Des Belges meurent et mourront
car le gouvernement leur préfère une certaine éthique !
On se souvient encore de l'émotion qui avait suivi la capture de Dutroux et la mise au grand jour de ses crimes. On se souvient de la pétition, issue d'un vaste consensus de la population, qui exigeait l'instauration de peines incompressibles pour des criminels aussi inqualifiables; cette pétition avait recueilli plus de 2 millions de signatures !
Voilà un "vote", bien plus significatif de l'opinion démocratique que celui qui sortira des urnes le 13 juin, car il portait sur un sujet concret, et tandis que les élections ne laissent aux électeurs qu'un choix truqué, entre des partis qui présentent tous le même projet de société avec des nuances futiles.
Le système s'arrange ainsi, en pariant sur la bêtise du monde, pour empêcher toute émergence de courants qui remettraient en question certains tabous de la pensée unique.
Ainsi les nouveaux partis sont-ils tenus de rassembler, pour pouvoir seulement se présenter à l'élection au Sénat ou à l'Europe, un minimum de 5000 signatures d'électeurs, reprenant toutes les données qui figurent sur leur carte d'identité. Ce n'est bien entendu pas évident, surtout pour les partis que les médias -payés par le système- n'arrêtent pas journellement de qualifier d'anti-démocratiques et de diaboliser par des légendes dignes du moyen âge. Mais le procédé qui oblige à rassembler 5000 signatures pour se proposer aux électeurs, lui, est bien entendu parfaitement démocratique !
Revenons à la revendication populaire, et qui reflète exactement la position du FNB, des peines incompressibles pour les grands criminels. Aussitôt, le Ministre de la Justice de l'époque, l'ineffable Stefaan De Clerck, avait écarté la possibilité d'instaurer de telles peines: elles auraient été contraires aux principes d'une certaine éthique apparemment intangible et d'essence quasiment divine. Propos significatif: pour la plupart des décideurs qui dirigent en coulisses notre société, cette éthique paraît tout à fait avoir remplacé Dieu
Résultat des courses: tout a continué comme avant. C'est ainsi que, chaque semaine, des criminels libérés au nom d'une certaine éthique, et dont cependant on connaît la dangerosité, peuvent récidiver à l'aise et ne se privent pas de le faire, d'autant plus que, eux, ils se f bien de toute éthique !
Mais, sourds et aveugles aux faits, les décideurs du système, ont la conscience tranquille: ils ont satisfait aux grands principes Périssent les gens, du moment que cette éthique est respectée !
C'est ainsi que partout où vous allez, en métro, en bus, au cinéma, au restaurant, faites attention à ne pas froisser un pervers en liberté: vous êtes entouré de milliers d''individus dont la dangerosité sociale est connue, mais dont la promiscuité vous est imposée, au nom d'une certaine éthique
Tout récemment, un nouvel exemple, toujours aussi navrant de cette situation proprement aberrante, a retenu mon attention. Un jeune-homme de 21 ans, tué d'une balle dans la tête, était découvert à Braives près de Huy. L'enquête détermina rapidement qu'il avait été tué pour faciliter le vol de 14000 f du tiroir-caisse de sa friterie, par un certain Dominique Delespesse. On apprenait ainsi que ce Delespesse avait un lourd passé judiciaire: en 1986, la Cour d'Assises du Hainaut l'avait condamné à mort pour le meurtre d'un octogénaire qu'il avait étouffé au moyen d'un essuie-mains; au cours du procès, on avait relevé qu'il avait déjà à son palmarès 38 délits.
Bien que donc "condamné à mort" en 1986, il était déjà libéré en 1997; quelques mois plus tard il était remis sous les verrous à la suite d'un vol, puis bénéficiait le 24 février dernier d'une libération conditionnelle Il ne fallut pas plus de quelques jours pour qu'il récidive avec mort d'homme, mort d'un jeune-homme qui avait la vie devant lui, et qui n'était qu'un honnête citoyen, probablement confiant dans les lois et les institutions de son pays
Tandis que je lisais dans le journal ce "fait-divers" ( ) qui illustre bien le laxisme banal d'une société qui vit la tête à l'envers avec la certitude de détenir la seule éthique acceptable, mon sang, une fois de plus, ne faisait qu'un tour et je m'insurgeais: attitude sans doute révélatrice d'une mentalité "fasciste" aux yeux de ceux pour qui la liberté d'un malfaiteur invétéré compte plus que la vie d'un jeune citoyen honnête
Dans le même journal, il était question de la participation promise de la Belgique aux opérations envisagées par l'OTAN contre la Serbie, coupable dit-on de réprimer trop sévèrement les menées séparatistes au Kosovo
Alors j'ai aussitôt compris que notre gouvernement n'hésitait pas à risquer la vie de nos soldats dans une entreprise qui ne nous concerne en rien, et qui au contraire participe d'une agression caractérisée contre un état souverain. Mais c'est de nouveau pour satisfaire aux exigences d'une certaine éthique
Concluez-en avec moi: Candide peut s'imaginer qu'un gouvernement -surtout DEMOCRATIQUE- a pour fonction, pour rôle et pour mission d'assurer la sécurité, le bien-être et les intérêts de ses électeurs, de ses nationaux
Ca semble vrai à toute époque et partout où il y a des sociétés humaines organisées, ça semble d'une logique é-lé-men-taire, non ? Et bien ce n'est plus vrai: au contraire, dans le nouvel ordre mondial, les citoyens d'un pays doivent subir l'insécurité, des risques nouveaux, se saigner aux quatre veines, être même prêts à mourir sur ordre de leur gouvernement pour une certaine éthique. Si vous trouvez ça aberrant, c'est vous-même alors qui êtes anti-démocrate ! Car dans le nouvel ordre mondial, la démocratie n'est pas ce que vous croyez, c'est à dire le gouvernement par le peuple et pour le peuple. Vous ne savez pas que la "démocratie", dans le nouvel ordre mondial, c'est une moderne forme de THEOCRATIE, où le nouveau dieu s'appelle "Droits de l'homme", c'est à dire une abstraction, et que les humains de chair et de sang sont sacrifiés sur l'autel de ce dieu !!!
Comme ce jeune-homme assassiné par un individu que l'on savait dangereux
Comme les victimes de Dutroux, laissé en liberté malgré ses antécédents
Comme Loubna Benaïssa, victime d'un Derochette, dégénéré notoire mais remis en liberté
Comme nos paras massacrés à Kigali par les acteurs d'un conflit qui ne nous concernait pas
Comme demain peut-être nos soldats qui mourront pour le Kosovo ?
Expliquez autour de vous comment, le 13 juin, les citoyens qui ne sont pas masochistes ont une chance de refuser la dictature de ce nouvel ordre mondial, que j'ose appeler la nouvelle PESTE MONDIALE.
I. L.(Bastion n°33 d'avril 1999)