Programme FNB - Le FNB - Démocratie - Insécurité - Islam - Armes - Armée belge - Santé - Féret - Le Bastion - Emploi - Enseignement - Vos élus - |
EUTHANASIE La presse subventionnée exulte : la Belgique viendrait de se doter d’une législation d’avant-garde en matière d’euthanasie. Elle ne serait précédée dans cette marche vers le « progrès » que par les Pays-Bas. Rappelons quand même, pour de juste, que c’est inexact : le troisième Reich avait fait figure de précurseur en la matière ! Précisons encore que la prétendue législation d’avant-garde dont nous ont fait cadeau nos hommes politiques ne concerne que l’Euthanasie active, définie comme « l’acte, pratiqué par un tiers, qui met fin intentionnellement à la vie d’une personne à la demande de celle-ci ». Non seulement l’euthanasie légale ne se limite pas à la phase terminale d’une maladie, mais elle peut être pratiquée pour apaiser des souffrances purement psychologiques : n’est-ce pas le suicide médicalement assisté ? Nos politiciens n’ont osé franchir un dernier pas : l’euthanasie reste dans tous les cas interdite pour les mineurs de moins de 15 ans. En dehors de toute option morale personnelle (pour ou contre) à propos de l’euthanasie, la nouvelle législation est mauvaise. 1. Elle est d’abord l’exemple même d’un échec de notre système prétendument démocratique. Le Sénat, présenté comme une chambre de réflexion, chargé des grands débats éthiques et des questions de société a été incapable de présenter un texte de consensus, malgré plusieurs années de réflexion. Il a fallu un accord politique, négocié entre les états-majors des partis de la coalition, pour aboutir à l’adoption du projet. Echec donc du parlementarisme et victoire de la partitocratie, démonstration enfin de la faillite de nos institutions. 2. Techniquement, cette législation ignore superbement les cas les plus courants : elle ne traite pas de l’euthanasie passive ou indirecte : l’arrêt du traitement, le soulagement de la douleur qui abrège la vie, la sédation contrôlée… Si le but était d’assurer une meilleure sécurité juridique au médecin, c’est vraiment raté. 3. Pratiquement, cette législation est irréaliste et inapplicable dans la plupart des cas. La procédure est lourde, elle exige des formalités administratives auxquelles la plupart des médecins refuseront de se plier –l’administration n’est, à juste titre, pas leur tasse de thé –Elle méconnaît la nature même de la situation qui consiste à prendre le plus souvent les décisions dans l’urgence. Elle peut causer des dilemmes moraux insupportables, tant chez le patient que chez ses proches, peu habitués à gérer ce type de décision et ses conséquences psychologiques ultérieures. La prétendue transparence, ouvre la porte à des contestations ultérieures par des tiers quant à savoir si les conditions légales étaient effectivement réunies ou non, et donc à des procès et à une grande insécurité juridique dans le chef du médecin. Elle veut enfin transformer un difficile cas de conscience, voire un drame humain, en un acte administratif, formaliste et abstrait. 4. Elle est enfin la concrétisation, jusqu’à sa caricature, de la volonté maladive et totalitaire du pouvoir politique de vouloir tout décider, tout réglementer et contrôler jusqu’à ce qu’il y a de moins maîtrisable, et donc de déresponsabiliser les « sujets » qu’ils veulent commander. Il est probable que l’impact pratique de cette loi sera nul, ou à tout le moins très réduit. Elle n’en constitue pas moins un symbole médiatique dont il est permis de se demander s’il ne s’agit pas d’une préparation psychologique à l’euthanasie économique systématique: certains considèrent déjà, actuellement, que le vieillissement de la population et les progrès constants de la médecine poseront bientôt, pour des motifs de maîtrise des coûts, la question de fixer un terme légal à la vie humaine. F.X. ROBERT
(Bastion n°62 de juin 2002) |