Les dernières cartouches de "Big Brother"

 

Aujourd’hui, en Belgique, on peut atterrir en prison pour deux lignes passionnées dans un journal ou une revue confidentielle. Le délit : l’élémentaire profession de foi identitaire. Des califes lugubres sans légitimité ordonnent la mise à mort des mal pensants. Mais trop c’est trop ! Gare au retour de flammes !

 

Il va sans dire – mais ça va mieux en le disant – que les ukases démentes de la clique au pouvoir en matière de liberté d’expression et de délit politique nous laissent de marbre. Ce n’est pas parce que le pouvoir cosmopolite vautré au Parlement a décidé consciemment d’être la marionnette des lobbies totalitaires que nous allons dorénavant affirmer la larme à l’œil que la multiculture est l’événement le plus grandiose de l’histoire de la Belgique et de l’Europe. C’est comme de dire que deux et deux font cinq. La multiculture, nous en voyons les ravages tous les jours, comme ceux du socialisme et du syndicalisme caviar ou pétébiste. Orwell dans son 1984, ou Terry Gilliam dans son film Brazil, se voulaient dénonciateurs du règne absolu d’une minorité laide et grise, allant comme dans 1984 jusqu’à inventer une nouvelle langue où une phrase veut dire son contraire.

Nous allons donc sans doute innover. Dans cet ordre d’idée, l’humour et le cynisme sont une arme redoutable à notre portée. Bien utilisée, elle est mortelle à tous les coups. Nous ne dirons donc plus que les étrangers sont majoritaires parmi les auteurs de délits et que les indigènes sont quant à eux majoritairement victimes, mais bien que «c'est extraordinaire de constater que les étrangers ne sont seulement que majoritaires dans la criminalité alors que les indigènes ne sont que majoritairement victimes »... Vous me suivez ? Pareillement, lorsque des émeutes éclateront dans l’une ou l’autre ville du pays, nous soulignerons « le caractère éminemment festif des voitures incendiées, des abribus implosés et des policiers tabassés, autant de signes d’une intégration réussie ».

 

Trêve de plaisanterie ! Les artificiers de la rue de Loi devraient prendre garde à l’excès de confiance. Une loi abstraite, touchant de temps à autre une personne, peut passer inaperçue dans l’opinion publique. Par contre, la mise en place d’un réseau de délation institutionnalisé visant à persécuter en masse tout ce qui ressemble de près ou de loin à un nationaliste risque de susciter un solide retour de flamme vers les apprentis sorciers. Priver d’emploi public et d’éligibilité une personne ayant écrit deux phrases ou lui coller des centaines de milliers de francs d'amende ou de la prison, là on n'est plus dans le cadre d'une société acceptable. Chaque conversation peut être désormais épiée et dénoncée. Les partisans de la « dénonce » - qui sont aussi souvent ceux de la « défonce » -, c’est bien sûr la gauchiote de base mais aussi les nouveaux Belges, petits inquisiteurs médiocres montés en grade et défenseurs des délinquants squatters d’églises.

 

En fait, toutes les lois Moureaux et autres sur le racisme et le révisionnisme sont condamnées à moyen ou long termes. Et les renforcer, en les assortissant de peines de plus en plus débiles, est le signe de leur perversité. Parce qu’il s’agit de lois anti-naturelles, fabriquées par des êtres déracinés dont le cerveau est bloqué pour les uns depuis la tragédie de 1940-1945 et pour les autres depuis celles de mai 1968. Dans le règne animal, on défend son sang, son territoire contre les indésirables extérieurs, et l’ordre au sein du groupe. Nous appartenons au règne animal. Nos adversaires aussi, même s’ils font semblant de l’oublier.

Dans l’histoire de l’Europe blanche, des milliers d’hommes et de femmes se sont penchés sur les événements historiques quels qu’ils soient, en toute liberté, en toute sérénité, loin des délires ubuesques d’une minorité draculesque avide de sacrifices et de dévotion à une obscure mémoire qui trie les bonnes et les mauvaises victimes. L’important n’est pas dans la recherche historique d’avoir raison ou tort, mais de pouvoir chercher. Le devoir de recherche et le droit à l’erreur sont eux vraiment imprescriptibles. Ils font partie du patrimoine blanc depuis des millénaires.

Que nous importe dès lors ces lois liberticides !

Des leaders ou des membres de formations nationalistes ont déjà fait les frais de la tribu des Antiracistes. Celle-ci pense régner jusqu’à l’arrivée du Messie mondialiste, Frankenstein de fin de siècle au corps de Yankee obèse et à la tête d’intello polytechnique du style Cohn-Bendit.

Le nez dans leurs dogmes rances, les amis des "potes" ne voient pas le vent qui se lève, poussé par la colère et l’humiliation. Le troupeau consumériste, la langue coupée par les gardiens de Melting World, continuera sans doute encore quelque temps à vaquer de shoppings en voyages organisés sous la surveillance des publicités politiquement correctes et des tags, production artistique ultime et archétypale du monde métis. Mais les rangs des exilés de l’Occident – à savoir les véritables Européens respectueux de leur sang, de leur histoire et de leur patrie – sont en train de gonfler. Et la levée de cette armée-là, rien ne pourra l’arrêter.

 

Robert Ervin

(Bastion n°34 de Mai 1999)

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