ISLAM ET
DHIMMITUDE -
LE CHOC DES CIVILISATIONS
Bat Ye'or
Bat Ye’or est
née en Egypte. Elle est de nationalité britannique et vit en Suisse.
Elle a écrit de nombreux articles et livres sur la condition des
non-musulmans vivant sous l’islam. Son dernier livre examine les
tendances qui poussent vers une « dhimmitude occidentale »
au XXe siècle, inévitable sans une ré-évaluation des concepts de
jihad et de dhimmitude. Cette évaluation, rendue encore plus
essentielle depuis les actes terroristes de jihad qui ont choqué l’Amérique
le 11 septembre 2001, n’a encore jamais été entreprise. C’est
pourtant de là que viendra le succès d’une réconciliation entre
judaïsme, chrétienté et islam. (www.fnb.be/dhimmitude.htm)
La dhimmitude dépend
d’une loi divine, appliquée à tous les peuples conquis par jihad
(1) pendant plus d’un millénaire, sur trois continents. Les « Infidèles » se convertissaient ou
devenaient dhimmis (2) et étaient réduits à une condition
humiliante et sous-humaine.
La
dhimmitude est née des décrets de Mahomet au VIIIème siècle. Elle impose l’infériorisation du dhimmi, chrétien
ou juif, et sa différenciation avec le musulman : seul un adulte
musulman peut être témoin; les cultes doivent se passer en silence;
les dhimmis doivent porter des signes distinctifs; toute critique
du Coran ou des lois islamiques est punie de mort; le dhimmi ne
peut posséder d’armes. De
plus, le dhimmi doit être humble et reconnaissant à la loi
islamique qui lui épargne la vie.
La perfection de l’oumma (3) implique la perfection de
son histoire, de ses conquêtes, de ses lois.
Par là-même, elle légitimise le statut de dhimmi.
Cette
vulnérabilité, imposée par la loi, a induit peur et servilité dans
la mentalité dhimmi.
En
Orient, la glorification des conquêtes et civilisations islamiques a réprimé
l’histoire des dhimmis au point d’imposer une lecture
islamique de la Bible qui supprime son affiliation judéo-chrétienne et
la rattache au Coran, renversant l’ordre entre les trois religions.
Dans
les universités occidentales, on enseigne le concept d’un jihad
pacifique qui idéalise la société islamique et le désir nostalgique
de sa restauration en Europe. Les
ouvrages apologétiques occidentaux se basent sur le négationnisme
historique, oubliant conquêtes, esclavage,
déportations, massacres... et insistent sur la «cohabitation pacifique»
(le Mythe de l’Andalousie).
Ce
mythe est colporté par les réseaux pro-palestiniens pour justifier le
remplacement d’Israël par une Palestine arabe multiculturelle et démocratique. Il a polarisé le conflit anti-israélien et la glorification
du terrorisme international en « juste cause palestinienne ».
La
dénonciation de la résistance aux premières invasions arabes, des
Croisades, de l’impérialisme, de la colonisation, de la création
d’Israël, ont tenté d’impliquer que l’Europe avait une dette
morale vis-à-vis des Palestiniens et du monde musulman.
Pourtant, en insistant ainsi sur la culpabilisation de l’Occident,
on minimise les causes de ces guerres : destructions d’églises
en Terre Sainte, les déportations, conversions forcées, jihads et
génocides, tels qu’en Arménie.
La
propagande a utilisé la culpabilité européenne, amalgamant juifs persécutés
et arabes palestiniens, Israéliens et nazis.
Les lobbies euro-arabes ont exploité la Shoah pour châtier
l’opinion publique occidentale, réticente à l’immigration de
musulmans originaires d’États qui, eux-mêmes, tolèrent à peine
leurs dhimmis.
Des
observateurs ont noté que le processus d’islamisation du tiers-monde
dépendait d’alliances entre gauchistes et mouvements révolutionnaires
islamistes. L’idée de base était d’utiliser les fondamentalistes
pour mobiliser les masses au nom d’une guerre sainte contre le
colonisateur, détournant les frustrations sur le modèle
anti-occidental: nationalisme, sécularisme, égalité des sexes et des
religions, symbolisent les tactiques diaboliques de la conspiration
occidentale pour détruire l’islam.
En Occident, ce mouvement a développé l’antisionisme comme
autoprotection pour dériver l’agression vers un parti-tiers,
politique traditionnelle des communautés arabo-chrétiennes orientales,
transposée au niveau des États européens.
L’Europe
s’est ouverte à l’immigration musulmane pour fusionner les deux
rivages de la Méditerranée : le mélange des populations, la
destruction des chauvinismes nationalistes et l’abolition des frontières
créent l’émergence d’un bloc hostile à Israël qui
contrebalancerait l’influence des États-Unis.
Mais la rencontre entre chrétiens et musulmans exige une
certaine conversion à l’islam («attitude de dialogue») et a
pour corollaire que les chrétiens se sont rendus dépendants de
l’ordre islamique.
La
vocation chrétienne des Églises orientales au service de l’islam a
donné au clergé arabo-chrétien la mission apostolique de répandre la
propagande islamique par les canaux religieux occidentaux;
d’encourager et de donner un support pratique et moral au terrorisme
anti-israélien (en utilisant le thème du désespoir palestinien); de
diaboliser Israël; de dissimuler l’islamisation et la purification
religieuse des sociétés arabes avec toutes ses restrictions
discriminatoires vis-à-vis des chrétiens.
Elles ont fait de l’élimination de l’État juif une priorité
plus importante que la défense des droits de leurs propres communautés.
Les travaux missionnaires tiers-mondistes, basés sur le rejet du
judéo-christianisme, identifié avec l’exploitation capitaliste, ont
développé, par le biais du clergé, le mouvement d’islamisation en
Europe.
L’abstentionnisme
de l’Europe et des Églises dans la condamnation des violations des
Droits de l’Homme des pays musulmans, le silence au sujet de
l’esclavage et des génocides commis au sud du Soudan, la ré-islamisation
des Balkans, l’attitude laxiste envers les millions de musulmans d’Europe,
la politique anti-israélienne, sont des symptômes de soumission de
l’Occident à la shari’a (4) qui ont décalé les lignes de
front des conflits en Europe même.
La
guerre de l’OTAN contre les Serbes (en compensation de la Guerre du
Golf) a répété les tactiques euro-palestiniennes : contrôle des
médias, démonisation des Serbes, banalisation de la Shoah en pillant
les histoires juive et serbe... Ces
stéréotypes appliqués aux Serbes manquent de toute rationalité et
pourraient s’appliquer à n’importe quel autre groupe.
Cette
politique de l’Europe a été planifiée, exécutée et proclamée par
ses propres responsables politiques, démocratiquement élus ainsi que
par ses guides spirituels. L’histoire
jugera de leur silence en ce qui concerne la destruction de la chrétienté
orientale par la Syrie et les Palestiniens, de leur responsabilité pour
la diffusion de la dhimmitude en Europe, de leur obéissance passive aux
pressions politiques et de leur désir obsessif de voir la disparition
d’Israël… L’actuelle situation chaotique et dangereuse est le résultat
de l’incroyable irresponsabilité des dirigeants européens, ces
trente dernières années.
M.S.
(1) Jihad – Guerre
sainte ; sacralisation des razzias de Bédouins, transformées en
politique légale et théologique.
(2) Dhimma
- Système rançon-protection qui garantissait la vie et la sécurité
en échange d’une totale soumission.
(3) Oumma - Communauté
arabe.
(4) fedayin -
littéralement, combattant contre les chrétiens pour le triomphe de l’islam.
(5) Shari’a
- Législation islamique sacrée, basée sur le Coran.
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