Pâques, dans la nuit des temps

 

Voici Pâques. Un lièvre de massepain me tourne le dos, sur le comptoir d'une pâtisserie. Dans sa hotte, des oeufs de toutes les couleurs. Oh! Le pâtissier n'a rien inventé. Le lièvre vient de la nuit des temps. Du temps des Celtes et des Germains. C'est lui qui menait le Dieu solaire, à la déesse Ostara. La déesse de l'Est, de l'Aurore, du Printemps. Chut ! Elle dort encore. C'est une vierge lunaire. Elle dort, jusqu'à l'Equinoxe. Le seul jour de rencontre, de la lune et du soleil. Il est temps qu'elle s'éveille, qu'elle donne la vie, que la terre donne des fleurs et des fruits. L'oeuf est le symbole de la fer-tilité, de l'abondance de la renaissance. L'oeuf, c'est la vie prête à éclore, prête à éclater! La coutume d'offrir des oeufs, remonte à nos ancêtres Celtes. Ostara endormie, c'est la Belle au Bois Dormant éveillée d'un baiser au front, par le Prince Charmant. Apprenons à connaître, le fil rouge qui remonte tout droit, du lièvre de massepain à nos ancêtres indo-européens.

 

Voici Pâques. C'est l'heure de la trahison, pour trente pièces d'argent. C'est l'heure de doute et de révolte, au Mont des Oliviers. Mon âme est Vrieste à mourir.  Eloigne de moi cette coupe... C'est l'heure des épines et des clous, dans la chair humaine. C'est l'heure du désespoir. D'un peu de vinaigre dans une éponge, tout au bout d'un roseau. D'une lance au flanc du Christ, il y a un peu de sang et d'eau. Tout est accompli.

 

Voici Pâques. C'est l'heure d'un sépulcre vide. L'heure de la Résurrection et de la Vie. L'heure de l'espoir, envers et contre tout.

 

Et de l'espoir, et de la foi, il en faut. Comme aujourd'hui, où j'ai vu un Parlement belge quasi unanime, PSC et CVP en tête, voter le «contrat de vie commune». Une sorte de mariage temporaire d'un homme avec une femme, d'un homme avec un homme, d'une femme avec une femme, peu importe à tous les députés de tous les partis traditionnels. Une simple déclaration à la commune suffit. Vous en avez assez? Une déclaration unilatérale de rupture de contrat suffit. Une répudiation à la musulmane, en quelque sorte.

 

Le tout est une parodie de l'institution du mariage. Le mariage que l'on tourne délibérément en dérision. Le mariage : l'union d'un homme et d'une femme, pour faire un enfant. Le mariage: qui nous vient de la nuit des temps. Qui a structuré notre société, créé nos familles, abrité nos enfants.

 

Oui, voici Pâques. Affirmons haut et fort notre foi en des valeurs qui ont fait la Belgique. La Belgique, le pays que nous aimons. De tout coeur, à tous les militants qui portent partout notre message, à vos familles, à vos enfants, à vos parents, à vos amis, de tout coeur: d'heureuses, de joyeuses Fêtes de Pâques !

 

MB Député fédéral,

Ancien Conseiller à la Cour du Travail,

Président du Front Nouveau de Belgique

 

 

(Bastion n°23 d' avril 1998)

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