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UNE VéRITABLE POLITIQUE FéMINISTE

 

Le 8 mars 2002 était proclamé « journée de la femme ». La thèse défendue par le pouvoir, les médias, et bien entendu les féministes, est que les femmes restent sous-représentées dans une série de professions et notamment dans une série de postes à responsabilités.

Il est un fait que les femmes restent sous-représentées dans le monde politique, dans la direction des entreprises, et dans une série de métiers tels qu’ingénieurs, mathématiciens, compositeurs…Etc. On pourrait y ajouter les footballeurs, les boxeurs, les paras-commandos… Et pourquoi pas les voleurs, gangsters et autres malfrats.

Mais personne ne s’inquiète de trouver peu d’hommes parmi les infirmiers, garde-malades, femmes à journée ou secrétaires. Il est vrai que ces professions, pourtant indispensables, sont peu prestigieuses selon les critères masculins.

Là se situe le problème : les hommes restent maîtres de la diffusion des valeurs culturelles. Notre société valorise avant tout la compétition individuelle, la réussite financière, les rapports de pouvoir, de hiérarchie… toutes valeurs masculines, au détriment des relations sociales et du bien-être individuel.

Notre société a renoncé à la différenciation des tâches et des rôles et des sexes.

La femme doit singer l’homme et entrer en compétition avec lui sur son propre terrain. C’est un postulat, dont il ne convient pas de discuter, à peine d’être taxé de macho et de rétrograde. Pourtant aucune étude sérieuse n’a permis de déterminer si tel était le souhait de la majorité des femmes, ni si les femmes s’adonnant à la compétition masculine y trouvaient réellement leur bonheur.

L’homme quant à lui doit faire preuve de qualités féminines, sans pourtant abandonner sa virilité. Tâche difficile s’il en est : il doit, par exemple, rester galant avec des femmes qui sont en compétition avec lui. Beaucoup d’hommes ne sont guère heureux de jouer ce double jeu… Certains en arrivent à devoir se lamenter de ne pouvoir enfanter ni allaiter !

Le rejet de la différenciation des rôles sexués doit par ailleurs être mis en parallèle avec l’abandon du modèle familial traditionnel, la croissance du nombre de familles monoparentales, l’affirmation de sexualités alternatives et la dénatalité.

La différentiation des rôles et des tâches, et son corollaire la spécialisation, est pourtant une des clés du progrès humain et de l’économie. Revenir à une structure sociale où tous et chacun doivent être polyvalents, autonomes, et homme (ou femme) orchestre, ne va guère dans le sens d’un progrès social, de l’efficacité économique ou même de la solidarité. C’est à la fois nier les aptitudes et qualités spécifiques dont nous a doté la Nature, refuser les préférences et choix individuels, et rejeter la dépendance et la solidarité sociale qu’implique toute intégration dans une équipe.

Le problème n’est d’ailleurs pas tant que ce modèle culturel hautement discutable soit suivi par certains, mais le fait qu’il soit imposé sans discussion possible. Tentez de défendre un autre modèle, et vous serez disqualifié par des attaques ad hominem : vous serez un rétrograde, un « pauvre con », voire un fasciste. Personne ne se donnera la peine d’argumenter.

La parité homme-femme procède de ce modèle culturel. Une politique volontariste (comprenez dictatoriale) d’établir des quotas en est l’expression: il faut arriver à une parité dans une série de professions ou de métiers prestigieux.

Pour défendre ce point de vue, il y a une double coalition.

D’une part les féministes qui, a tort ou à raison, veulent entrer en compétition avec les hommes sur leur propre terrain. Obtenir des quotas, des droits privilégiés, c’est d’une part éliminer une partie de la concurrence masculine, et d’autre part ouvrir des portes à des places réservées sur base du sexe, plutôt que de la compétence. Il n’est guère difficile de comprendre pourquoi certaines femmes défendent une telle logique de discrimination positive.

D’autre part, certains hommes ont paradoxalement intérêt à favoriser les femmes.

En politique, par exemple. La parité hommes/femmes sur les listes électorales renforce la partitocratie. Il suffit de se rendre au congrès d’un parti, quel qu’il soit, pour se rendre compte qu’on y trouve une forte majorité d’hommes. Cela peut s’expliquer de diverses manières, mais l’explication la plus vraisemblable est sans doute que les hommes se passionnent plus que les femmes pour la politique. Il est dès lors logique que l’on retrouve plus de candidats masculins que féminins pour des mandats publics. Et donc plus de candidats sur les listes électorales. Cela n’a rien à voir avec une prétendue discrimination. D’autant plus que certaines analyses montrent que toutes choses étant égales, une femme a plus de chances d’être élue qu’un homme. Cela tient au fait que certaines femmes votent systématiquement et uniquement pour des femmes. Et que certains hommes font de même, surtout si la candidate est jolie ou présente une jolie photo.

Une parité hommes/femmes mènera inévitablement un plus grand nombre de femmes à occuper des mandats. Mais toutes choses étant égales, ces mandataires seront moins motivées par la chose publique, par l’action politique, ou par les idées, que les candidats masculins auxquels elles sont amenées à se substituer. Moins motivées, parce tout confirme que les femmes s’intéressent en général moins à la politique que les hommes. On peut d’ailleurs le regretter… Ces candidates étant recrutées dans un vivier plus restreint seront donc, non seulement moins motivées, mais aussi moins compétentes. Non pas que la femme soit intrinsèquement moins douée, mais le vivier de recrutement étant plus restreint, on atteindra plus rapidement le fond du panier. Mais ces femmes bénéficieront des mêmes avantages et salaires que leurs collègues masculins : moins motivées, mais aussi bien rémunérées, elle feront donc plus de concessions pour obtenir et conserver leur prébendes. Cette politique des quotas renforce donc le pouvoir des caciques des partis et le système partitocratique : il réduit la concurrence interne des plus motivés, et donc des plus indépendants, et augmente la dépendance et la servilité d’une part non négligeable du personnel politique à l’égard de la direction de leur parti.

Plutôt que de pratiquer une fuite en avant avec des quotas ou des discriminations positives pour pousser les femmes à singer les hommes, à renoncer à leur spécificité et à leur nature, on ferait mieux de défendre une véritable politique féministe. Imposer des quotas, c’est en fait accorder des avantages matériels en échange d’une dévalorisation : toute bénéficiaire d‘un quota verra planer un doute sur ses compétences : elle occuperait la fonction, non du fait de ses capacités, mais parce qu’elle bénéficie de places réservées.

L’instauration de quotas, c’est en fait échanger des avantages matériels contre une perte de dignité.

Une politique en faveur de la femme, c’est permettre à celle qui le souhaite de faire une carrière professionnelle dans de bonnes conditions d’une part, et d’autre part, d’assumer pleinement sa féminité et son rôle de mère. La femme n’est pas un homme, et si certaines souhaitent assumer ce rôle, il faut indiscutablement le leur permettre. Mais beaucoup de femmes souhaitent rester femmes et assumer pleinement leur maternité et leur rôle de mère. Et ces femmes sont les réelles oubliées de notre système : beaucoup renoncent, pour des motifs financiers, professionnels ou pour des raisons de sécurité et d’indépendance, à avoir le nombre d’enfants qu’elles souhaiteraient, à l’âge qu’elles voudraient. Elles renoncent à leur épanouissement dans leur rôle naturel, pour courir des chimères imposées par le modèle économique.

Une véritable politique en faveur de la femme ne consiste pas à les pousser à singer les hommes, mais à leur offrir réellement le choix entre le modèle masculin et le fait d’assumer concrètement et librement leur féminité et leur maternité. C’est très loin d’être le cas aujourd’hui !

F.X.Robert

 

 

(Bastion n°60 d'Avril  2002)

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