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Le billet d’humeur de Charles Magne

   Hommage à l'empereur d'Occident

C’est un fait désormais tenu pour acquis par la caste médiatico-gouvernementale : toute réalité historique, politique et sociale se réduit à la sacro-sainte période allant du 30 janvier 1933 au 8 mai 1945. Selon nos maîtres à penser, en dehors de cet horizon temporel il n’y aurait que la préhistoire de la modernité et le néant. Pour nos gouvernants, il semble donc que notre passé n’ait d’intérêt que s’il propage le sentiment morbide de la culpabilité de l’homme blanc et s’il sert à justifier l’éviction du Belge de souche par les peuples africains et asiatiques.

Pourtant, il n’en fut pas toujours ainsi. Dans les années soixante et septante, les professeurs de mon enfance exaltaient, encore, les héros des époques glorieuses. Parmi eux, figuraient le roi des Eburons Ambiorix, Clovis de Tournai, Pépin de Herstal, Charles Martel et surtout Charlemagne. N’en déplaise aux évictionnistes de tout poil, c’est envers l’empereur d’Occident que j’exercerai, dans ces colonnes, mon vrai devoir de mémoire. Pourquoi ? Parce qu’ils nous a légué une vision élevée de l’Europe et une direction à suivre pour faire face à un avenir menaçant.

Pour les hommes politiques de notre temps, on comprend que la majesté impériale de Charlemagne soit à bannir de l’imaginaire national. N’était-il pas un seigneur Franc ? Un inlassable pourfendeur de musulmans ? Au fond, Charlemagne n’a rien pour plaire aux esclaves du médiatiquement correct. C’est sans doute pour cette raison que le 1200e anniversaire de son sacre a fait l’objet d’un véritable complot du silence. On aurait pu, en effet, s’attendre - en l’an 2000 - à ce que la Belgique, la France, l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie commémorent solennellement son sacre. Pourtant, il n’en fut rien. Les élites de ces pays ont préféré subventionner des spectacles de rap et des concerts de tam-tam pour marquer la fin d’un XXe siècle décadent. 

Il est vrai que n’est pas magnus qui veut en cette ère où les minus abondent et galvaudent la souveraineté européenne aux premiers allogènes venus. Mais laissons-là ces considérations actuelles, pour revenir sur le terrain de l’histoire.

Charlemagne était le fils de Pépin le Bref et le petit-fils fils de Charles Martel. Il descendait d’une longue dynastie des maires du palais (premiers ministres mérovingiens) installée à Herstal, au nord de Liège. Le lieu et la date de sa naissance sont incertains. Il naquit probablement le 7 avril 742, dans l’une des résidences royales construites dans la vallée de l’Oise ou de l’Aisne. A la mort de Pépin, en 768, il reçut en héritage la partie occidentale du domaine paternel et son frère Carloman la partie orientale. Les deux frères ne s’aimaient guère et, sans doute, en seraient-ils venus aux armes si Carloman n’était providentiellement mort en 771. A partir de cette date, Charlemagne put régner seul sur le royaume franc. Au centre de celui-ci il y avait l’Austrasie et en son cœur le territoire de la Belgique contemporaine. Aussi doit-on considérer Charlemagne comme l’une de nos figures nationales les plus illustres.

Contrairement à une idée répandue par certains historiens, Charlemagne n’était pas un homme inculte. Son père l’avait formé très tôt à la connaissance et à la pratique du pouvoir. La question de sa formation - fréquemment débattue par les biographes de salon – est d’ailleurs sans importance dans la mesure où l’on peut dire de Charlemagne qu’il fut un homme complet.

 

 

Fort d’une conception impériale de l’Europe, il mena une politique globale : territoriale, idéologique, spirituelle et esthétique. La politique territoriale est la plus connue. Elle commence par la conquête de l’Italie du nord. Celle-ci s’est faite à la demande du Pape Hadrien menacé, dans ses Etats, par le roi des Lombards. En 774, Charlemagne traversa les Alpes, soumit son adversaire et s’empara de la couronne de fer des Lombards. En sauvant la papauté, il contracta avec elle un lien privilégié qui orienta toutes ses conquêtes ultérieures.

Après la Lombardie, Charlemagne se tourna vers la Saxe encore païenne. Il décida de la convertir par l’acier et le sang. Les fiers Saxons payèrent un lourd tribut, en vies humaines, à l’édification de l’empire chrétien. Les temps étaient farouches et les souverains peu enclin à la clémence.

Après ses succès en Saxe, Charlemagne dirigea son armée vers la péninsule ibérique. En petit-fils de Charles Martel, il rêvait de la délivrer des Arabes. C’est lors de la première campagne contre les Sarrasins, en 778, que se situe le célèbre épisode de Roncevaux. En août de cette année, l’armée franque refluait. Elle n’était pas parvenue à s’emparer de Saragosse. Le 15, elle se retira d’Espagne par le col de Roncevaux. L’arrière-garde était commandée par Roland, le neveu de Charlemagne.

Roland fut massacré, avec ses hommes, par les Basques alliés des Sarrasins. Deux siècles plus tard, sa mort tragique inspira la chanson de geste la plus célèbre d’Occident : La Chanson de Roland, Ce poème épique, honoré par quarante générations de lecteurs, d’auditeurs et d’écoliers est, depuis peu, voué à l’oubli. Est-ce parce qu’il est consacré à l’honneur chevaleresque ? Ou parce qu’il rappelle que l’Europe s’est forgée contre l’islam ? Il est vrai que la Chanson de Roland serait, aujourd’hui, censurée pour incitation à la haine raciale. Quant aux troubadours qui la composèrent, au Xe siècle, ils seraient impitoyablement pourchassés et mis en prison.

Toutefois, on retiendra que, toute sa vie, Charlemagne n’eut de cesse de refouler l’islam hors de la péninsule. Dans les vingt ans qui suivirent Roncevaux, il organisa sept expéditions majeures contre l’occupant arabe. Elles furent, pour la plupart, des échecs sanglants tant l’ennemi était solidement implanté derrière le rempart pyrénéen. Néanmoins, l’obstination de Charlemagne finit par payer, et en 801 il parvint à libérer Barcelone du joug musulman. Cette constance montre que Charlemagne a toujours conçu son action politique dans la durée. Aussi, il ne fait aucun doute qu’il fut très tôt animé par la vision de l’empire. Contrairement à ce qu’affirment d’aucuns, il ne le construisit pas ‘’au petit bonheur la chance’’ mais avec patience et discernement. En cela, on doit voir dans le sacre de Charlemagne à Rome – le 25 décembre de l’an 800 – l’aboutissement d’un parcours personnel hors du commun. On remarquera qu’une partie de ce parcours fut symbolique. Charlemagne se représentait la souveraineté dont il était le détenteur (mais aussi le créateur) comme un don de la divinité. A cet égard, on notera que le nouvel empereur d’Occident reprit les attributs du pouvoir chez les gréco-romains. C’est ainsi qu’il utilisa l’aigle, symbole de Zeus-Jupiter, pour orner le mât de ses navires et le sommet de son palais aixois. Et, comme rien ne se perd dans le monde des symboles, c’est le même aigle qui ressurgit, au XIIe siècle, dans les armes de Frédéric 1er Barberousse et dans celles de ses lointains descendants qui, à leur tour, incarneront la tradition gibeline et impériale.

Parce qu’il était un homme complet, Charlemagne encouragea les arts et les sciences. Le mouvement qu’il imprima à la société aboutit à ce que l’on a appelé la ‘’renaissance carolingienne’’. Les formes de l’architecture classique furent réintroduites, le latin à nouveau, enseigné de façon systématique, ce qui permit de sauver de nombreux trésors de la littérature romaine.

La peinture, la sculpture, les arts graphiques connurent un nouvel essor. C’est à cette période que fut inventée la lettre minuscule, dite minuscule caroline.

L’empereur n’était pas seulement un promoteur des arts, il était également un réformateur courageux. C’est sous sa direction que l’enseignement et l’administration furent reconstruites sur des bases nouvelles dans le but de décloisonner la société mérovingienne et celui d’assurer l’émergence d’une élite fondée sur les compétences et le mérite individuels. Le bilan des réformes carolingiennes force l’admiration. Rétrospectivement, il apparaît comme le contrepoint exact de l’action politique conduite par les nains qui nous gouvernent.

Qu’on y songe, un instant. Charlemagne combattait l’islam en Europe : ils favorisent son expansion en encourageant une immigration musulmane massive sur notre sol. Charlemagne voulait confier la cité aux hommes de mérite, ils la verrouillent par un système ploutocratique de prébendes et de privilèges néo-mérovingiens. Charlemagne militait pour une haute culture inspirée par les règles de l’harmonie, ils soutiennent une infra-culture destinée à l’avilissement du peuple…

La comparaison est bien cruelle et il n’est pas nécessaire de la poursuivre pour se faire une opinion. La mienne est faite depuis longtemps. Elle ressemble à ce tableau de Jean-Paul Laurens appelé « Le dernier trône des Carolingiens ». Ce trône est vide et la couronne impériale abandonnée. Une jeune femme appuyée contre le siège de la souveraineté a le regard triste et inquiet. Elle attend le retour de l’empereur. Pour moi, cette jeune femme incarne l’Europe d’aujourd’hui. Pour être sauvée, elle doit retrouver ses racines profondes et la voie de l’imperium sans lesquelles elle sera submergée par les peuplades venues des quatre coins de la planète. C’est pour éviter ce naufrage que le FNB lutte quotidiennement et rend hommage à tous ceux qui, humbles ou illustres, se sont battus pour nous donner une identité collective : Charlemagne premier servi.  

 

(Bastion n°51 de Mars 2001)

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