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Démographie: L’EUROPE SUICIDAIRE

L’Europe va mourir. Depuis la fin des années soixante, les générations ne se renouvellent plus. Alors que le taux de fécondité par femme devrait être en moyenne d’au moins 2,1 enfants par femme pour assurer un simple renouvellement des générations, il n’est plus que de 1,6 . Dans l’Europe du Sud, il atteint des niveaux incroyablement faibles. Ainsi en Espagne, il n’est plus que de 1,07 alors qu’en 1975, il était de 2,8 !

Nous pourrons encore nous bercer d’illusions quelques années – l’espérance de vie croît de trois mois tous les ans et la population globale continue à augmenter – mais bientôt, vers 2010, la chute démographique va commencer, puis s’accélérer.

Nous transmettons moins de vie que nous n’en recevons, notre civilisation va donc mourir. Que s’est-il passé ? La pilule anticonceptionnelle a été inventée en 1955 et a commencé à se diffuser dans les années soixante. Ce progrès scientifique permet un contrôle des naissances : ne fait-il que mettre en évidence notre refus de la vie ou ne l’avons-nous pas encore maîtrisé ? Les rapports entre l’homme et la femme sont-ils devenus trop instables ? La préférence pour le plaisir immédiat, le goût des biens matériels, les plans de carrière professionnelle, etc il y a tant de raisons possibles à notre déclin démographique! Il faut mener les études les plus approfondies car il s’agit de notre survie collective. Grâce à une nouvelle politique familiale, la Suède est parvenue à retrouver une natalité qui assure le renouvellement des générations, pourquoi ne ferions-nous pas de même ?

La volonté de perpétuer la vie est aussi défaillante au niveau collectif qu’au niveau individuel que ce soit chez les politiques, chez les démographes ou dans les média.

Le 16 janvier 2000, lors d’un débat télévisé à la RTBF « Qui payera nos pensions demain ? », des personnalités politiques SP , Ecolo, PRL, PSC, ainsi que des experts, ont évoqué l’allongement de la durée de vie, le coût croissant des soins médicaux, la dépendance actifs/vieillards, l’augmentation du taux d’activité, l’élévation de l’âge de la retraite, tous moyens finalement destinés à organiser une mort heureuse – une euthanasie – de la société belge. Mais pas une seule intervention sur la politique familiale. Le rabougrissement de la société, la retraite s’opérera dans l’ordre, retirons-nous sur la pointe des pieds.

Il en est de même des démographes patentés auprès desquels l’Etat commande ses études. Pour ceux-ci, compter des moutons ou des hommes, c’est la même chose. En contrepoint, et en rupture complète avec le souci de croissance démographique des années soixante, dont la figure phare était A. Sauvy, nous lisons dorénavant des propos du genre "(...) cette dépopulation qui, à terme, apparaît comme inéluctable est-elle un mal qu'il faut tenter d'éviter à tout prix ? La réponse à cette question relève plus de l'idéologie que de la démarche scientifique à proprement parler." Voir à ce sujet les pages 10 et 11 de l’étude "Le rôle démographique de l'immigration et le nombre d'étrangers en Belgique à l'aube du XXIe siècle" de T. Eggerickx et M. Poulain. 1993. Academia. Migrations et espace. Comme si cela ne suffisait pas, ces Messieurs répètent, en page 43 : "Il reste à savoir si cette tendance [la diminution de la population] est un mal dont il faut à tout prix se prémunir." Un doute extraordinaire semble ainsi avoir saisi des démographes belges. Soupir du vieillard ? La Belgique serait-elle trop encombrée ? Le suicide de notre société, relève-t-il de l'idéologie ? Il ne s’agit bien entendu pas de revenir au premier prescrit démographique connu, au fameux "Croissez et multipliez-vous" de la Genèse, mais qu'on cesse au moins d’acquiescer à cette mort lente, au suicide démographique européen. Rome est-elle encore dans Rome ?

Le 22 septembre 1999, la Terre comptant quelque six milliards d’habitants, « Le Soir » interrogeait M. Poulain à propos de la population belge dont on prévoit la décroissance à partir de 2010 :

« Personnellement, je crois qu’il ne faut pas s’affoler de cette diminution de population ; enlevez un million de Belges, personne ne le remarquera. Ce n’est pas comme si l’on était dans une salle de cinéma bondée et que l’on enlevait des spectateurs ». INCROYABLE ! Voilà le mépris avec lequel un important démographe belge, collaborateur de l’INS, considère la population ! Et si on enlevait cinq millions de Belges, le remarqueriez-vous Monsieur M. Poulain ?

Dans "La Libre Belgique" du 29 décembre 1995, le professeur M. Loriaux osait déclarer qu'en Europe "les générations (..) ne sont pas loin de remplir le "contrat social" - si contrat social il y a - des deux enfants par femme" alors que dans un encadré, on pouvait lire que l'indice synthétique moyen de fécondité y est de 1,5 enfants. Avec son "si', le démographe dégagé semble douter que perpétuer la vie fasse partie du contrat social. Ne devrait-il pas s'inquiéter que la descendance finale des générations féminines de Belgique arrivant à cinquante ans soit inférieure à 1,9 enfants ?

Les média, le plus souvent, regardent les chiffres démographiques sans le moindre recul : ils parlent de retour de la fécondité si le taux remonte très légèrement, tout en restant très en dessous de 2,1. Ils s’extasient absurdement quand le taux de natalité bruxelloise ou wallonne dépasse la flamande, alors qu’à peu de choses près, de part et d’autre, le désastre est identique. Un dernier coup a été la diffusion précipitée d’un brouillon des services démographiques de l’ONU estimant que, pour éviter l’effondrement des régimes de retraite, l’Europe devrait accueillir 159 millions d’immigrés d’ici l’an 2025. L’Union européenne est apparue incapable d’aborder cette question essentielle : chacun a pu constater son désintérêt pour l’avenir des peuples européens. Il a fallu que ce soit le « machin » onusien qui s’intéresse à notre démographie, comme si les Européens étaient une peuplade qui n’avaient ni les outils ni les hommes nécessaires pour rédiger quelque prévision. L’information parut dans « Le Soir » du 7 janvier 1999 sous le titre « Une cure d’immigration pour la vieille Europe » comme pour légitimer la régularisation des clandestins qui avait lieu trois jours plus tard. En page une du quotidien vespéral, la photo de deux maçons, l’un noir l’autre blanc, sans doute en train de bâtir une maison de retraite, avec un commentaire suggérant : « Rassurez-vous braves gens, on fera travailler les immigrés pour payer vos retraites »

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Un tel discours, qui s’apparente à l’esclavagisme, ne fut pas critiqué par le MRAX : il trouvait bien sûr une justification à l’immigration (invasion). « Plus besoin de faire d’enfants, l’Afrique s’en occupe ». Jamais un discours n’avait osé justifier à ce point notre abaissement. Jamais, on n’avait craché de la sorte sur notre peuple. Quoique, la Belgique belge, on la tolère encore... Tant qu’on dévalorise l’indigène, on s’en fout !

Le citoyen ne connaît rien de la politique démographique de notre pays – si tant est qu’elle existe – , et encore moins qui en a la charge. Le pouvoir fédéral, communautaire, régional ? Les structures étatiques semblent indifférentes à notre avenir lointain, seul le mot de pension suscite quelque intérêt, comme un os à ronger.

Quelques activistes, toujours les mêmes, et rarement contredits, proclament qu'inéluctablement l'immigration continuera et, sans souci aucun des équilibres de population. Avec un incroyable aplomb, ils osent même la souhaiter. 

Augustin

 

(Bastion n°64 d'octobre 2002)

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