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Un jugement purement politique Par jugement du 23 octobre 2001, madame MB a été condamnée à payer à la ville de Verviers 162.000 francs belges, pour enlèvement daffiches électorales, dont elle aurait été éditeur responsable. Le jugement est immédiatement exécutoire, même en cas dappel. Il est à noter que la ville na apporté aucune
preuve de lexistence de ces affiches, prétendument collées en 1997, soit en
dehors de toute campagne électorale : il ny a eu aucun procès-verbal
dressé par la police, encore moins de constat dhuissier. Il nexiste
quune simple facture de la ville de Verviers, pour 19 heures de travail
(arrachage daffiches), soit 5.900 francs de lheure ! Qui dit mieux ?
La facture avait dabord été adressée à un
certain Dr D. F. qui a indiqué que la responsable serait Mme MB et non lui ! Cest dire les preuves sur lesquelles Verviers se fonde pour
son action ! Les arguments développés par lavocat de Mme MB
étaient solides et bien charpentés. Résumons en quelques-uns.
Dabord, labsence de preuve : il ny a aucun PV ni constat,
seulement une facture contestée. Ensuite, il va de soi que léditeur
responsable nest jamais responsable de lusage qui est fait du support matériel :
si vous blessez quelquun avec un gros dictionnaire, ni lauteur ni léditeur
du dictionnaire ne peuvent être tenus pour responsables de la blessure !
Il en est de même selon la jurisprudence et le bon sens pour des
affiches : léditeur responsable nest en rien responsable de la manière
dont est collée laffiche. Pour autant que Mme MB soit effectivement
léditeur responsable des affiches ce qui nest pas prouvé , on ne
peut relever aucune faute dans son chef : seul celui qui aurait collé
laffiche sur un support non autorisé commet une faute. Sinon, il serait bien
entendu très facile, si vous voulez ennuyer un adversaire politique, daller
coller illégalement des affiches dont il est éditeur responsable, pour lui
faire facturer ensuite les frais denlèvement
Dautres arguments plus
juridiques ont encore été développés, mais nous ne les reprendrons pas ici. Le
jugement, rendu par le juge Jacquet, ne rencontre aucun des arguments de Mme MB : « Attendu,
toutefois, quil appartenait à la dame MB de faire preuve de prudence
dans le choix des canaux de distribution des affiches pour lesquelles elle était
identifiée comme éditeur responsable ; Quen ne prenant pas les dispositions adéquates pour que ces affiches soient confiées à des personnes dignes de foi ou quen ne sassurant pas que tel était le cas sur le terrain, elle a personnellement commis une faute au sens des articles 1382 et 1383 du code civil ; Que sans
cette faute, la ville de Verviers naurait pas dû assurer une remise en état,
notamment de panneaux
[
] Condamne, en
conséquence, la dame MB à payer à la ville de Verviers la
somme de 112.100 francs, majorée des intérêts calculés au taux légal depuis
le 24 mars 1998,
date de la citation, jusquà complet
paiement [
] Condamne, en
outre, la dame MB aux dépens liquidés dans le chef de la ville
de Verviers à la somme de 21.096 francs [
] Ordonne
lexécution provisoire du présent jugement, nonobstant tous recours et sans
caution, [
] » Il va de soi que Mme MB a interjeté appel et,
si besoin en est, se pourvoira en cassation. Un tel jugement, exécutoire[1],
ne vise manifestement quà priver Mme MB des moyens financiers nécessaires
à son action politique : elle doit débourser immédiatement plus de
160.000 francs ! Gageons, en effet, que les éditeurs responsables des
autres partis ne sont jamais poursuivis, et encore moins condamnés. Rappelons
que Mme MB fait actuellement lobjet dautres procédures tout aussi
farfelues, qui visent, à la priver de tout moyen financier. Aidez-la : versez votre contribution au compte
avec la mention « procès Verviers ». Les petits ruisseaux font les
grandes rivières : toute contribution, même faible, sera la bienvenue ! [1] Le jugement étant exécutoire, ce qui est assez rare, il doit être exécuté immédiatement, même en cas dappel. Mme MB doit donc payer immédiatement.
(Bastion n°57 de Janvier 2002) |