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Premier volet : Si Bordeaux m'était contée
A
Bordeaux :
jeus la chance dêtre hébergé par des amis dans une belle et grande
maison située dans un quartier dit « bourgeois », loin de ces
banlieues où prospèrent les nouvelles colonies de peuplement. Le matin suivant
mon arrivée, jentendis des cris que jattribuai à une altercation entre
automobilistes. Je ny prêtai donc pas une grande attention. Puis, il y eut
des hurlements de douleur. Je me précipitai alors à la fenêtre et vis dans un
seul mouvement : deux jeunes gens de bonne famille allongés sur le
trottoir baignant dans leur sang, leurs fiancées éplorées et trois jeunes
- venus dailleurs - prendre la fuite à bord de leur véhicule flambant neuf.
Hélas pour eux, ils furent interceptés sur le champ par une patrouille de
police qui passait là par hasard. Jeus cette pensée : pour une fois
justice sera faite. Les secours furent prompts à arriver et je sus, plus tard,
que les deux jeunes gens étaient brièvement blessés. Ils souffraient chacun
dun traumatisme crânien, avaient la mâchoire fracturée et les côtes brisées.
Choqué par ces actes de sauvagerie, jachetai le lendemain le journal Sud-Ouest
pour obtenir un complément dinformations. Jy appris que lagression
avait débuté par des paroles et des gestes insultants à légard des jeunes
filles. Leurs fiancés étudiants à luniversité de Bordeaux ont
naturellement tenté de sinterposer. Si lon se fiait au ton du
journaliste, tout cela était assez banal. Ce qui létait moins cest que
les jeunes furent relâchés seulement
deux heures après leur forfait et
. repris une nouvelle fois, un peu plus
tard, en train dincendier plusieurs véhicules pour « exprimer leur réprobation à légard de leur arrestation ».
Il semblerait quà lissue de ce second « incident »,
ils soient restés toute laprès-midi au poste de police « le temps de se calmer ». Une telle sévérité est
confondante. On se demande, toutefois, quelle sorte de crime il faut commettre
pour aller en prison (relater ces faits peut-être) ? Quant aux étudiants
immobilisés pour plusieurs semaines dans leur lit dhôpital, ils neurent
pas droit à un seul mot de commisération dans la presse locale. Il est vrai
quils ne sont que de la chair à éviction. Pour changer dambiance, je décidai
daller me promener sur les quais du centre ville qui longent la Garonne. Là
jeus la surprise de découvrir lattraction du moment : une exposition
en plain air de sculptures dun artiste africain : Ousman Sow, véritable
coqueluche des maires en mal de manifestations interethniques. Les sculptures se
répartissaient en deux groupes. Lun représentait des Indiens dAmérique
triomphant des soldats du général G.A. Custer à la bataille de Little Big
Horn, lautre des scènes typiques de la vie africaine. Du côté des Indiens de Sitting Bull, on ne pouvait quêtre frappé par la volonté de « lartiste » dhumilier lhomme blanc symbolisé par le cavalier américain[1] - toujours figuré dans des positions de soldat, blessé ou vaincu, que lon achève froidement. Du côté des cases on pouvait voir un tableau particulièrement intéressant pompeusement appelé « scène traditionnelle de mariage dans un village africain ». Dans cette mise en scène un homme viril « découturait » sa femme. Celle-ci avait manifestement été victime de cette pratique barbare par laquelle on a coud les lèvres du sexe après lavoir excisé. Il ne manquait plus que lexplorateur dans la marmite pour nous rappeler combien les cultures dun continent à un autre sont différentes. Dans le journal de propagande de la mairie de Bordeaux, cette exposition probablement achetée à prix dor avec largent du contribuable était pleinement justifiée car elle était « un moyen dexpier la culpabilité de lhomme blanc vis-à-vis de lhomme noir » (sic) et moi qui croyait que la sélection sétait opérée sur seuls critères esthétiques Le soir jeus envie de me distraire de cette mémorable exposition en allant au cinéma. On mavait recommandé, pour son architecture, le nouveau cinéma dart et dessais Utopia. Décidément, ce nétait pas mon jour de chance. Au programme il ny avait que des films consacrés à lhomosexualité. Cétait la quinzaine du film gay et lesbien. Je me suis finalement contenté dun verre de vin à la terrasse dun café. Cest encore ce que la région produit de meilleur. La loi des séries maccablant, je fus témoin dun accident opposant une voiture dans laquelle il y avait un couple de jeunes - à une moto. Les jeunes roulaient à toute allure (100 Km/h) dans une petite rue de la ville. Ayant perdu le contrôle de leur véhicule, ils ont percuté le motard de plein fouet. Ils lont tué sur le coup. Un accident, me direz-vous, arrive à nimporte qui. Cest vrai et, loin de moi lidée de suggérer quil puisse exister une statistique défavorable aux conducteurs originaires du Maghreb. Il se pourrait même que les auto-écoles, algériennes, marocaines et tunisiennes soient plus performantes que les nôtres. Nentend-on pas dire quavec une somme raisonnable elles vous obtiennent le permis de conduire dans des délais très rapides et sans passer lexamen ? Mais laissons là cette allusion perfide pour revenir au cur du drame. Ce qui ma frappé cest lindifférence totale du couple responsable de laccident. A aucun moment avant larrivée des secours il na essayé de senquérir de létat de santé de la victime. Le visage des jeunes était absolument impassible. Lhomme avait lair contrarié davoir tordu laile de sa voiture de sport et ne cessait dévaluer les dégâts. Quant à la femme elle exprima auprès du policier qui linterrogeait que toutes ces formalités duraient bien trop longtemps, quelle avait hâte de pouvoir rentrer chez elle. De ce point de vue la charité musulmane semble bien différente de la charité chrétienne. De Bordeaux je retiens aussi limage de rues entières dont les nobles demeures ont été ravagées par des milliers de tags ainsi que les expressions apeurées des piétons français qui saventurent dans les zones où ils se sentent en minorité. Elles me rappellent celles des berlinois de lest au début des années 1980, quand ils craignaient dêtre arbitrairement arrêtés par la police politique. Lexpression est la même, seul le motif de la crainte est différente. Un autre jour, je pris un taxi sur la place de la Victoire. Son chauffeur me fit remarquer que non loin de là plusieurs personnes avaient été assassinées en plein jour dans lespace de quelques semaines, toujours pour des motifs futiles : un portefeuille, un téléphone portable. Jeus
du mal à croire son récit, mais il me fut confirmé par mes hôtes et une émission
de radio dans laquelle on évoquait
la petite délinquance
à cet
endroit. Enfin ; en quittant la ville jachetai une dernière fois linénarrable
Sud-Ouest et y lus ce dernier fait
divers : un jeune ayant volé une
moto a été poursuivi par son propriétaire qui se trouvait à bord dune
voiture. Le voleur eut la mauvaise idée de se jeter contre un mur et den
mourir. Haro sur le propriétaire responsable de la mort « injuste »
du petit caïd qui, selon les termes de larticle, était « le meilleur de sa bande ». Dailleurs il navait
pas volé la moto mais lavait seulement « empruntée »
pour fêter avec ses amis sa réussite au baccalauréat car il avait
lintention de la rendre après
Après quoi ? On ne sait pas
exactement. Peut-être après le prochain emprunt
En
France comme en Belgique on narrête pas la marche du progrès. Elle y est éclairée
par la jolie devise maçonnique : LIBERTE de se faire agresser, EGALITE des
européens de souche face aux bandes ethniques, FRATERNITE dévoyée au profit
de lethnomasochisme. Tout ceci, si
je ne my trompe, a un parfum de décomposition qui annonce bien des plaisirs
aux peuples qui ont décidé de vivre couché. Bien différente est la société
autrichienne mais, amis lecteurs, je vous la présenterai une prochaine fois,
jugeant plus sage de ne pas mélanger les genres.
[1] Je tiens à souligner ma sympathie pour les Indiens dAmérique qui ont été chassés de leur terre et pratiquement éradiqués par les grands donneurs de leçon de morale antiraciste du moment. Je nen sombre pas pour autant dans lethnomasochisme quessaye de nous enseigner Ousman Sow et ses mécènes. |