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Une invitation à la fête

Par Charles Magne

 

Au moment où les médias officiels tentent pitoyablement de diffuser l’idée selon laquelle le ramadan est la seule période sacrée du royaume de Belgique, l’équipe du Bastion vous invite – pour sa part - à célébrer, dans la joie, les fêtes du mois de décembre. Elle vous livre ses recettes pour cultiver l’esprit de résistance à l’avilissement collectif. 

Pour les Européens, le mois de décembre est, depuis plus de trente mille ans, un mois sacré par excellence. Du paganisme au christianisme, les symboles de lumière et de vie y ont été exaltés. Tout commence par la couronne de l’avent. Cette couronne est un héritage incontestable de notre tradition païenne. Elle est préparée quatre semaines avant le solstice d’hiver. Elle est faite du feuillage toujours vert du sapin ou du houx. Quatre bougies y sont plantées aux points cardinaux. Une bougie est allumée – pendant quelques instants - le dimanche de la première semaine, deux celui de la semaine suivante, trois et enfin quatre. Ainsi, tandis que la lumière du soleil décline, les bougies sont de plus en plus nombreuses à éclairer la demeure familiale et à témoigner, au cœur des ténèbres, de l’espoir invincible de la renaissance. N’hésitez pas à faire allumer les bougies, à tour de rôle, par vos enfants. Ils en conserveront un souvenir ému qu’ils transmettront, souhaitons-le, aux futures générations. Ne soyez pas timides. Face à la montée des peuples lunaires (les peuples islamisés) affichez vos racines solaires. Disposez également une couronne de gui ou de houx sur votre porte d’entrée.

Quand,  ensuite,  arrive la Saint-Nicolas, chaque vrai Belge devrait se réjouir d’avoir une fête populaire consacrée à l’enfance. Mieux que le père Noël de Coca-Cola, Saint-Nicolas est une figure nationale, emblématique du génie européen. Sa venue est à célébrer avec tous les agréments nécessaires (le sabot ou le soulier, le navet et la carotte) sans lesquels le vieillard mythique ne pourrait distribuer ses magnifiques présents aux enfants méritants. Là aussi, n’ayez pas de fausse retenue ! Préparez l’événement avec un brin de solennité. Laissez vos enfants croire au vieillard légendaire. Un moment d’émerveillement est toujours bon à prendre dans une société où l’on encourage la médiocrité des comportements et des sentiments. Saint-Nicolas n’est pas seulement un symbole de renaissance il incarne aussi celui de la justice. Selon Jean Mabire et Pierre Vial : «  Saint Nicolas… n’est pas seul, il accomplit sa tournée flanqué du ‘’père fouettard’’. Ainsi renaît la justice du légendaire Charlemagne ‘’à la barbe fleurie’’. Si les gentils enfants sont récompensés, les mauvais sont punis. » (Les solstices, histoire et actualité, éditions du GRECE, collection dirigée par Jean-Claude Valla, Paris, 1980, p. 97).

Le 13 décembre on peut ajouter, au culte familial, la célébration de la Sainte-Lucie. Pratiquée dans les pays scandinaves, ainsi que dans certaines régions d’Allemagne et d’Alsace, elle appartient au patrimoine religieux européen le plus ancien (la correspondance entre Lucie-lux-lumière n’échappera à personne). La célébration de la Sainte Lucie a lieu au lever du soleil. Ce jour-là, la jeune fille de la maison revêt une longue robe blanche et porte sur la tête une couronne ornée de quatre bougies allumées (Si vous êtes tentés par ce rite, soyez prudents !). La jeune fille offre du chocolat chaud à toute sa famille, servi de petits gâteaux ronds rappelant la forme du soleil.

Après vient la Saint-Jean d’hiver – jour du solstice. Jadis, il était de coutume de l’honorer en brûlant une bûche décorée. Si vous avez la chance d’avoir une cheminée et des enfants, voici la recette : choisissez une belle bûche de chêne. Décorez la de rubans de couleurs (en général des deux couleurs principales de votre province) et de houx. Conviez votre famille à la voir se consumer dans l’âtre en organisant – par exemple – un concours où chacun devra raconter les meilleures légendes de Belgique ou des contes celtes. Faut-il préciser qu’à ce jeu tout le monde gagne reconnaissance et friandises ?

Que serait Noël sans une belle grosse boule de gui ? Elle sera, elle aussi, décorée de rubans de couleur vive (rouge ou jaune). Si on respecte la tradition, on peut s’embrasser sous son auspice. Elle sera brûlée le jour des rois après la dégustation de la couronne ou du gâteau – toujours en forme de soleil. On relèvera, pour l’anecdote, que la tradition du gui appartient tout autant à notre fond germanique qu’à notre fond celtique. En effet chacun a à l’esprit la cueillette du gui par les druides, mais qui, d’entre nous, se souvient que, dans la mythologie nordique, le dieu Balder -  dieu de la lumière et du printemps - est tué accidentellement par son frère symbolisant l’hiver)  par un rameau de gui ? Balder est, cependant, vengé chaque année quand l’hiver doit se retirer et laisser sa place au printemps.

Dans les agréments indispensables à la fête, il faut encore citer le sapin. Nos ancêtres le désignaient de jolis surnoms tels que : « le frêne du monde », « le dieu secret des bois », « l’enfant blanc » et le tenaient incontestablement pour sacré. Choisissez-le assez grand, pour impressionner l’imaginaire des enfants. De préférence, achetez-le en pot avec ses racines afin qu’ils puisse être replanté et poursuivre sa noble vie. Décorez-le de bougies, de guirlandes et des menus objets, fruits de votre fantaisie ou de celle de vos enfants. 

Enfin viendra Noël et la célébration de la naissance de l’enfant Dieu. Chacun la fêtera selon sa sensibilité. Toutefois il n’est pas inutile de mentionner le fait qu’à l’origine la fête se déroulait dans un esprit de recueillement loin des débauches commerciales de ces dernières années. Jusqu’à une date récente (1930), on faisait maigre le 24 décembre jusqu’à minuit. Ce demi-jeûne n’était rompu qu’après la messe de minuit. A son retour, le père de famille préparait un chocolat chaud bien consistant qu’il servait à toute la famille avec des couques dorées et tièdes.

Cette invitation à la modération alimentaire ne doit pas nous faire oublier que le mois du solstice est aussi celui où le porc est le roi des festins. Du 6 au 31 décembre, n’hésitez pas à en servir sous toutes ses formes - surtout les meilleures - : cochon de lait rôti, pâté de marcassin, civet de sanglier, hure de porc, boudins blancs et noirs (toute discrimination est condamnée par la loi) et autres succulentes cochonnailles.

 

Alors Amis Gaulois soyez irréductibles : à vos fourchettes et à vos assiettes !

Meilleurs vœux à vous et à vos proches ! 

 

Une idée de cadeau pour les grands : Un livre de Björn Larsson, Le Cercle celtique, format de poche, collection Folio, 1999. La conclusion de cet ouvrage inclassable mérite à elle seule son achat : « Je souhaite que les peuples celtiques deviennent celtiques et indépendants ! ». En attendant que ce souhait se réalise, contentons-nous d’espérer, pour le prochain millénaire, que la Belgique puisse simplement demeurer ce qu’elle a toujours été : une terre, certes, celtique mais également germanique où l’on honore ses saints et ses héros.

 

(Bastion n°48 de Décembre  2000)

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