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S'excuser de n'importe quoi !

 

Après deux ans de travaux, la commission parlementaire d’enquête sur la mort de Lumumba n’a pas réussi à découvrir de preuves de l’implication directe de la Belgique dans l’assassinat de l’ancien premier ministre congolais. Forcément ! Dans le documentaire tourné par Thierry Michel "Mobutu roi du Zaïre", on apprend – de la bouche même du résident de la CIA à Kinshasa à cette époque – qu'il avait proposé et  obtenu la liquidation physique de Lumumba qui menaçait les intérêts américains dans l'ex-Congo. Sa confession ne laissait aucun doute sur l'implication de la célèbre agence. Alors, qui faut-il croire ? Celui qui reconnaît sa responsabilité directe dans la disparition du marxiste Lumumba ou celui qui veut l’attribuer au peuple de Belgique  ? La Commission n’a donc pu reconnaître qu’une responsabilité morale du fait de la passivité des autorités Belges.

Louis Michel, comme d’habitude soucieux de ramper devant tous les ennemis de la Belgique, a donc présenté, malgré tout, « ses profonds et sincères regrets et ses excuses » au nom du gouvernement belge.

Rappelons que lors de la cérémonie d’indépendance du Congo, Lumumba avait publiquement injurié notre pays et son Roi dans un discours haineux et plein de violence. Lumumba porte une responsabilité importante – et pas seulement morale – dans l’assassinat, le viol, les tortures, mutilations et souffrances de nombreux Belges et Européens qui s’étaient établis dans l’ancien Congo belge.

Cerise sur le gâteau, le Gros Louis a en outre annoncé la création d'un "Fonds Patrice Lumumba", doté de 3,75 millions d'euros (151 millions de francs) , qui sera complété par une dotation annuelle de 500.000 euros (plus de 20 millions de francs par an) ! On est décidément plus généreux pour honorer la mémoire des ennemis de la Belgique que pour dédommager nos compatriotes de tout ce qu’ils ont subi ! De nombreux Belges et Européens attendent toujours, et en vain, des excuses pour tout ce qu’ils ont souffert à l’époque. Mais ceux-là, on semble les avoir vraiment oubliés. Ceux-ci ne recevront sans doute jamais d’excuses.

Jusqu’où ira-t-on ?

 

Des milliards pour le Tiers-Monde

Le Conseil des Ministres a décidé d’augmenter le budget de la Coopération au développement de 100 millions d’euros (4 milliards de francs) par an, jusqu’en 2010, soit 700 millions d’euros sur 7 ans ! Pour le secrétaire d'Etat Agalev à la Coopération, il s'agit évidemment d'une « grande victoire » !

Pourtant selon une étude menée au profit de la Chambre par Etienne De Belder, l'aide belge au développement n'atteint jamais les plus pauvres. Les investissements dans le Tiers Monde n'ont jusqu'à présent été qu'une question d'infrastructure matérielle, qui ne contribue pas à la formation de gens à l'autonomie et à l'émancipation sociale. Mr De Belder ne réclamait pas tant une augmentation des crédits affectés à l'aide au développement qu'une meilleure utilisation de ceux-ci.

En fait, la Coopération au développement est un fameux fromage et une source de corruption : les projets retenus sont souvent liés à des contrats auprès de firmes déterminées par notre gouvernement, contrats qui échappent évidemment à la législation belge sur les marchés publics et à tout contrôle de la Cour des Comptes. Contribuables, à vos portefeuilles !

La Mouche du coche

Sir Ketumile Masire, (Sir n’est pas son prénom mais son titre!) ancien président du Botswana et « facilitateur du Dialogue intercongolais », refuse de travailler avec Louis Michel comme co-facilitateur. « Si les gens veulent Louis Michel comme facilitateur, ils feraient mieux de le dire: j'abandonnerais alors le navire et le lui remettrais », a-t-il affirmé. Il estime que les initiatives de Louis Michel « pourraient rendre le Dialogue plus difficile », notamment si elles aboutissent à une nouvelle version de l'accord de Lusaka. Mais pourquoi donc Louis Michel s’acharne-t-il à vouloir tout régler en Afrique ?

Sir Masire invoque des motifs financiers aux retards pris par le Dialogue intercongolais: il n'y avait pas assez d'argent en caisse pour le mener à bien. Il estime cependant que la situation s'est améliorée… notamment grâce à la Belgique. Ben tiens, et à qui profite cet argent du contribuable belge ?

 

 

 

(Bastion n°59 de Mars 2002)

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