreur intellectuelle et de nous détourner des valeurs de notre civilisation. Car tel est le défi posé à la culture de mort prônée par nos élites : l’œuvre de Tolkien  est le fruit d’une pensée enracinée qui exalte les vertus vitales. Bien qu’elle puisse atteindre à l’universel, elle s’adresse en premier lieu aux enfants de la Germanie et de la Celtie. Tolkien disait lui-même que son ambition était, avec le Seigneur des Anneaux, de donner à l’Angleterre une mythologique comparable à celle qui avait été offerte à la Grèce par l’Odyssée d’Homère. Cette dimension mythique était particulièrement perceptible dans le premier épisode tourné par Peter Jackson – La communauté de l’anneau. Elle l’est un peu moins dans ce second volet davantage conçu comme une fresque guerrière. L’action a succédé au discours avec le même talent. Les puristes regretteront, peut-être, que le metteur en scène n’ait pas scrupuleusement respecté la trame du récit littéraire. Toutefois, le cinéma a des contraintes narratives qui lui sont propres. En dépit de ces dernières, on retrouve dans le film, au travers d’une composition très soignée, l’essentiel du livre de Tolkien : la lente progression de Frodon vers la montagne du destin - où il doit détruire l’anneau, l’attaque des Orques contre le royaume du Rohan, la bataille des hommes-arbres contre la tour du magicien Saroumane. Cette suite est également marquée par l’apparition de nouveaux personnages, notamment : le Roi du Rohan, sa fille et son conseiller félon, le bien nommé Langue-de-Serpent. Ce visqueux personnage a inspiré une remarque très pertinente à mon fils. A l’issue de la projection, il m’a déclaré  :  Je ne sais si notre pays est envahi par les Orques, mais ce dont je suis certain c’est que la télévision et la radio sont peuplés de langues de serpent. J’ai bien rit à cette sortie qui montre, aussi, qu’un adolescent de 13 ans peut échapper à la décérébration médiatique et reconnaître les propagandistes du régime pour ce qu’ils sont. Néanmoins, les temps ne pas sont encore venus où nous serons totalement délivrés du pouvoir maléfique de leurs langues fourchues. J’en prendrais pour preuve la mise en garde que les cinémas UGC ont jugé bon de devoir faire figurer dans leurs programmes diffusés sur Internet. En dessous du titre des Deux tours, on pouvait lire « Certaines idées peuvent choquer ». On ne voit pas très bien de quelles idées il s’agit. Est-ce le courage ? L’honnêteté ? L’Amitié ? La beauté ? Ou l’esprit chevaleresque ? Cet avertissement est d’autant plus ridicule que ce second volet est singulièrement moins lyrique que le premier. Au point que l’on peut se demander, si Peter Jackson ne s’est pas lui-même autocensuré. Une entrevue donnée peu avant  le lancement des Deux tours le laisse penser. Le réalisateur a reconnu avoir « retouché » plusieurs scènes pour tenir compte des critiques exprimées depuis la diffusion de la Communauté de l’anneau.[3] Une telle concession n’a pas été utile puisqu’elle n’a pas empêché les roquets journalistiques d’aboyer. Pour notre part nous nous réjouirons que la caravane soit passée avec son cortège de nains, d’elfes, d’enchanteurs et de belles princesses. Une fois encore ils ont ravi nos âmes d’Européens endurcis.

Alexandre Lignières

 

 

 



[1] Créatures maléfiques, soldats des forces du mal, créés par Sauron et Saroumane.

[2] Cachez-moi ces pseudo-races que je ne saurais voir.

[3] Il faut savoir que les trois parties ont été tournées en une seule fois et ne devaient pas être originellement retouchées.

 

(Bastion n°68 de février 2003)

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