A Schaerbeek, un octogénaire abat deux voisins marocains, blesse leurs enfants et met le feu à l’immeuble avant d’être abattu par la police. On en fait un crime raciste. Cela donne prétexte à des émeutes durant plusieurs nuits. Il y a tant d’hommes politiques à l’enterrement des deux Marocains que l’on croirait qu’il s’agit d’une personnalité belge de premier plan. Et des milliers de Marocains, qui ont, bien sûr, trouvé à s’absenter de leur travail.

Mais est-ce un crime raciste? Il faut savoir que l’octogénaire venait d’apprendre qu’il était expulsé de son logement, à la demande de ses voisins marocains. On prétend qu’il ennuyait ceux-ci: c’est possible. Mais l’inverse n’est-il pas vrai? N’avaient-ils pas changé le barillet de la serrure de l’immeuble? L’octogénaire n’avait-il pas déposé de multiple plaintes à l’égard de ses voisions allochtones, sans aucun résultat? Le meurtrier, fils de héros de la première guerre mondiale et ancien combattant lui-même, fréquentait un parti opposé à l’immigration: mais n’était-ce pas en désespoir de cause, parce qu’ils étaient les seuls à proposer une solution à son problème de cohabitation? Et puis, un meurtre à 4 heures du matin? N’avait-il pas été empêché de dormir par des gens qui vivent la nuit? Et qui n’étaient pas des saints, d’ailleurs: le fils aîné n’a pu être présent, non pas parce qu’il était à l’étranger comme on l’a dit, mais parce qu’il était en prison. On parle toujours de crime raciste quand un Belge tue un étranger, et jamais quand c’est l’inverse. Bien sur, nous condamnons fermement ce meurtre, mais ne faut-il pas le ramener à sa juste dimension: un trouble de voisinage –exacerbé par un conflit de mœurs inconciliables – qui a mal tourné? La police n’a-t-elle pas été attaquée par les Marocains quand elle est arrivée sur les lieux des meurtres?

Tout cela n’aurait été qu’un banal fait divers si le meurtrier n’avait été Belge.