Liever Vlaams dan Marokkaans ?
La politique du pire...
Le développement de notre parti au sud du pays ne se heurte à aucun problème stratégique, à la conquête des anciens électeurs des trois partis traditionnels.
Aux anciens électeurs socialistes dégoûtés de la corruption de leurs représentants les plus connus, il faut montrer comment les parlementaires PS se servent depuis trop d'années des idéaux socialistes d'antan pour assouvir tout simplement leurs appétits de pouvoir, à leur seul bénéfice et sans plus aucun souci des attentes réelles de leur électorat: c'est exactement ce que les Russes ont compris, qui ont donné un bon coup de pied au c... de leur nomenklatura.
Aux anciens électeurs sociaux-chrétiens, qui avaient l'habitude de voter pour un parti qui, plus que tout autre, marquait son attachement à la concorde nationale et à certaines grandes valeurs aujourd'hui bien bousculées, nous pouvons nous présenter sans difficulté comme le seul parti où ces valeurs n'ont pas perdu tout leur sens.
Enfin aux anciens électeurs libéraux, écoeurés de la ligne mondialiste imposée sans consultation interne par le bibendum qui dirige le nouveau PRL (pratiquant une si belle démocratie interne, on comprendra ce qu'il faut croire de ses promesses du droit de referendum) on montrera aisément qu'ils seraient masochistes de continuer à voter pour ce parti, qui se prononce pour le droit de vote à tous les étrangers.
L'union fait la force
Stratégiquement parlant, le FNB au sud de Bruxelles a donc beaucoup d'atouts dans son jeu. Il lui reste à rassembler les militants éparpillés dans quelques autres formations politiques qui travaillent en ordre dispersé. Lors d'élections, cet état de choses est catastrophique. Dans un arrondissement où, par exemple, deux listes nationales arrivent chacune à remporter un siège, si elles s'étaient unies en une seule liste, cette liste aurait obtenu trois sièges, voire même quatre ! Trop de militants de base l'ignorent encore. C'est donc un suicide d'aller au combat en ordre dispersé, comme les Horaces contre les Curiaces.
Il est impératif de parler de cela aux militants nationaux non encore ralliés au FNB, fidèles de mini-leaders plus soucieux de leur leadership que de la force potentielle d'un seul grand parti national auquel ils font obstacle par leur jalousie.
Pour un militant conscient des enjeux, la joie est plus grande, un soir d'élections, de voir une liste nationale remporter trois sièges plutôt que d'en voir remporter une seule par la sienne, une liste qui a divisé les électeurs. Nos adversaires le savent, qui soutiennent souvent en sous-main ces petites listes.
Quelle stratégie à Bruxelles ?
La capitale connaît les mêmes problèmes que Liège, Charleroi, Mons, Verviers, La Louvière, qui sont aussi ceux d'Anvers, d'Ostende. Mais en plus les Bruxellois ont un problème qui s'ajoute à ceux-là et qui brouille fâcheusement les cartes: c'est celui des appétits flamands sur la capitale.
Nos membres du sud du pays savent-ils toujours que la communauté flamande a choisi Bruxelles pour sa capitale ? Il eût semblé de bon sens qu'ils choisissent Anvers, et que la région wallonne choisisse Liège, deux grandes villes internationalement connues et chacune bien typée culturellement. Mais non ! pour bien marquer qu'ils n'entendaient pas se replier sur leur région, les Flamands ont choisi pour leur capitale celle de la Belgique, et on ne peut que les comprendre. Et j'avoue n'avoir jamais digéré que la région wallonne, pour sa part, au lieu d'en faire autant, ait élu Namur, mais ceci est une autre histoire, qui se serait passée autrement si on avait procédé en cette circonstance à un vaste referendum... Cela aurait été trop démocratique, aux yeux des "partis démocratiques".
Toujours est-il qu'aujourd'hui Bruxelles est non seulement le terrain d'entraînement d'une voyoucratie majoritairement immigrée, mais en même temps l'enjeu d'un impérialisme flamand incarné par le Vlaams Blok.
"Redevenez flamands"
C'est en ces termes que le Vlaams Blok s'adresse aux Bruxellois francophones, dans ses tracts "toutes boîtes" intégralement bilingues ! On pense à "Paris vaut bien une messe", quand on voit ce parti, viscéralement anti-francophone, tentant de s'attirer, dans la langue de Molière maniée à la perfection, les voix du grand nombre de Bruxellois autochtones qui en ont assez de l'invasion immigrée et du laxisme des "partis démocratiques" devant ce problème. Les tracts du Vlaams Blok sont des petits livrets en plusieurs couleurs, presque luxueux, et leur argumentation est souvent pertinente. C'est que le Vlaams Blok est déjà une force et a des moyens supérieurs au FNB; il a tout un groupe parlementaire, a recruté des transfuges de partis traditionnels, et bénéficie du soutien de certains groupes financiers, commerciaux et industriels. Son ambition est de devenir le premier parti flamand à Bruxelles, et il a des chances d'y arriver, avec l'appoint d'un certain nombre de voix francophones !
Car voilà ce que se disent certains bruxellois: "Liever Vlaams dan Marokkaans" (Plutôt Flamands que Marocains); et ils se résignent par avance à voter pour le VB.
La peste ou le choléra ?
Si le VB devenait le premier parti flamand à Bruxelles, ce serait une catastrophe pour les francophones. Ce parti est séparatiste, prône une république de Flandre indépendante comprenant Bruxelles, et plutôt que nationaliste, il se montre impérialiste puisqu'il veut flamandiser la majorité des Bruxellois, qui sont francophones. Ceux-ci sont pris entre le marteau et l'enclume... De plus en plus minorisés dans leur ville par l'afflux incontrôlé d'immigrés sans ressources, ils sont d'autre part menacés de l'extérieur par un impérialisme flamand qui leur fait miroiter l'image d'une ville réappropriée par ses autochtones, où ceux-ci auront retrouvé la sécurité, la tranquillité, la propreté... Le risque est réel que la fin de la Belgique fédérale commence à Bruxelles. Merci, Messieurs des partis traditionnels, de ne pas avoir su prévoir... Or gouverner, c'est prévoir. Vous n'avez donc pas su gouverner. Il ne reste que le FNB pour déjouer ces funestes perspectives. Oh! Le beau cartel PRL-FDF qui, dans ses salons feutrés, a livré Bruxelles aux immigrés ! C'est la version 1998 de "Bruxellois, maître chez toi" (ancien slogan du FDF)...
I. L.
(Bastion n°23 d' avril 1998)