Petite étude à propos des taux de criminalité enregistrés en 1998.
Le quotidien La Dernière Heure/Les sports du 20 avril a publié les taux de criminalité de toutes les communes de Belgique francophone, selon les données fournies par le Service général d'appui policier, qui couvrent les trois premiers trimestres de l'année 1998. Ce "taux de criminalité" exprime le nombre de crimes et délits enregistrés par mois et par 1000 habitants auprès de la police et de la gendarmerie. Il faut donc comprendre ces chiffres comme encore inférieurs à la réalité, puisqu'ils ne reprennent que les délits ENREGISTRES. C'est à dire que dans la réalité, il faut y ajouter le "chiffre noir", constitué par tous les crimes et délits dont police et gendarmerie n'ont pas connaissance, ceux à propos desquels les victimes n'ont pas déposé plainte: par "à-quoi-bonisme", par peur de représailles, ou -pire- par banalisation. En outre, dans les petites localités reculées, la moindre infraction se sait, se voit, le garde-champêtre qui s'ennuie s'empresse d'intervenir. Dans les grosses agglomérations, la police souvent débordée ne sait plus où donner de la tête. Ces remarques suggèrent que la réalité est encore pire que ce que ces chiffres disent. En queue de peloton la localité d'Amblève (Amel, dans les cantons de l'est) a un taux de criminalité de 1,4 et remporte la palme de la sécurité en Belgique ! Sur les 268 localités recensées selon leur taux de criminalité, 105 présentent un tc inférieur à 5, 146 un tc compris entre 5 et 10, et 17 un tc supérieur à 10:
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On observe que dans les 11 localités aux plus hauts tc, plus de la moitié sont des communes bruxelloises. La présence de Martelange (commune frontière avec le Grand-duché de Luxembourg) dans ce top 17 peut s'expliquer par les infractions routières et en douanes et accises. La vérité ayant des droits qu'aucune censure ne pourrait prétendre interdire, nous avons soupçonné une relation entre ces taux de criminalité et le caractère "multiculturel" des localités où ils ont été enregistrés. Pour cela, nous nous sommes référés, en ce qui concerne Bruxelles, au quotidien La Lanterne du 30 janvier 1999, qui a recensé le nombre d'étrangers inscrits dans les 19 communes de l'agglomération. Nous vous livrons aussi ces chiffres.
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Avec ses 28,4 % d'étrangers, Bruxelles-capitale est la ville la plus multiculturelle du pays. Il est partout et toujours normal qu'une capitale le soit; c'est une caractéristique des grandes villes. Mais une proportion d'étrangers qui avoisine le tiers de la population d'une ville (la réalité doit prendre en compte les clandestins, les chiffres repris ne comprenant que les étrangers inscrits aux registres de la population) est selon nous exagéré et n'est que le résultat d'un laxisme des autorités, qui ont laissé se confectionner une "bombe à retardement". Six des 10 communes belges qui comptent le plus d'étrangers sont bruxelloises. D'autre part, il faut analyser la composition de la population étrangère de la capitale. Pour l'ensemble des 19 communes, voici les nationalités les plus représentées:
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Les Marocains constituent de loin le plus important contingent d'étrangers qui vivent à Bruxelles; sur l'ensemble de leurs compatriotes installés en Belgique, plus de la moitié le sont dans la capitale. Ils sont aussi les plus jeunes: 36,8 % ont moins de 18 ans. Et enfin, il faut observer qu'ils se sont regroupés principalement dans certaines communes, qui sont:
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(Bastion n°34 de mai 1999)