Programme FNB - Le FNB - Démocratie - Insécurité - Islam - Armes -

 Armée belge - Santé  - Féret - Le Bastion - Emploi - Enseignement - Vos élus -

 


Le billet d’humeur de Charles Magne

Vacances d'Ouest en Est
Premier volet : Si Bordeaux m'était contée


J’imaginai à l’approche des vacances que je pourrais passer quelques semaines l’esprit détaché des contingences politiques et me consacrer à la découverte des merveilles d’Europe. C’était compter sans la modernité qui, de plus en plus, vous rattrape où que vous alliez. Cette année j’avais pris le parti de partager mon temps entre Bordeaux et les bords d’un lac autrichien. On voit déjà à ce choix que je ne suis pas un homme très fréquentable. En effet, malgré l’interdit médiatique j’ai décidé de me rendre dans une terre proscrite où vivent encore des créatures aussi fabuleuses que dangereuses : l’hydre brune (toujours renaissante), la méduse patriote (particulièrement insupportable au regard des journalistes) et la gorgone Haider (la plus terrible d’entre toutes). Mais revenons à la chronologie de mon odyssée.

 

A Bordeaux : j’eus la chance d’être hébergé par des amis dans une belle et grande maison située dans un quartier dit « bourgeois », loin de ces banlieues où prospèrent les nouvelles colonies de peuplement. Le matin suivant mon arrivée, j’entendis des cris que j’attribuai à une altercation entre automobilistes. Je n’y prêtai donc pas une grande attention. Puis, il y eut des hurlements de douleur. Je me précipitai alors à la fenêtre et vis dans un seul mouvement : deux jeunes gens de bonne famille allongés sur le trottoir baignant dans leur sang, leurs fiancées éplorées et trois jeunes - venus d’ailleurs - prendre la fuite à bord de leur véhicule flambant neuf. Hélas pour eux, ils furent interceptés sur le champ par une patrouille de police qui passait là par hasard. J’eus cette pensée : pour une fois justice sera faite. Les secours furent prompts à arriver et je sus, plus tard, que les deux jeunes gens étaient brièvement blessés. Ils souffraient chacun d’un traumatisme crânien, avaient la mâchoire fracturée et les côtes brisées. Choqué par ces actes de sauvagerie, j’achetai le lendemain le journal Sud-Ouest pour obtenir un complément d’informations. J’y appris que l’agression avait débuté par des paroles et des gestes insultants à l’égard des jeunes filles. Leurs fiancés – étudiants à l’université de Bordeaux – ont naturellement tenté de s’interposer. Si l’on se fiait au ton du journaliste, tout cela était assez banal. Ce qui l’était moins c’est que les jeunes furent relâchés seulement deux heures après leur forfait et…. repris une nouvelle fois, un peu plus tard, en train d’incendier plusieurs véhicules pour « exprimer leur réprobation à l’égard de leur arrestation ». Il semblerait qu’à l’issue de ce second « incident », ils soient restés toute l’après-midi au poste de police « le temps de se calmer ». Une telle sévérité est confondante. On se demande, toutefois, quelle sorte de crime il faut commettre pour aller en prison (relater ces faits peut-être) ? Quant aux étudiants immobilisés pour plusieurs semaines dans leur lit d’hôpital, ils n’eurent pas droit à un seul mot de commisération dans la presse locale. Il est vrai qu’ils ne sont que de la chair à éviction. Pour changer d’ambiance, je décidai d’aller me promener sur les quais du centre ville qui longent la Garonne. Là j’eus la surprise de découvrir l’attraction du moment : une exposition en plain air de sculptures d’un artiste africain : Ousman Sow, véritable coqueluche des maires en mal de manifestations interethniques. Les sculptures se répartissaient en deux groupes. L’un représentait des Indiens d’Amérique triomphant des soldats du général G.A. Custer à la bataille de Little Big Horn, l’autre des scènes typiques de la vie africaine.

Du côté des Indiens de Sitting Bull, on ne pouvait qu’être frappé par la volonté de « l’artiste » d’humilier l’homme blanc – symbolisé par le cavalier américain[1] - toujours figuré dans des positions de soldat, blessé ou vaincu, que l’on achève froidement. Du côté des cases on pouvait voir un tableau particulièrement intéressant pompeusement appelé « scène traditionnelle de mariage dans un village africain ». Dans cette mise en scène un homme viril « découturait » sa femme. Celle-ci avait manifestement été victime de cette pratique barbare par laquelle on a coud les lèvres du sexe après l’avoir excisé. Il ne manquait plus que l’explorateur dans la marmite pour nous rappeler combien les cultures d’un continent à un autre sont différentes. Dans le journal de propagande de la mairie de Bordeaux, cette exposition – probablement achetée à prix d’or avec l’argent du contribuable – était pleinement justifiée car elle était « un moyen d’expier la culpabilité de l’homme blanc vis-à-vis de l’homme noir » (sic) et moi qui croyait que la sélection s’était opérée sur seuls critères esthétiques … Le soir j’eus envie de me distraire de cette mémorable exposition en allant au cinéma. On m’avait recommandé, pour son architecture, le nouveau cinéma d’art et d’essais Utopia. Décidément, ce n’était pas mon jour de chance. Au programme il n’y avait que des films consacrés à l’homosexualité. C’était la quinzaine du film gay et lesbien. Je me suis finalement contenté d’un verre de vin à la terrasse d’un café. C’est encore ce que la région produit de meilleur. La loi des séries m’accablant, je fus témoin d’un accident opposant une voiture – dans laquelle il y avait un couple de  jeunes  - à une moto. Les jeunes  roulaient à toute allure (100 Km/h) dans une petite rue de la ville. Ayant perdu le contrôle de leur véhicule, ils ont percuté le motard de plein fouet. Ils l’ont tué sur le coup. Un accident, me direz-vous, arrive à n’importe qui. C’est vrai et, loin de moi l’idée de suggérer qu’il puisse exister une statistique défavorable aux conducteurs originaires du Maghreb. Il se pourrait même que les auto-écoles, algériennes, marocaines et tunisiennes soient plus performantes que les nôtres. N’entend-on pas dire qu’avec une somme raisonnable elles vous obtiennent le permis de conduire dans des délais très rapides et sans passer l’examen ? Mais laissons là cette allusion perfide pour revenir au cœur du drame. Ce qui m’a frappé c’est l’indifférence totale du couple responsable de l’accident. A aucun moment avant l’arrivée des secours il n’a essayé de s’enquérir de l’état de santé de la victime. Le visage des jeunes était absolument impassible. L’homme avait l’air contrarié d’avoir tordu l’aile de sa voiture de sport et ne cessait d’évaluer les dégâts. Quant à la femme elle exprima auprès du policier qui l’interrogeait que toutes ces formalités duraient bien trop longtemps, qu’elle avait hâte de pouvoir rentrer chez elle. De ce point de vue la charité musulmane semble bien différente de la charité chrétienne. De Bordeaux je retiens aussi l’image de rues entières dont les nobles demeures ont été ravagées par des milliers de tags ainsi que les expressions apeurées des piétons français qui s’aventurent dans les zones où ils se sentent en minorité. Elles me rappellent celles des berlinois de l’est au début des années 1980, quand ils craignaient d’être arbitrairement arrêtés par la police politique. L’expression est la même, seul le motif de la crainte est différente. Un autre jour, je pris un taxi sur la place de la Victoire. Son chauffeur me fit remarquer que non loin de là plusieurs personnes avaient été assassinées en plein jour dans l’espace de quelques semaines, toujours pour des motifs futiles : un portefeuille, un téléphone portable.

J’eus du mal à croire son récit, mais il me fut confirmé par mes hôtes et une émission de radio dans laquelle on évoquait … la petite délinquance… à cet endroit. Enfin ; en quittant la ville j’achetai une dernière fois l’inénarrable Sud-Ouest et y lus ce dernier fait divers : un jeune ayant volé une moto a été poursuivi par son propriétaire qui se trouvait à bord d’une voiture. Le voleur eut la mauvaise idée de se jeter contre un mur et d’en mourir. Haro sur le propriétaire responsable de la mort « injuste » du petit caïd qui, selon les termes de l’article, était « le meilleur de sa bande ». D’ailleurs il n’avait pas volé la moto mais l’avait seulement « empruntée » pour fêter avec ses amis sa réussite au baccalauréat car il avait l’intention de la rendre après… Après quoi ? On ne sait pas exactement. Peut-être après le prochain emprunt…

En France comme en Belgique on n’arrête pas la marche du progrès. Elle y est éclairée par la jolie devise maçonnique : LIBERTE de se faire agresser, EGALITE des européens de souche face aux bandes ethniques, FRATERNITE dévoyée au profit de l’ethnomasochisme. Tout ceci, si je ne m’y trompe, a un parfum de décomposition qui annonce bien des plaisirs aux peuples qui ont décidé de vivre couché. Bien différente est la société autrichienne mais, amis lecteurs, je vous la présenterai une prochaine fois, jugeant plus sage de ne pas mélanger les genres. 

 

[1] Je tiens à souligner ma sympathie pour les Indiens d’Amérique qui ont été chassés de leur terre et pratiquement éradiqués par les grands donneurs de leçon de morale antiraciste du moment. Je n’en sombre pas pour autant dans l’ethnomasochisme qu’essaye de nous enseigner Ousman Sow et ses mécènes.

(Bastion n°45 de septembre  2000)

[Accueil]  [Bastion]