Une légion étrangère en belgique !
Les candidats au refuge affluent en Belgique. 36.157 en 9 mois, cette année, du jamais vu! Et le gouvernement de prendre des mesures. L'aide en argent, de 22 à 29.000 francs par mois, sera remplacée, dans les premiers jours, par une aide en nature: le gîte et le couvert. On aménagera nos ex-bases militaires, on créera 10.000 places d'accueil, on érigera 1.200 pavillons! C'est dire si on attend du monde, à dîner. Et la facture? 10 milliards pour les réfugiés, 10 milliards pour les régularisés, et aujourd'hui? Belgique, terre d'asile, c'est aussi: Belgique, terre d'impôts!
Le ministre socialiste Flahaut, lui, a une autre idée, pour l'accueil de nouveaux étrangers en Belgique. Qu'on les enrôle dans l'armée! Des Turcs, des Somaliens, des Marocains pour défendre les Belges, pourquoi pas?! Grotesque, fulmine le professeur Luc De Vos, c'est la décadence, c'est la fin de l'Empire Romain. Une Légion Etrangère sur le sol belge, ironise le journal De Standaard. En ce mois de novembre, où l'on songe avec émotion à tous les hommes qui ont lutté contre l'envahisseur et l'occupant étranger, la noix est dure à croquer.
La Belgique va à vau-l'eau. La fracture entre le Nord et le Sud s'accentue. La Flandre a eu, aux élections du 8 octobre dernier, une forte réaction identitaire. La Wallonie, non. Le Wallon vote Ecolo: Ecolo se soucie, croit-il, des petits oiseaux et des vaches dans les prés, mais Ecolo, en réalité, se soucie avant tout des immigrés en Belgique. Et les immigrés le leur ont bien rendu! A Bruxelles, a calculé Augustin, quelque 79% des "nouveaux Belges", Turcs ou Marocains, ont voté Ecolo ou PS. Du jour au lendemain, ils ont élu 91 conseillers communaux de même origine, dont 45 n'étaient pas en ordre utile! Autrement dit: ils ont remplacé des Belges, qui s'attendaient raisonnablement à être élus. A Molenbeek, l'une des communes de Bruxelles, la majorité Ecolo-liste du bourgmestre détient sur 41 sièges, 23 sièges, dont 11 sont occupés par des Turcs ou des Marocains, soit quelque 50%!
Certains naïfs se demandent encore: pourquoi les immigrés, sensibles aux valeurs religieuses et familiales, ont-ils voté Ecolo ou PS, dont le caractère laïc, et la liberté de moeurs, sont durement visées par le Coran? Ce n'est pas, comme le souligne Augustin, parce que le vert est, par coïncidence, à la fois la couleur d'Ecolo et la couleur de l'islam. C'est qu'à gauche, on dit que la Belgique est à tout le monde, à qui veut la prendre. Pour la gauche, les ressortissants du monde entier ont deux Patries: la leur, et la Belgique! Certes, certes, le PRL Louis Michel dit que pour lui, c'est pareil! Mais les immigrés sont comme tout le monde: ils préfèrent l'original à la copie. C'est pourquoi le vote immigré a renversé, à Bruxelles, les premières citadelles libérales: Bruxelles et Ixelles en sont les exemples les plus frappants. Le choc a été dur, et ce n'est pas fini, nous explique Augustin: le PRL, comme le PSC, est appelé à s'amenuiser, inexorablement.
Et le FNB ? Le FNB poursuit son bonhomme de chemin. A travers la censure, la propagande du régime et le peu de moyens. Je félicite de tout coeur les deux premiers conseillers communaux du FNB: Jean-Marie Boland à Verviers, et Jean-Marie Bourdeaux à Mouscron. A Bruxelles-Ville, où j'ai, sitôt sortie de clinique, retrouvé les gens, les bistrots, les pavés luisants de pluie, j'ai été heureuse d'augmenter mon score de 35% par rapport à juin 1999. Merci à tous ceux qui ont voté pour nous, nous redresserons notre pays avec vous, en travaillant et persistant.
Un mot encore: j'ai été invitée, par le gouvernement du Belarus, comme observateur international des élections du 15 octobre, avec quelque 150 autres députés, venus du monde entier. Car l'Union Européenne met en doute le caractère démocratique des élections au Belarus. Un comble, quand on sait ce qui se passe en Belgique! Au Belarus, le saviez-vous? chaque candidat aux législatives peut parler cinq minutes à la télévision. Ce n'est pas assez, dit la Troïka européenne, sans rire! Mais en Belgique, aucun nouveau parti n'a accès à la télévision. La Belgique est-elle démocratique? J'ai découvert au Belarus le vrai critère de la "communauté internationale". Un pays est réputé démocratique, ou non, selon qu'il est, ou non, soumis à la diplomatie de Madeleine Albright!
(Bastion n°47 de novembre 2000)