La "petite délinquance" tue

René Wathelet est mort, ce 15 janvier au soir. Il avait 54 ans. Il est mort dans sa petite librairie de l'avenue Rogier, à Bruxelles. Abattu d'une balle dans la tête. Pour quelques milliers de francs.

La petite délinquance, les politiciens en parlent avec condescendance. Le "sentiment" d'insécurité, n'est-ce pas! Une délinquance de harcèlement, à laquelle on pense pouvoir échapper, avec un peu d'attention. Je me souviens d'une station de métro déserte, un dimanche. Seule une bande de jeunes Marocains y faisait le guet. Quelques Belges, dont j'étais, quittent une rame de métro et se hâtent vers la sortie. Sous les quolibets des jeunes: "Courez, petits Belges, courez!". C'était ça, pour moi, la petite délinquance. Ou mes retours au logis, le soir. Je vis à la lisière d'un quartier marocain, je connais bien les règles. Parquer la voiture hors de vue, derrière le coin, pour que la bande de jeunes, dans ma rue, ne me repère pas, avant que j'aie eu le temps d'atteindre et d'ouvrir ma porte. Les gestes de la vie quotidienne...

Mais aujourd'hui, la petite délinquance tue. Les chiffres du Parquet de Bruxelles sont clairs.

Il y a 6 ans, 40% des faits commis par les bandes de jeunes, l'étaient avec violence. Aujourd'hui, c'est 80%. L'impunité aidant, et l'abondance des armes sur le marché noir.

Fini le temps des hold-up dans les banques ou les mutuelles! Les malfrats s'en prennent au facteur isolé, au pharmacien, au libraire, à l'automobiliste, au passant, au citoyen dans sa maison, dans son lit!

Une dame de 77 ans, à Charleroi, meurt des suites d'une agression sexuelle et de coups au visage, chez elle. Une dame de 86 ans, à Schaerbeek, est frappée à mort et brûlée vive, chez elle. Un chauffeur de taxi, à Anvers, est aveuglé par un jet d'ammoniaque. Deux facteurs, à Seraing, sont agressés par deux malfrats armés et cagoulés. A Uccle, on braque un restaurant, on dépouille les clients de leur portefeuille, de leurs montres, de leurs bijoux. A Waterloo, un transport de fonds est attaqué à la Kalashnikov.

C'est le retour au temps, de l'attaque des diligences! Interrogé sur RTL, après la mort du libraire, le ministre de l'Intérieur Duquesne sourit aimablement: il faut former la population belge à l'insécurité. Sa formule? Restez calme, et obtempérez!

Voilà donc le message des autorités à l'adresse des malfrats. La Belgique est ouverte aux quatre vents, elle n'a plus de frontières! La population est exposée à toutes les exactions. De plus, elle est vivement encouragée à la docilité. Il n'y a qu'à prendre. Il n'y a qu'à tout lui arracher des mains.

Surtout ne vous défendez pas! dit l'Ecolo Dubié sur le plateau de RTL, cela pourrait être dangereux, voyez les Etats-Unis. Une étude de l'Université de Chicago, en 1998, a pourtant démontré qu'un citoyen armé intelligemment, dissuade le criminel*. Mais Ecolo n'en a cure, qui invite en Belgique toute la misère du monde, et des aventuriers prêts à tout.

Enfin, le ministre de l'Intérieur se veut rassurant: on installe télé-police partout, c'est un bouton-poussoir, la police se dépêche sur les lieux en cas d'alerte. Va-t-on équiper tous les Belges de boutons-poussoir, tandis qu'on laissera entrer librement, sans contrôle, en Belgique, tous les malfrats et les maffias des quatre coins du monde?!

Aujourd'hui, on vient en Belgique pour délinquer. C'est un terrain de jeu, c'est un terrain de chasse. Mais nous sommes le gibier!

Reprenons notre pays en mains. Nous rétablirons le contrôle aux frontières, dont Duquesne lui-même reconnaît qu'il est efficace. Nous renverrons illico les clandestins. Et les étrangers délinquants, conformément à la loi du 15.12.1980. Les jeunes criminels ne doivent pas être "protégés", mais punis. Nous pouvons gérer la marge de délinquance, inhérente à toute vie en société. Nous n'avons nul besoin d'importer en sus, la délinquance des quatre coins du monde!