EDITO - Bastion n°52 - Avril 2001

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"Pays de Charleroi, c'est toi que je préfère! Le plus beau coin de terre, à mes yeux, oui, c'est toi! A mes yeux, oui, c'est toi". J'entends encore ce refrain de mon enfance, rien qu'en fermant les yeux. Charleroi, le pays des terrils, de la sidérurgie, des verreries... Tout cela est bien loin. Charleroi a sombré dans la pauvreté, et l'insécurité. C'est ce que dit RTL - TVI, dans une émission intitulée: Insécurité à Charleroi. 

"J'ai garé ma voiture sur un parking, le long de l'autoroute, près de Gosselies", dit ce directeur d'école. "Quatre hommes encagoulés, armés de battes de base-ball, m'ont roué de coups. J'ai 14 fractures au visage! Ils ont pris ma montre, mon portefeuille, mon GSM". "Je déposais des médicaments dans le coffre de ma voiture, une BMW", dit ce pharmacien. "Deux hommes encagoulés, armés, m'ont brisé le tibia à l'aide d'un pied de biche, m'ont frappé la tête avec la crosse d'un pistolet. Ils sont partis au volant de ma voiture, je suis en chaise roulante". "C'était en plein après-midi, je traversais le parc de Fleurus", dit cette jeune femme. "Ils ont saisi mon sac, je m'y suis agrippée, j'ai l'épaule fracturée". "Je dînais au restaurant, avec ma femme et mes enfants, deux hommes encagoulés ont fait irruption, ils ont braqué les convives, cherchant le propriétaire de l'Audi grise garée à l'extérieur. C'était moi, je leur ai donné les clefs". Et puis il y a ce gosse, mort à 17 ans, à la cité de Hercot, d'une balle perdue, lors d'une rixe entre bandes rivales.

La population est exposée à toutes les exactions. Les armes de guerre circulent partout. Les malfrats attaquent avec une violence inouïe, gratuite. Ils s'en prennent à une population civile, que les "autorités" ont pris grand soin de désarmer. Et cela, en toute impunité. La Belgique est devenu un terrain de jeu, un terrain de chasse. "Nous sommes un véritable gibier, les braconneurs n'ont rien à craindre, car il y a peu de gardes-chasse", commente une victime. Que fait l'Etat?

Voyons, l'Etat, le gouvernement arc-en-ciel, a d'autres priorités! Le ministre de l'Intérieur, Antoine Duquesne, par exemple. Depuis qu'il est au gouvernement, il s'affaire à accueillir, loger, blanchir, nourrir, des dizaines de milliers de candidats au refuge. Et puis, il faut régulariser les clandestins, n'est-ce-pas, par dizaines de milliers, voilà une priorité absolue! Quand au ministre de la Justice, Marc Verwilghen, quand il n'est pas occupé à détacher les crucifix des salles d'audience, il erre dans les couloirs, cherchant comment libérer au plus vite les détenus, vu que nos prisons sont surpeuplées. Beh tiens! 

Pendant ce temps, la population vit dans la peur. Le pays est ouvert à tous les vents, il n'y a plus de contrôle aux frontières. A Charleroi, on ne s'arrête plus aux feux rouges, la nuit, de peur d'être car-jacké. A Bruxelles, les home et les car-jackings ont... doublé, vous avez bien lu, entre novembre 2000 et janvier 2001. Nous voici revenus, au temps des attaques de diligences. Il n'y a plus d'Etat de droit.

Vivre en sécurité dans son pays, voilà un droit naturel, voilà un Droit de l'Homme, dont on ne nous bassine jamais les oreilles! Ce devrait être l'Objectif 1, d'un gouvernement digne de ce nom. Une police en nombre, bien équipée, motivée. Des Parquets qui poursuivent, des juges qui condamnent. Des peines de prison effectives. Le rapatriement immédiat des délinquants étrangers, comme le prévoit la loi. Des contrôles aux frontières. Et dans nos écoles, on apprendrait à nouveau, à distinguer le Bien du Mal. Oui, vivre en sécurité, voilà ce que nous voulons. Voilà les Droits de l'Homme, qui nous intéressent.

MB
Député bruxellois
Ancien Magistrat
Président du FNB