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Une
fête bien de chez nous : La Saint-Nicolas
Le 31
octobre, on a fêté " Halloween "
en Belgique ! Une fête importée des Etats-Unis et qui ne correspond à aucune de
nos traditions, quoi que lon tente de nous faire croire. La plupart des Européens
ignoraient lexistence même de cette fête, il y deux ans encore ! Soulignons
le côté anti-éducatif du fait de " lancer des sorts " aux gens que
lon naime pas et dadmirer la laideur ou les sorcières, qui dans les
contes de fée européens, représentent le mal
On nous dit que Halloween (un nom
bien de chez nous?) a des racines européennes ? Des racines aussi lointaines sans
doute que la société américaine, et qui se sont bien éloignées de nos
murs ! Si Halloween nétait quune opération commerciale (chaque
fête fait vendre), ce ne serait encore quun moindre mal. Mais il sagit en
réalité dune opération de colonisation culturelle. La culture américaine à
vocation mondialiste, bénéficiant de gros moyens financiers et utilisant une publicité
massive et insidieuse submerge notre culture traditionnelle. Elle vise en réalité sa
disparition et donc à terme la mort de notre identité collective, tout comme les séries
télévisées de type " Dallas ", la nourriture
" MacDo " ou limportation massive de populations déracinées.
Que faire ? Résister, et avant tout ouvrir les yeux de nos compatriotes peu vigilants. Ensuite, remettre à lhonneur ou rappeler nos véritables traditions nationales. Cest pourquoi nous avons choisi de vous parler de la Saint-Nicolas. Saint-Nicolas aurait été évêque de la ville de Myre (Myra) en Lycie au début du IVème siècle et se serait fait remarquer par sa bonté et sa générosité. Il aurait, notamment, ressuscité trois enfants assassinés. Il aurait été emprisonné par Dioclétien et Maximin mais, une fois libéré, aurait participé au concile oecuménique de Nicée (325). Selon la tradition, il serait décédé le 6 décembre 343. Le culte de Saint Nicolas, entouré de légendes, sest propagé dès le VIème siècle, à partir de lAsie Mineure (actuellement la Turquie), où il était vénéré comme protecteur des chrétiens contre les mécréants. Ce culte a pénétré progressivement en Europe par les voies commerciales (épices), ainsi que par les pélerins revenant de Jérusalem. Saint-Nicolas était initialement le patron des commerçants, des boulangers et des marins. Ses reliques furent transportées en 1087 de Myra à Bari (Italie) par des Normands. On y éleva en son honneur une basilique qui devint une étape importante pour les pèlerinages de lépoque. En Europe occidentale, saint Nicolas est devenu protecteur des écoliers, d'abord dans les monastères, ensuite dans les écoles laïques. Le culte du grand saint, évêque, patron et protecteur, s'est propagé très tôt dans nos contrées, avant de s'enraciner dès le Xème siècle en Allemagne, d'où il a commencé à se répandre en Europe centrale. Au XVème siècle, ce culte avait conquis l'Europe entière, et était adopté tant par les Eglises orthodoxe que latine. Dans la tradition primitive, saint Nicolas, la veille de sa fête, apportait des cadeaux aux enfants sages qui avaient bien fait leurs prières. Avec la déchristianisation, la pratique est devenue quelque peu différente. Saint Nicolas continue dapporter des cadeaux aux enfants sages, mais la tradition a perdu toute connotation religieuse. Saint Nicolas est accompagné du Père Fouettard. Celui-ci est chargé de punir les enfants qui nont pas été sages et porte, pour ce faire, des attributs " terrifiants " : couleur noire, baguettes Dans certaines régions, la tradition veut que saint Nicolas arrive longtemps à lavance pour se rendre compte de la situation. Dès son arrivée, jusquau 6 décembre, les enfants peuvent déposer leurs chaussures devant la cheminée. Pendant la nuit, saint Nicolas visite les maisons. Les Pères Fouettards entrent dans les habitations par la cheminée pour déposer des friandises dans les chaussures des enfants sages. En retour, les enfants déposent parfois de la nourriture (carottes) à côté de leurs souliers pour lâne (ou le mulet) du saint. Mais les traditions varient légèrement dune région à lautre Après la Réforme protestante survenue au XVIème siècle, le culte de saint Nicolas fut interdit (comme celui de tous les autres saints) dans plusieurs pays d'Europe. Cette ancienne coutume catholique subsista cependant en Hollande sous la forme dun " Sinterklaas " accompagné de " zwarte pieten " et débarquant dun bateau provenant dEspagne. Les autres pays protestants fusionnèrent la fête interdite avec la très vivace fête de Noël (bien antérieure au christianisme). Dans certaines régions on " substitua " à Saint-Nicolas le " Christkindel " (petit Jésus) plus conforme aux préceptes protestants, qui lui aussi distribuait des cadeaux dans une " chaussette de Noël ". Mais dans dautres régions protestantes, notamment en Allemagne et en Scandinavie, cest le " Weinachtsmann " qui remplaça Saint-Nicolas en perdant du même coup ses attributs dévêque (mitre et crosse) et son mulet au profit dun traîneau tiré par des rennes. A la fin du XVIème siècle, quelques habitants de nos contrées fondèrent en Amérique une bourgade appelée Nouvelle-Avesnes. En 1626, des Hollandais acquirent celle-ci pour léquivalent de 24 dollars et lui donnèrent le nom de Nieuw-Amterdam. En 1664, les Anglais prirent possession de la ville qui devint New-York. La fête de Saint-Nicolas y subsista et se répandit, à partir de là, aux Etats-Unis sous le nom de " Santa Claus ". Le personnage, une sorte de lutin rouge à barbe blanche, demeure cependant moralisateur, récompensant les enfants sages, et sanctionnant les enfants turbulents. Plus tard, des immigrants allemands aux Etats-Unis y auraient introduit le Père Noël. Au XIXème siècle ce dernier fut popularisé pour des raisons commerciales aux Etats-Unis par la presse américaine, suite aux dessins de Thomas Nast et aux contes pour enfants de Washington Irving et Clement Clarke Moore. De là, cette " tradition " revint en Europe, toujours pour des raisons commerciales. Ceci essentiellement grâce à une campagne publicitaire lancée en 1931 par la firme Coca-Cola, et qui dura près de 30 ans ! Cest cette campagne qui imposa laspect actuel du Père Noël. Ce dernier a entre-temps perdu tout caractère moralisateur à légard des enfants. Père Noël cohabite actuellement avec Saint-Nicolas dans nos régions (au grand bonheur des enfants qui reçoivent souvent deux fois des cadeaux !) mais tend à remplacer progressivement celui-ci. Dune part, le Père Noël a lavantage, pour certains laïcs, de ne plus présenter aucune connotation religieuse. Dautre part, la fête de Noël est lune des fêtes les plus importantes de lannée et bénéficie dun statut légal (congés ) qui lavantage par rapport à la fête de Saint-Nicolas, trop proche, et quelle tend à absorber. Espérons que la Saint-Nicolas reste bien vivace et ne soit pas bientôt définitivement remplacé par une importation commerciale dorigine américaine comme Santa Claus ou le Père Noël américain. R.K. (Bastion n°38 de Décembre 1999)
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