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Antonio Gramsci a fait école ...

Antonio Gramsci naît le 22 janvier 1891 à Ales en Sardaigne. Son père, petit fonctionnaire, a été incarcéré pour malversation. Suite à un accident dans sa petite enfance, Gramsci restera bossu.
Dès son entrée à l'université de Turin, il adhère au parti socialiste et écrit dans des journaux d'extrême-gauche.
Lors de la révolution russe, il apporte un "soutien critique" au bolchevisme. Il élabore alors une théorie révolutionnaire, le "conseillisme d'usine".
En 1920, il participe aux troubles et anime des soviets d'entreprise. En 1921, il est un des fondateurs du parti communiste italien, puis devient un des dirigeants du Komintern. Après la prise du pouvoir de Mussolini (1922), il est élu député. Entretemps, il a lancé plusieurs journaux de gauche.

En 1926, Gramsci est arrêté suite à un attentat manqué contre Mussolini, condamné à 20 ans de prison et incarcéré.
Il écrit alors 32 "cahiers de prison"1, au total 2.848 pages de réflexions politiques extrêmement originales.
Son état de santé se détériorant suite à la tuberculose, il jouira progressivement d'un régime de semi-liberté.
Quatre jours après la fin de sa peine, il meurt d'une hémorragie cérébrale, le 27 avril 1937.

1Cahiers de prison, Traduction en 5 tomes, Gallimard, Paris, 1978-92. 1Cahiers de prison, Traduction en 5 tomes, Gallimard, Paris, 1978-92.

Selon Gramsci, dans les sociétés développées de type occidental, il est impossible de prendre le pouvoir politique sans contrôler préalablement le pouvoir culturel.

Les théories marxistes de révolution et de dictature du prolétariat doivent dès lors être adaptées à la réalité sociale.

La prise du pouvoir étatique à l'aide d'une insurrection politique est impossible dans les sociétés évoluées, et doit donc inévitablement passer par un long travail idéologique au sein de la société civile (terme qu'il a repris à Hegel) de manière à préparer le terrain.

Une difficile «guerre de position» visant la conquête successive des diverses «casemates» de la société civile s'impose, au lieu d'une «guerre de mouvement» comme dans les sociétés moins évoluées où la société politique (administration, armée, police, justice) constitue l’essentiel de l'appareil d’État.

Le passage au socialisme ne passe, selon Gramsci, ni par le putsch, ni par l'affrontement direct, mais bien par la subversion des esprits. Il faut donc contrôler la "culture" qui est la clé des valeurs et des idées: dans les sociétés évoluées, la société civile joue un rôle décisif par rapport au politique, et l’hégémonie  idéologique et sociale l’emporte, en temps normal, sur la domination  politique et sur la force.

Se revendiquant de Machiavel, il assigne dans cette optique un rôle déterminant aux "intellectuels", qui, par un travail de termite, doivent saper les valeurs de la société traditionnelle et capitaliste.

Les intellectuels traditionnels doivent être ralliés (convertis), ou détruits.

Les vues de Gramsci ont largement été appliquées par la gauche et se sont avérées très efficaces. D'autant plus efficaces en Europe que les démocraties parlementaires n'ont offert aucune résistance sérieuse à la subversion.

Les élites économiques et politiques, trop absorbées par leurs problèmes quotidiens ont laissé le champ libre à une minorité de "penseurs" activistes, qui ont littéralement contaminé, sans rencontrer d'opposition, les milieux mondains, les salons, clubs et coquetèles, où snobisme, conformisme, superficialité et mode l'emportent sur la réflexion, le courage intellectuel, le bon sens ou le sens critique.

Nombre de journalistes, enseignants, artistes de tout poil ont ainsi massivement viré à gauche. Et tout qui résistait était critiqué, moqué, ignoré, exclu.

La modification des normes et valeurs en vigueur dans nos sociétés s'est ainsi faite par le haut et à une vitesse remarquable.

La contagion s'est rapidement étendue des cercles dits intellectuels vers les universités, puis, de là, dans l'enseignement, la publicité et les médias. Avant de contaminer l'ensemble des électeurs.

La société politique et économique s'est ainsi trouvée court-circuitée et placée devant un fait accompli...

 

Le terrain privilégié de la reconquête passe naturellement par le même objectif: les "intellectuels". Il faut travailler "par le haut" et non faire la révolution dans la rue.

Gaston Bouthoul a d'ailleurs démontré que les conditions d'une révolution sont absentes chez les populations autochtones d'Europe occidentale...

Par contre, le besoin de certaines élites de se démarquer à tout prix, de ne pas faire comme tout le monde est un "coin" que l'on peut enfoncer dans le monolithe de la pensée unique...

Robert K.

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