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Le billet dhumeur de Charles Magne Le mois d'avril et son joli climat d'avant-guerre
Alors que se profilent à
lhorizon les contours des conflits du XXIe siècle, les médias
consacrent encore quotidiennement et, semble-t-il, inlassablement leurs analyses
à lavant
seconde guerre mondiale. Celles-ci seront bientôt dune
actualité aussi brûlante que la guerre de Troie ou la bataille dAlésia.
Mais laissons les médias là où ils ont fixé le cours du temps, quelque part
entre le 20 avril 1889 et le 29 avril 1945. Lhistoire des peuples, elle,
continue sans eux. Elle se glisse, comme un fleuve, dans le lit que lui ont préparé
les événements passés. A celui qui sait lobserver, elle noffre jamais
de surprise totale, car elle est contrainte par les formes sociales, les
institutions et les rapports de force entre les nations. Ainsi, en cette dernière
année du siècle peut-on esquisser ce que seront les inévitables guerres du siècle
prochain. Des guerres quun pacifisme journalistique et mondialiste tente de
dissimuler pour les besoins de sa cause. Bien quun traité ne suffirait pas
à faire le tour de la question, on tentera de livrer quelques clefs aux
lecteurs du Bastion pour quils puissent se faire une opinion de létat du
monde actuel. Pour faciliter lexercice, cet article sera dabord consacré
à une brève revue de polémologie du globe puis à une évaluation des dangers
immédiats qui pèsent sur lEurope. Au XXIe siècle, les conflits
seront, plus que jamais, marqués par les tensions que fera naître la
surpopulation mondiale. La pression démographique aura deux conséquences
majeures : laccroissement des flux migratoires vers les nations
industrialisées et la ruée générale vers les ressources naturelles, toutes
en voie de raréfaction, le pétrole en particulier. Dans cette « compétition »
inamicale, les Etats-Unis joueront un rôle de premier plan. Leur imperium
maritime, marchand, financier et technologique leur donnera les moyens
dorchestrer, à leur profit, les divisions entre les peuples. Leur suprématie
sera affirmée sur de nouvelles aires, en Afrique notamment. Le fil conducteur
de cette politique est facile à appréhender ; il consiste à vider de
leur substance matérielle et intellectuelle les pays de la périphérie de
lempire, et, ensuite, à les concentrer sur lépicentre : le
territoire américain. Cest là, il faut ladmettre, une politique dune
redoutable efficacité. Elle affaiblit toutes les nations qui seront, tôt ou
tard, des adversaires potentiels. Elle les rend aussi dépendantes du bon
vouloir des Etats-Unis pour sapprovisionner en technologies indispensables à
leur prospérité. En termes plus savants, on peut dire quil existera, au siècle
prochain, une relation positive entre la richesse des nations et leur degré de
soumission à lempire américain. Cette prospérité sera, toutefois, très
relative, car lempire américain na aucun intérêt à voir se développer
de nouvelles puissances régionales susceptibles dinfluencer les équilibres
géostratégiques. Quant aux pays qui nont ni ressources naturelles ni
cerveaux à offrir en sacrifice à lappétit du nouveau Moloch, ils pourront
demeurer dans leur état de sous-développement chronique. Tout au plus
seront-ils autorisés à recevoir la manne européenne, versée à fonds perdu.
A ce propos, on voit bien comment la politique de développement de lUnion
Européenne sert les intérêts des Etats-Unis. Elle les dispense de tout
soutien au tiers monde et prive en même temps les membres de lUnion des précieuses
ressources nécessaires à leur propre développement. Le maintien de poches de
pauvreté endémiques favorisera les conflits régionaux : en Afrique, au
Moyen-Orient, sur le pourtour méditerranéen, dans le sous-continent Indien, en
Asie du Sud et dans les anciennes républiques soviétiques. Dans ces conflits, les
Etats-Unis trouveront un débouché naturel pour leurs stocks darmes obsolètes
et leurs diverses industries. Néanmoins, il serait imprudent de limiter ce
tableau des faits générateurs des conflits futurs au seul impérialisme américain.
Dautres forces sont à luvre quil faut prendre en compte. La plus
puissante dentre elles sera en tant que courant démographique, révolutionnaire
et idéologique lIslam. Sa vitalité interne conduira lIslam à
pousser ses avantages en Europe, au sud de lAfrique équatoriale, dans les
Balkans et vers lInde, via lAfghanistan et le Pakistan. Un conflit majeur
nest pas à exclure dans cette région du monde, mais la maîtrise récente
de larme nucléaire par le Pakistan devrait geler provisoirement le conflit
potentiel entre lIslamisme et lIndouisme. Linconnue majeure du monde
Asiatique sera la Chine. Son accès probable, mais nullement certain, au rang de
superpuissance militaire et économique lui fera t-elle jouer le rôle qua
tenu lUnion Soviétique dans lhistoire récente ? Rien nest moins
sur. Un conflit sino-américain sur la question du statut de Taiwan est douteux.
On peut faire confiance à la duplicité de lOncle Sam pour, le moment venu,
abandonner son allié ambigu à la convoitise de la Chine communiste et trouver
avec elle un accord avantageux. Il suffit pour sen convaincre de se souvenir
de la manière dont le Vietnam du Sud a été livré à celui du Nord. Quant à
la Russie et, au-delà, le monde orthodoxe, il devrait offrir un pôle mou de résistance
à lexpansionnisme américain. En effet, la corruption de ses élites
composées danciens communistes reconvertis -
le maintiendra, pendant plusieurs années, dans un état de débilité
accentué par sa dépendance à légard du FMI, lui-même dominé par les
Etats-Unis. Dans la concurrence des
nations, celles qui se poseront en terres daccueil à limmigration
mondiale seront vouées à plus dun malheur systémique. LEurope connaîtra,
ainsi, sur son territoire des affrontements inter ethniques dune violence
croissante. A ceux qui se font encore des illusions, il faut le dire haut et
fort : la confrontation sera inévitable si rien ne change. Plusieurs
facteurs vont se cumuler pour conduire
à la guerre inter ethnique. Le premier de ces facteurs tient dans la nature de
limmigration qui affecte Europe. A la différence des Etats-Unis, cette
immigration ne sert pas à alimenter la volonté de puissance économique mais
des fins politiques morbides. Elle est uniquement dévolue à augmenter le
nombre des électeurs futurs et la puissance des groupes de pression qui
permettent aux partis politiques en place de conserver leur emprise sur la société.
Les deux objectifs sopposent, limmigration à
laméricaine est une immigration choisie avec un contrôle sévère des
aptitudes des candidats à remplir des responsabilités professionnelles.
Limmigration à leuropéenne est
une immigration de masses disqualifiées uniquement aptes à vivre de revenus
sociaux. Toutefois, la folie
immigrationniste européenne a ses limites. En effet, le lien entre
limmigration et la survie du système de prébendes politiques a une faille :
son coût social et économique. Il ne peut être maintenu quen prélevant
chaque jour davantage sur la richesse produite par les européens de souche au
profit des anciens et des nouveaux immigrés inactifs. Le vieillissement de la
population européenne restreindra les ressources tout en accroissant les
charges. Dans ce contexte, il ne faut pas être grand clerc pour deviner ce qui
se produira quand le système social ne sera plus en mesure de dacheter la
paix sociale déjà très précaire - des groupes ethniques allogènes
habitués à vivre aux dépens des autochtones. Les conditions seront alors réunies
pour un bain de sang collectif où les européens vieillis et fatigués seront
au mieux chassés de leur propre terre. A ce moment, le processus déviction
touchera à sa fin. Particulièrement naïfs sont ceux qui croient que dans
cette phase cruciale où se jouera le devenir historique de lEurope, un
quelconque secours viendra des Etats-Unis. LAfrique du Sud, la Bosnie, le
Kosovo, pour ne prendre que ces exemples, témoignent du fait que les Etats-Unis
nhésiteront pas à prendre parti contre les européens de souche si leurs
intérêts économiques le justifient. Or ces intérêts (le pétrole toujours),
les conduiront à soutenir, au sein de lEurope, les manuvres de sécession
dun Islam conquérant qui, accessoirement, hâtera le déclin de leur plus
principal rival. Il n y a aucun doute que les gouvernants américains préfèrent
favoriser de nouvelles couches de consommateurs, jeunes et serviles, que de
soutenir des concurrents récalcitrants. Cela va de soi et sinscrit dans la
logique de la puissance. Ce sujet, pour être complet, mériterait bien dautres développements. Son survol nest, cependant, pas totalement inutile. Il sen dégage un mot dordre pour lavenir : RESISTANCE. Résistance aux mensonges immigrationnistes des organes de propagande officiels, résistance à la tentation de la décadence. Tel est le devoir de chaque Belge qui aime le sol de ses pères et qui veut un avenir pour ses enfants, telle est la mission du Front Nouveau de Belgique qui, alors que la tempête ethnique sannonce et obscurcit lhorizon mental des européens, demeure debout seul et clairvoyant. (Bastion n°42 d'avril 2000) |