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Le billet dhumeur de Charles Magne L'agriculture
européenne est ruinée, les eurocrates demeurent sereins Dans un communiqué, qui en dit long sur leur état desprit, les ministres de lAgriculture de lUnion Européenne ont annoncé le 19 mars que : « leurs débats avaient été sereins » et quils « nenvisageaient pas de recourir à la vaccination ». Ainsi, bien à labri de leurs palais de verre, les ploutocrates qui nous gouvernent sont restés de marbre face à lholocauste[1] de centaines de milliers de bovins, de porcins et de bovins. Devant tant dinfamie, on doit se demander comment la Politique Agricole Commune la fameuse PAC - sest transformée en Pratique Accélérée du Carnage. Pour répondre à cette question, il faut remonter au début des années 1990. A cette époque les Etats-Unis ne voulaient plus de la viande produite par les Européens, sauf sils cessaient de vacciner leur cheptel contre la fièvre aphteuse. Dans les négociations qui précédèrent lUruguay-round, les diplomates américains avancèrent largument selon lequel on ne saurait faire la différence entre un animal vacciné et un animal infecté - les deux présentant des anticorps symptomatiques du virus. Les eurocrates de la Commission, responsables des négociations commerciales avec les Etats-Unis, acceptèrent sans barguigner la position de leur adversaire commercial. Certains analystes soutinrent, alors, que plusieurs des négociateurs européens navaient pas été insensibles aux reflets verts du dollar. Mais il devait, probablement, sagir de méchantes langues mal informées. Cest dailleurs un pur hasard si certaines personnalités de la Commission de lépoque - chargées des questions agricoles - sont aujourdhui employées par des lobbies américains [2]. Le véritable motif de labandon de la vaccination était ignoble. Les eurocrates le savaient bien qui le dissimulèrent dans le verbiage juridico-technocratique de la directive du 26 juin 1990. Par son caractère ubuesque, ce texte communautaire mérite dêtre cité : « Une étude de la Commission portant sur la lutte contre la fièvre aphteuse a montré que ladoption dune politique de non-vaccination dans toute la Communauté serait préférable à une politique de vaccination létude de la Commission sur la politique communautaire en matière de vaccination a clairement montré que la vaccination antiaphteuse devrait être officiellement abandonnée à partir dune date déterminée et que cet abandon devrait saccompagner par une politique dabattage total et de destruction des animaux contaminés » Chacun laura compris cest à cause de cette directive que les prairies anglaises, naguère bucoliques, se sont transformées en champs déquarrissage. Solidarité oblige, largumentation développée par la nomenklatura eurocratique a été reprise en cur par la nomenklatura médiatique. Combien de fois na-t-on pas entendu que labsence de vaccination prouvait que le cheptel nétait pas malade ? Résultat : les bêtes ne sont pas vaccinées mais elles sont quand même malades. Dans les milieux urbains éclairés, il semblerait que labsurde tienne, de plus en plus, lieu de raisonnement. En voici une preuve supplémentaire : Alors que les eurocrates de Bruxelles sacharnaient à préconiser labandon de la vaccination, les vétérinaires de lOffice international des Epizooties la recommandaient dans tous les cas. Dans une étude de 1999, consacrée à lAsie du Sud-Est, il est stipulé que la vaccination permet de substantiels gains de productivité et un accroissement des exportations. Ce qui est vérité là-bas, ne le serait donc pas ici ? Lorsquon lit cette étude on saperçoit que tous les mauvais prétextes économiques avancés par les eurocrates pour justifier leur impéritie sont balayés. Ainsi, on nous rabâche que si lon vaccinait le cheptel il ne pourrait plus s´exporter. Pourquoi ? Que se passait-il de 1960 à 1991, période où le bétail était encore vacciné ? La viande européenne était-elle placée sous embargo ? Comme chacun le sait, elle sexportait librement. Il est vrai que loncle Sam navait pas encore fourré son nez busqué dans nos étables. Sans doute était-il, alors, trop préoccupé par son rival soviétique. On notera que depuis quil en est débarrassé, il a changé son fusil dépaule et a réorienté sa diplomatie extérieure contre lEurope de lOuest, son agriculture et son commerce extérieur. Cette remarque incidente ne doit pas nous faire oublier que le commerce mondial de la viande échappe, en grande partie, à la rationalité économique. Chaque tonne de viande européenne est lourdement subventionnée pour atteindre le prix du marché mondial et se vendre. Ceci est en partie acceptable dans la mesure où notre indépendance alimentaire et stratégique est en jeu. Il nest donc pas pertinent dobjecter le coût de la vaccination comme frein aux exportations : il serait en effet automatiquement compensé par les mécanismes de soutien aux prix. Au regard du montant des subventions versées, ce coût serait dailleurs relativement marginal. Par contre, ce qui ne sera pas marginal cest limpact quaura la crise de la fièvre aphteuse sur léconomie européenne. Sans compter ses développements futurs, on estime quelle a déjà fait perdre 600 milliards de BEF à lagriculture et au tourisme britanniques. Cette somme permettrait de vacciner le cheptel européen pendant de nombreuses années. Alors, tant dimprévision et dincompétence laisse songeur. Cest à se demander, si cette crise na pas été organisée de toute pièce pour accentuer la soumission de lEurope à lEmpire Yankee et satisfaire les fantasmes de certains cercles mondialistes. Qui sait, par exemple, que la Trilatérale a décrété que les Européens mangeaient trop de viande et que leur consommation était une insulte pour un tiers-monde contraint de ronger des racines de manioc ? De même, on entend de plus en plus souvent dire que nous consommons trop deau, tandis quon en manque cruellement au Sahara. Gageons, toutefois, quil sera plus difficile dorganiser la sécheresse en Europe que la pénurie de viande. La nature se prête plus difficilement à la folie égalitariste des social-tiers-mondistes que les organisations internationales quils dirigent. Avant de conclure ce sujet, je voudrais y ajouter une dimension morale et politique. Que les agriculteurs de Belgique et dEurope le sachent, le FNB, à la différence des autres partis, est de tout cur avec eux et compatit sincèrement à leurs souffrances. Le FNB condamne formellement le massacre des animaux sains et demain celui des animaux que lon vaccine aujourdhui. Il considère cette tuerie comme scandaleuse et totalement immorale. Il y voit lexpression même de la décadence de nos institutions et de la folie de ceux qui nous dirigent. MB, la écrit dans son précédent éditorial « Sans paysan, il ny a plus de pays. » Là est toute la question. Les agriculteurs, restés proches de la nature, ont le sens des réalités. Ils sont les gardiens du sol de nos ancêtres, de la terre sacrée des Celtes et des Germains. A ce titre, ils sont les ennemis jurés des technocrates déracinés qui rêvent de faire des habitants des villes des esclaves et de ceux des champs des serfs. De la même manière quils ont supprimé les frontières face au raz-de-marée migratoire, ils ont levé les barrières biologiques face aux virus venus de létranger. Le sort a voulu que les deux phénomènes se conjuguent et que la fièvre aphteuse pénètre en Europe au travers dun restaurant chinois. Pourtant, à en croire les vérités officielles limmigration na que du bon. Pour notre part nous nous en tiendrons aux vérités qui ne mentent pas.
[1] Ce mot, contrairement à ce que lon voudrait nous faire croire nest pas une marque déposée par un lobby quelconque, il désigne à lorigine toute forme de sacrifice par le feu : Il est donc particulièrement approprié au sujet abordé dans cet article. [2] Je ne citerai-je pas de nom, mais il se trouve que je connais une de ces anciennes « éminences » de la Commission Européenne qui est appointée par un cabinet américain comme consultant à Bruxelles. Il a dailleurs pignon sur rue.. dArlon. Pour ses services passés, présents et futurs, lindividu en question touche une solide pension de plusieurs milliers dEuros et, concomitamment, un salaire de plusieurs milliers dollars. Notez, cela a un côté pratique. Il sévite, ainsi, les fluctuations monétaires et gagne à tous les coups.
(Bastion n°52 d'Avril 2001)
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