Programme FNB - Le FNB - Démocratie - Insécurité - Islam - Armes -

 Armée belge - Santé  - Féret - Le Bastion - Emploi - Enseignement - Vos élus -

 

Le billet d’humeur de Charles Magne

Faut-il nucléariser l'Autriche ?

Cet article aurait dû être consacré aux guerres qui se profilent à l’horizon du XXIe siècle. Il me semblait, en effet, que le mois de mars, le mois du dieu de la guerre, se prêtait particulièrement à des analyses de polémologie prospective. Mais voici que l’actualité, une fois n’est pas coutume, est venue m’apporter un sujet de grand contentement : la participation du parti de M. Jörg Haider (le FPÖ) à la coalition qui dirigera le gouvernement autrichien. Il aurait été, dans ces circonstances, bien dommage de bouder son plaisir et celui des lecteurs du Bastion. Le torrent de haine qui s’est abattu sur ce petit pays qui fut, naguère, un grand empire mérite un commentaire.

 

Ce qui s’est joué dans les médias et dans les coulisses des pouvoirs occidentaux, qui s’autoproclament démocratiques, réitère un conflit presque éternel entre deux conceptions du monde Pour schématiser, on peut soutenir qu’il existe d’un côté une vision européenne, hiérarchique et spirituelle ancrée dans la réalité substantielle de la Patrie et de l’autre une vision niveleuse, matérialiste qui défend le cosmopolitisme au nom d’une conception du monde – le village planétaire – fumeuse et désincarnée. Au début du siècle, ces conceptions opposaient, déjà, l’Amérique, la Russie, l’Angleterre et la France, rongées par la pensée maçonnique, à l’Autriche impériale et catholique. Pour cette raison, l’Autriche était dans l’imaginaire des politiques et des despotes « éclairés » de l’époque l’ennemi à abattre. L’existence de l’empire austro-hongrois était perçue, par eux, comme un obstacle à l’avènement de l’ère des foules, à celui du temps des esclaves. Encore les « élites progressistes » s’embarrassaient-elles en 1914, de trouver des prétextes juridiques ou moraux pour dresser les peuples européens les uns contre les autres. C’est ainsi que fût saisie l’opportunité offerte par l’attentat de Sarajevo, à l’issue duquel l’Autriche, en position d’agressée, fut transformée comme en agresseur. L’exploitation ubuesque de cet événement justifia qu’on fit à l’Autriche et à l’Allemagne, son alliée, une guerre totale qui se solda par X millions de morts et la destruction de la civilisation européenne.

 

Aujourd’hui, le prétexte juridique ou moral ne semble plus de mise. Les sicaires de l’Europe avancent à visage découvert. Ils prononcent, par le tribunal de l’inquisition médiatique, des verdicts sans appel, pour non conformité à leur folie autodestructrice. Avec la venue au pouvoir du FPÖ, ils ont tenté dans un sursaut de grandiloquence haineuse de mobiliser les bonnes consciences mondiales contre une nation qui refuse de se laisser submerger et asservir par le flot de l’immigration. Dans leur hystérie collective, les chantres de la décadence n’ont pas hésité à renier les principes démocratiques derrière lesquels ils se dissimulent. Que le FPÔ soit un parti manifestement libéral, qui a loyalement participé aux élections et a été régulièrement élu par le peuple autrichien n’entrait plus en ligne de compte à partir du moment où M. Haider avait susurré du bout des lèvres qu’il se pourrait que l’Autriche ait atteint le seuil à partir duquel elle ne pourrait plus accueillir d’étrangers. Dès lors, son hérésie devenait patente il était voué aux gémonies. L’insulte s’imposait comme le seul cadre conceptuel  pour traiter du phénomène Haider.

 

 

L’amalgame avec le nazisme pouvait être décliné avec de nouvelles variantes. Ainsi a-t-on pu entendre que « M. Haider était né dans une famille de nazis ordinaires » ou encore dans la bouche de Jack Lang que « M. Haider de par le passé de sa famille ne pouvait prétendre à l’exercice du pouvoir ». Cette dernière affirmation est particulièrement choquante, car elle suppose une transmission génétique des mentalités politiques… ce que pensait Staline qui fit, au nom de ce principe, exécuter pendant les grandes vagues de terreur plusieurs millions de personnes au seul motif qu’elles avaient un lien de parenté avec l’ancien régime tsariste ou avec des responsables bolcheviques victimes des purges. Au moment où la coalition bleu/noir se formait, de nombreux journalistes ont proposé que la Commission Européenne ou le Conseil Européen des ministres prononcent solennellement la dissolution du FPÖ. Cette suggestion grotesque - on aurait pu tout aussi bien demander la dissolution du peuple autrichien – ne fut pas reprise par la caste politique européenne qui adopta néanmoins un programme de boycott institutionnel, sans le moindre fondement légal ou moral. Il faut comprendre qu’elle se sent particulièrement menacée par la programme du FPÖ, qui vise, notamment, à redonner au peuple autrichien la liberté de s’exprimer sur les sujets de société – dont l’immigration - par le référendum d’initiative populaire. Il est patent que ce retour au suffrage direct du peuple, dans un pays européen, menace tout l’édifice politique construit par les ploutocraties qui nous gouvernent et le système de prébendes qu’ils ont mis en place à leur seul profit. Les pratiques de M. Haider risquent donc, s’ils étaient imitées ailleurs, de mettre au chômage ceux qui aujourd’hui le condamnent. Plus fondamentalement, on peut aussi discerner dans le rejet « unanime » de l’Autriche une aversion profonde à l’égard de tous ceux qui refusent la substitution - en cours - de la population européenne de souche par une population étrangère. Ainsi, les forces de la décadence abusent-elles de la terreur intellectuelle et qualifient-elles de fasciste ou de nazis tous ceux qui ont le moindre sens des responsabilités historiques. Dans ces temps de vindicte, le  recours au sobriquet politique n’est plus innocent. Il est généralement assorti de sanctions politiques, économiques et bientôt militaires – comme le souhaiterait Louis Michel qui aurait bien troqué, pour l’occasion, son portefeuille de ministre des affaires étrangères pour celui de la guerre.  Ainsi se met en place une nouvelle grille d’interprétation des phénomènes politiques – déconnectée de la réalité historique – qui conditionnera dans le siècle prochain les rapports entre les peuples. Une grille dont le Bastion réserve l’exclusivité à ses lecteurs et qui fait poser la question de savoir s’il faut-il d’ores et déjà nucléariser l’Autriche ou attendre qu’elle ait mis en place son programme de défense… de la natalité.

 

Qualification politique du régime Seuil de tolérance d’un peuple européen à l’immigration Sanction/récompense à imposer par l’OTAN ou L’ONU.
NAZI < 10 % Nucléarisation
FASCISTE < 20 % Guerre totale
REACTIONNAIRE < 30% Boycott + emprisonnement des dirigeants
CONSERVATEUR < 40 % Rodomontades subversives
CENTRISTE < 50 % Dialogue constructif
DEMOCRATE < 51 % Tolérance joviale
DEMOCRATE PROGRESSITE Eviction totale /

La qualité de démocrate progressite, la plus enviable, selon les hommes politiques et leurs médias n’est atteinte qu’à l’éviction totale de la population de souche. Ainsi se dévoile leur projet qui va de la nucléarisation à l’atomisation des peuples indo-européens.

 

(Bastion n°41 de mars  2000)

[Accueil]  [Bastion]